Si tout ce que renferme ce recueil est rigoureusement exact, il nous importe de dire que nous avons, par vif intérêt pour l’héraldisme, repris l’écu de Jehan Prouvost qui était juge de la seigneurie de Croix en 1368,
pour la famille Prouvost qui s’en trouvait curieusement démunie, à la différence de la plupart des familles qui l’entouraient et nous avons apposé émaux et couleurs selon les lois héraldiques ;
« l’usage des armoiries est
licite et libre à condition de ne pas usurper celles d’une autre famille ».
HISTOIRE DES
USAGES HERALDIQUES
La législation française considère l'usage des armoiries comme
libre et licite. Chacun est en droit d'adopter les armoiries de son choix sous
réserve de ne pas les usurper à des tiers. Tout au long de l'Ancien régime
jusqu'à nos jours, l'usage de prendre des armes "de soi-même" ne fut
soumis à aucune autorité dès lors qu'elles ne rentraient pas en concurrence
avec des armoiries anciennes. Qu'elles fussent personnelles ou familiales, les
armoiries représentaient l'identité de leur possesseur au même titre que le
patronyme et étaient soumises en termes de transmissibilité et de concession
aux mêmes règles que celui-ci.
Au XIVe siècle, tant France qu'en Espagne ou en Allemagne, les
souverains garants de l'ordre et de la paix pour prévenir les contestations
d'armoiries et établir le recensement de leurs chevaliers chargèrent des
officiers spécialisés d'établir des rôles d'armoiries pour chacune de leurs
provinces. Ainsi, ces officiers appelés "héraut d'armes" eurent la
haute main sur la conservation de la mémoire héraldique européenne. Ils
laissèrent de leur pratique de nombreuses sources (rôle, armorial et registre)
qui permettent d'établir la preuve de la possession d'armoiries.
Aujoud'hui comme hier, même si cela ne représente pas une
obligation, les armoiries nouvellement créées pour assurer leur pérennité
peuvent être enregistrées dans un armorial. De nos jours, les armoriaux ne sont
plus tenus de façon officielle par les hérauts d'armes mais par des organismes
privés tels que "l'Armorial du Héraut d'Armes", "le
Renesse" ou "l'Armorial du XXe siècle", dont le sérieux en
matière d'enregistrement et de protection d'armoiries garantit leur légitimité.
L'usage en France de prendre des armoiries "de
soi-même" ne souffrit que trois exceptions. La première eut un but
purement fiscal. Louis XIV, soucieux de remplir les caisses de l'Etat de
diverses façons, créa en 1696 les maîtrises d'armes. Ces juridictions
héraldiques obligeaient toute personne, noble ou non, toute communauté laïque
ou religieuse portant des armoiries ou souhaitant en porter, à les enregistrer
moyennant un droit. Après un an de fonctionnement, ces juridictions ont étendu
les enregistrements d'armoiries à toute personne jugée capable d'en porter,
celle-ci ayant à faire choix d'un blason ou s'en voyant imposer un d'office.
Cette mesure, destinée à augmenter les recettes des maîtrises jugées trop
modestes, fut appliquée strictement pendant deux ans, mais la multiplication
des conflits et des résistances, dus en partie au choix cavalier de certains
blasons (des bois de cerf pour un Lemarié ou encore une toison pour un Goulaine
alors que sa famille portait depuis longtemps parti d'Angleterre et de France),
provoquèrent leur suppression en 1700. Cette période nous a laissé un document
volumineux, "l'Armorial général de la France" attaché à la famille
d'Hozier.
Autre exception, l'héraldique napoléonienne. Après être devenu
empereur, Napoléon ne tarda pas à instituer une nouvelle hiérarchie nobiliaire
qu'il para d'insignes de dignité directement inspiré du blason. L'héraldique
napoléonienne se différencie néanmoins de l'ancien système par l'usage de
certaines figures correspondant de façon stricte aux fonctions et à la dignité
de la personne dotée d'armoiries. De plus, ces armoiries réglées par le Conseil
du Sceau étaient toujours soumises à l'approbation du souverain. Ce système
héraldique extrêmement précis n'eut pas le temps d'évoluer, il ne dura que six
ans.
Enfin, l'exception révolutionnaire. Elle constitue l'opposition
la plus radicale aux usages héraldiques. L'esprit de la Révolution, prompt à
tout réformer, supportait mal ces symboles considérés à tort comme des marques
de féodalité. Une emblématique d'inspiration antique et naturaliste, plus en
accord avec le goût du jour et les institutions révolutionnaires, leur fut
substituée. Cette emblématique connut un certain succès dans le Nouveau Monde
où la tradition héraldique ne rentrait pas dans les préoccupations locales.
grandes familles du Nord ; grandes familles des
Flandres ; grandes familles des hauts de France ; familles
patriciennes du Nord