Chevalier et capitaine :
(1901-1953)
fils de Charles Prouvost et Eugénie Masurel, il naquit à Roubaix le
II Janvier 1901, ainé d’une famille de cinq enfants.
II fut élève du collège du Sacré-Cœur à Tourcoing.
Pendant la guerre 1914-1918, ses parents habitant Paris, il
continua ses études à l’institut du St-Esprit à Beauvais, puis au collège
Stanislas à Paris
et revint terminer les 3 derniers mois de philosophie à Tourcoing.
II fit son service militaire à Hesdin, St-Omer, puis en Allemagne
et fit l’occupation de
II passa ensuite deux années aux Facultés Catholiques de Lille et
obtint le diplôme d’H.E.C.
En 1925, il suivit sa famille à Paris.
En 1926, au moment de son mariage avec Melle Hélène DALLE, il
reprend en association avec son beau-père, Mr Charles Dalle, la firme Dubois et
Roussel; qui devient
A Thumesnil qu’il habitera
10 ans, il occupera rapidement une place prépondérante sur le plan social comme
sur le plan politique.
II est candidat aux élections municipales cantonales et au Conseil
d’Arrondissement.
En I936, désirant donner à sa famille une maison plus vaste, il
s’installe à Lambersart, au grand regret des habitants de Thumesnil.
La maison classée
de Lambersart
Jusqu’à la guerre de 1940, c’est la progression continuelle de son
entreprise : création d’un dépôt a Marseille, début de l’usine de Wattignies,
extension de plus en plus importante dans la grande Industrie et
les Administrations.
Comme officier de réserve, il était affecté à. un régiment d’active
et, de 1926 à 1940, il est souvent rappelé pour des périodes~ quatre fois entre
1938 et 1939.
II se fait, à ce moment-là- de nombreux amis dans l’armée.
Mobilisé en Août 1939, il est, en Avril 1940, renvoyé
provisoirement dans son foyer, comme père de six enfants: il était
accablé de ne pas avoir pu faire son devoir. Sa
nomination au grade de capitaine de réserve, qui fut effective, fut victime d'un bombardement.
Avant
l’évacuation, sur ordre du Ministère de l’Air, il doit ouvrir une usine de
repli. C’est le début de l'usine de Laval. C’est à son beau-frère Roger
Ponroy, (aidé en 1941 de M. Caillerez) que Charles en a confié la création et
Durant toute la guerre, il est Président du Syndicat des Fabricants
de Couleurs et Vernis.
Par son activité débordante et ses initiatives heureuses, il fit
beaucoup pour l'approvisionnement régulier de
II met en route les usines de Créteil; Marseille, puis Wattignies
En 1948, il entreprend un voyage d’études aux Etats-Unis avec un groupe de
confrères et, au retour, appliquera dans son affaire des idées intéressantes,
des conceptions plus modernes qui avaient attiré son attention.
À partir d’I95I, il réalise un important programme de
concentration: vente de l'usine de Créteil et surtout agrandissement de l’usine
de Wattignies où il commence à transférer le siège social de Lille.
En septembre 1952, sa sante commence à inquiéter son entourage ...
Il se soigne trois mois et peut revenir a la nouvelle année a son bureau offrir
ses vœux a son personnel.
De nouveau, début janvier 1953, il doit garder la chambre, au lieu
de partir trois semaines, comme il l'espérait sur la cote d’Azur.
La dernière étape de la concentration sur Wattignies était la
construction des bureaux; les plans lui sont soumis en février. Il n’en verra
malheureusement jamais
Monsieur PROUVOST avait sept enfants dont le plus jeune n'avait que
11 ans.
Il avait également un petit-fils qui lui valait partout le surnom
de "jeune grand-père".
Les visites de ce délicieux bébé près de son lit de souffrances
furent ses dernières joies.
Charles Prouvost était administrateur du Crédit immobilier. Il
était ancien Président de la jeunesse catholique de Tourcoing, Président de
Il présidait les associations locales : ancien président du
conseil paroissial et des familles nombreuses de Thumesnil, membre du conseil
paroissial et des œuvres de la paroisse Sainte Callixte, président d’honneur du
Patro-club et de la chorale, président d’honneur de
Il descendait du frère de Jeanne d’Arc, Jacques d’Arc, par les
Florin et les Macquart de Terline, données généalogiques aujourd’hui
contestées.
