Allard PROUVOST

sculpteur à Lille au début du XVI° siècle.

 

Dans « l’histoire de Lille «  dirigée par Louis Trénard, voici ce qui est dit sur Allard Prouvost, au lien généalogique non défini :

« A tout prendre, sauf exceptions, le décor sculpte des édifices publics conviendrait aussi bien à quelque sanctuaire, et les œuvres réalisées pour les établissements hospitaliers 

et religieux ne différent guère des précédentes. II n'y a pas lieu de s'en étonner, compte tenu de la forte imprégnation chrétienne dans la vie quotidienne, privée et publique, 

à cette époque. Partout, la religion est présente et de nombreux événements donI1ent lieu à des cérémonies d'action de grâce ou de prière dans les églises, 

auxquelles les diverses autorités laïques et les corps constitues assistent régulièrement. On n'eut d'ailleurs pas imagine qu'il put en être autrement. 

La statuaire placée sur les monuments de la ville ne pouvait que refléter cet état de chose. '"

 A l’ Hôpital Comtesse,  Allard Prouvost taille au portail de la salle des malades « les deux angles (anges) et les deux comtesses de franque pierre » (J. Houdoy, id., p.42. Houdoy)

place ce groupe au portail de l'église mais la gravure de Millin (Antiquités nationales, t. V, pl. N° LIV, pl. 2, fig. 3) représente bien le portail de la salle des malades. La chapelle, il est vrai, 

prolonge directement celle-ci. Toutes les statues ont disparu à la Révolution. Ce sont les fondatrices Jeanne de Constantinople et sa sœur Marguerite de Flandre agenouillées 

de part et d'autre de la Vierge à l’'Enfant et présentées chacune par un ange. A travers la gravure de Millin, seul souvenir image de ces sculptures placées sur 16 tympan 

et non aux ébrasements comme en d'autres portails plus anciens (par exemple celui du couvent de la Thieulloye aux portes d'Arras avec Mahaut d'Artois et Othon IV de Bourgogne, à genoux également), 

on reconnait le style ample et souple de l'art gothique finissant. La Vierge fut remplacée en 1659. Une autre statue de Notre-Dame est taillée en 1620 par Nicolas Lepot 

pour la porte arrière de l'hôpital donnant sur la place Saint-Martin (M. Vandalle, " L'art a Lille », dans B.C.F.F., 1951, p. 102.).

 Au Chapitre Saint Pierre de Lille, le jubé est refait en pierre: Allard Prouvost y sculpte deux anges pour encadrer la porte du chœur: Houdoy considère 

ce jubé est une des premières œuvres de la Renaissance flamande et certainement la plus importante compte tenu de témoignages postérieurs 

mais Léon Palustre rejette cette opinion et estime qu'il demeurait d'esprit gothique L. Palustre, La Renaissance en France, t1, p3).

 Ce ne furent pas les seuls travaux:

pour la bibliothèque du chapitre construite en 1507-1508 au dessus d'une galerie du cloître, Allard Prouvost sculpte trente-six figures décoratives, 

qui contribuent à la beauté de la salle dont les vitraux ont été évoqués plus haut. »

« Allard Prouvost dessine aussi le modèle des portes en cuivre ciselé pour le chœur de la collégiale Saint Pierre réalisées par Jean Malderée, de Tournai en 1522-1525. »