« Né à Roubaix le 11
janvier 1901, pieusement endormi dans la paix du Seigneur à Lambersart, après
une longue et douloureuse maladie, le 23 mars 1953, à l’âge de 52 ans, muni des
sacrements de notre Mère
Extraits des lettres de condoléances :
« Doué des plus beaux dons de l’intelligence et du cœur, il
eut toutes les qualités du véritable chef. C’était un animateur et un
entraineur d’hommes, tenace, énergique et bon. »
« Sa bonté et sa charité étaient légendaires. »
Réunion de
famille Prouvost-Scrépel
CHARLES PROUVOST, UN SOLDAT
ET POURQUOI PAS?
Par le Commandant R. Dugravot, Saigon, le 5 avril 1953
Charles PROUVOST a toujours manifesté un certain attrait vers
l'Armée, Tout ce qui était militaire l’intéressait. Non pas pour en profiter
personnellement : il a été dégagé de toutes obligations militaires comme
lieutenant de réserve et sans aucune décoration, mais parce que, pour lui,
l'armée représenta l’Honneur, le Devoir, 1’Abnégation, Qualités qui étaient
bien les siennes.
Bien souvent, il ma confié sa passion sincère pour
C’est en 1934, que pour la première fois j’eus l'occasion de le
connaître a LAON, lors d’une convocation de réservistes au I7eme d’Artillerie
ou il avait déjà servi autrefois comme « bleu » à Abbeville. Rien ne
pouvait déceler en lui l'officier de réserve. Toujours en tenue impeccable,
droit, simple, très a l’aise a cheval, il en imposait. Il avait dans le sang
cette aptitude du commandement qui ne s’apprend pas dans les règlements~ mais
qui est le réflexe naturel des qualités du cœur, de la droiture et de la
volonte: il était l’homme de l’action personnelle. N’a-t-il pas été, en 1940,
volontaire pour prendre le commandement d’une batterie anti-char.
Puis ce fut, jusqu'en 1939, des rappels souvent inopinés. II est
peut-être nécessaire de préciser que Charles PROUVOST n'a jamais demandé comme
industriel - et c’était son droit - une affectation spéciale de fournisseur
agréé de
25 août 1939, nous sommes déjà en position de couverture d'ans
Charles PROUV03T ne pouvait pas s’attacher a une routine, II n’est
pas un partisan, il ne suit pas, il
attire.
Janvier 1940,- Fremestroff. La petite guerre au contact des
Allemands vers Forbach: Une circulaire prévoit que les pères de 5 enfants et
plus peuvent être renvoyés dans leur foyer. Cas de conscience ! Cependant,
grâce aux sages conseils du Colonel Thomas, Charles PROUVOST accepte de rentrer
à L1LLE.
Mai 1940, la vraie guerre, cette fois ! Sans Charles PROUVOST dans
les rangs de ce 242eme qu’il aimait tant. Hélas ! il n’y fut pas. Mais il fit
tout pour rejoindre. Ses télégrammes ~ ses essais attestent son désir de venir
participer au combat.
Des l’hiver 1940~il participe a ce magnifique mouvement de
regroupement des anciens et d·aide des prisonniers et de reclassement des
démobilisés. Ses dons les plus généreux ne sont pas spectaculaires, et
l'édition, à ses frais, d’un journal de
marche n’est rien a cote du "dépannage » de la main à la main~ les
yeux dans les yeux, qui s'est répété bien souvent en faveur des anciens.
Apres ces années sombres, après la libération, il est resté aussi
attaché a l'Armée. Il n’aurait jamais voulu manquer la réunion annuelle de
notre Amicale, nous faisant souvent l'honneur d'y convier Madame PROUVOST.
Lors de mon entrée chez PROUVOST-DALLE & Cie, il fut entendu
entre nous que le tutoiement serait aboli et que je l’appellerais Monsieur
PROUVOST", comme tous ses autres collaborateurs. Et il avait coutume de
dire : « Il était mon capitaine~ j’étais son lieutenant, maintenant
c’est le contraire et nous continuons a bien nous entendre."
Et quand Je suis parti en Indochine, le premier, dans un geste que
je n’oublier8.i jamais; il a précisé "Mon vieux René, je t’embrasse."
Et maintenant il n’est plus. Beaucoup d'entre vous l'ont vu malade
et ont pu exprimer leur peine a sa famille. Si vous saviez comme il est
douloureusement inhumain à
Sur
Sur les Virnot: