Quelques illustrations de la lignée des
Scrive
Armoiries
modernes des Scrive : de sinople au S d'or, accompagné de trois
chardons du même, deux en chef et un en pointe (avec l'aimable autorisation
de l'association FranceGenWeb).
La famille Scrive, aux origines lointainement italiennes, et
dont le nom est intimement lié à l'essor de l'industrie textile du Nord,
appartient au vieux patriciat flamand. C'est à la fin du XVe
siècle que sa tige, l'orfèvre Pierre Scrieck (1465-1535), vint de Bruxelles pour s'installer à Lille, dont Philippe le Bon avait alors fait la capitale
financière et administrative de son Duché de Bourgogne.
Ses membres devinrent français en même que celle-ci, en 1668, à l'occasion du
traité
d'Aix-la-Chapelle, quand la ville passa des mains du roi d'Espagne
Charles II à celles du roi de France Louis XIV. Ils y jouirent jusqu'à la Révolution du statut de bourgeois,
transmissible de père en fils à certaines conditions : on parlait de bourgeoisie
par relief[1]. |
Les origines
toscanes C'est
dans la Florence du Trecento, la Florence d'avant les Médicis où les clans du popolo grosso se disputaient le pouvoir, qu'il faut aller
chercher, semble-t-il, la souche première de la famille Scrive. Le nom même
semble avoir été emprunté à la rivière Scrivia, qui naît dans le versant
septentrional des Apennins, arrose la
province d'Alexandrie et, près de cent kilomètres plus loin, non loin de Voguera,
va se jeter dans le Pô. C'était celui d'une famille d'orfèvres.
Une plaque, apposée à Florence aux alentours du
Ponte Vecchio, rappelle, aujourd'hui encore,
un service que rendit l'un d'eux à la cité de Dante.
Leur départ de Florence est probablement dû à des raisons politiques ;
d'autre part, le passage de la Toscane à la Flandre
s'explique par les liens économiques qu'entretenaient alors, via la Rhénanie, ces deux régions industrieuses.
Wikipedia
Ils modifièrent d'abord
leur nom de façon à lui donner une apparence flamande: c'est ainsi que
plusieurs générations portèrent celui de Scrieck, encore signalé, par exemple,
dans l'Armorial général dressé par d'Hozier en 1696. Puis, après que Lille
eut été annexée par Louis XIV au royaume
de France, ils francisèrent leur nom, vers 1720, en Scrive. Certains parmi eux
furent inhumés dans les églises du coeur de Lille ;
mais leurs tombes disparurent avec ces mêmes églises, détruites lors des
nombreux sièges que la ville eut à soutenir. Les Scrieck furent notaires,
orfèvres...À cette époque, les Scrieck portaient : coupé d'azur et
d'argent, au lion de l'un dans l'autre, lampassé de gueules, adextré en chef
d'un croissant d'argent.
M. et Mme
Scrive-Paulis en landau (1895). Albert Scrive-Paulis transféra l'usine de
cardes de Lille à Marcq-en-Barœul.
Dès la fin du XVIIIe siècle, les Scrive furent en prise directe avec le problème de la modernisation, c'est-à-dire de la mécanisation, de certaines des étapes de la production textile. L'essor de la manufacture de cardes : première prouesse d'Antoine Scrive-Labbe. On lui doit, entre autres, le sauvetage de l'industrie textile lilloise au début du XIXe siècle par l'introduction de la mécanisation dans la fabrication des cardes. La machine à filer le lin de Philippe de Girard : deuxième prouesse d'Antoine Scribe-Labbe. Et, un peu plus tard, en 1835, ce fut la réintroduction en France de la machine à filer le lin inventée par Philippe de Girard.
Citons également son rôle
dans la création de la Société civile des mines de Lens, dont
elle fut un temps l'un des actionnaires majoritaires (la fosse n°5 des mines
lensoises portait le nom d'Antoine Scrive-Labbe),
ou encore le rôle qu'elle tint dans l'administration du Crédit du Nord[2]. Elle commandita également un quotidien
régional aujourd'hui disparu : La Dépêche.
Malgré ou à cause des
oeuvres philantropiques qu'elle soutint ou créa, comme la cité ouvrière de Marcq-en-Baroeul, construite en 1854
par l'architecte Tierce, et toujours existante, Paul Lafargue, député de la 1re
circonscription de Lille de 1891 à 1893, et gendre de Marx[3], l'attaqua vivement dans son célèbre Éloge
de la paresse[4].
Jules
Scrive-Briansiaux de Milleville, deuxième fils d'Antoine Scrive-Labbe.
A
l'instar des autres familles de la haute bourgeoisie industrielle de Lille
(Thiriez, Descamps, Crépy, Delesalle, Wallaert, Le Blan, Crespel, Bigo-Danel,
Barrois,...), les Scrive se mêlèrent peu de politique à l'échelle du pays —
encore que Laure Scrive, la fille d'Antoine Scrive-Labbe,
épousât le fils du futur sénateur comte Mimerel,
puissant filateur roubaisien — on l'avait surnommé le "vice-roi du
Nord" — qui tint sous le Second Empire le rôle officieux et
généralement ignoré de chef du patronat français[5]. Il convient aussi de noter leurs liens
d'amitié avec Adolphe Thiers,
et leur refus déterminé du libre-échange. Ils exercèrent quelques mandats
locaux : ainsi Gustave Scrive-Thiriez fut-il élu maire de la Madeleine
en 1936, ce qui le plaça dans la position délicate d'avoir à administrer la
ville sous l'occupation allemande.
Catholiques sincères, mais
soucieux néanmoins de la bonne marche de leurs affaires, les Scrive
n'adoptèrent jamais de positions radicales ou extrêmes, et leur relations
avérées avec les milieux industriels protestants de Mulhouse (Dollfus, Schlumberger, Koechlin...),
ou ceux de la haute banque israëlite à Bordeaux (Péreire, Rodrigues-Henriques[7]...) témoignent assez de leur "orléanisme
pragmatique".
La disparition progressive
du nom des Scrive, au XXe siècle, des registres de l'industrie, est
essentiellement liée aux diverses crises que connurent les activités qui
avaient précédemment assuré leur prospérité, qu'il s'agisse de l'industrie du
lin, progressivement remplacé par le coton, ou de la nationalisation des
charbonnages par la loi du 17 mai 1946. La F.A.C.E.N., aujourd'hui filiale du
groupe Rexel, leader mondial de la distribution de matériel électrique, est la
dernière entreprise existante historiquement fondée et administrée par les
Scrive.
L'hôtel Scrive à Lille :
la tourelle
raccordant l'aile de l'Horloge à l'aile de la Manufacture.
En 1821, les frères Antoine et Désiré Scrive acquièrent l’hôtel des comtes Bidet de Granville, intendant de Flandre avant la révolution, 1 rue du Lombard. IL figurait déjà sur le plan relief de 1743.C’est là qu’ils installent leurs ateliers et où tournera la première machine à vapeur de Lille. 123 machines à fabriquer les cardes furent installées et y tournèrent jusqu’en 1900. Inscrit au titre des Monuments historiques.
L'hôtel particulier des
Scrive, communément appelé Hôtel Scrive, sis à Lille
au 1, rue du Lombard, date essentiellement du XIXe
siècle ; l'une
des ailes, aménagée en manufacture dans les années 1820; puis reconvertie en
logis en 1898, porte encore les traces de sa fonction industrielle.il comprend cependant des parties plus anciennes (XVIIe
et XVIIIe siècles), et certains aménagements
intérieurs datent de la Belle Époque —
quand ils ne sont pas plus récents encore. En 1976, il fut cédé par ses
derniers occupants [8] à l'État , qui y installa le siège de la
Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) du Nord-Pas-de-Calais. Il
ouvre chaque année ses portes aux visiteurs lors des Journées
européennes du patrimoine : on peut y admirer, entre autres,
une surprenante salle de bain Art-déco, devenue le secrétariat de la direction,
ou encore une réplique au 7/9e de la bibliothèque du Château de la Malmaison due à Olivié Scrive-Masure, qui y
fit installer, outre sa bibliothèque personnelle[9], des meubles de Bellanger achetés par Henri Scrive-Briansiaux
de Milleville, qui provenaient du château si cher à l'impératrice Joséphine.
L'actuelle annexe de la
Préfecture de Lille, 12, rue Jean-sans-Peur, que les services
de l'État semblent avoir tacitement décidé de nommer "Préfecture
Scrive", occupe les bâtiments d'un ancien couvent de jésuites où se
trouvait le Centre hospitalier des Armées Gaspard-Scrive, ainsi nommé pour
honorer la mémoire d'un autre membre de cette famille, qui fut, en tant que
chirurgien militaire, propagateur en France de l'anesthésie au chloroforme. On
peut y admirer un spectaculaire escalier à double révolution (l'un des trois
qui existent en France) datant de l'époque de l'occupation du lieu par les
jésuites.
Comme les autres grandes familles lilloises, les Scrive ont apporté leur contribution à l'embellissement et au développement artistique de la cité. Ainsi peut-on voir, au Palais des Beaux-Arts, une partie de la collection Ozenfant-Scrive[10], composée de pièces d'orfévrerie médiévale ; de même, si l'évêché de Lille est installé depuis 1905 dans l'ancien hôtel de l'Intendance, chef-d'oeuvre néo-classique dû à Michel-Joseph Lequeux, c'est à la générosité de la comtesse Paul Boselli-Scrive qu'il le doit.
Les Scrive
reçurent à Lille, en leur hôtel particulier de la rue du Lombard, la visite de
plusieurs souverains curieux des progrès de l'industrie. Ce fut Charles X en
1827, Louis-Philippe Ier et la reine Marie-Amélie de Bourbon-Siciles en 1833,
accompagnés de Léopold Ier et Louise d'Orléans, roi et reine des Belges ; puis,
en 1853 et 1868, Napoléon III. Ils accueillirent également des écrivains et des
artistes : Victor Hugo, Chopin, Saint-Saëns, Massenet, le violoniste et
compositeur Eugène Ysaÿe, Eugénie-Emilie Juliette Folville, les pianistes
Alfred Cortot et Francis Planté, Raoul Pugno, Paul Viardot, Alphonse
Hasselmans, professeur de harpe au Conservatoire de Paris, le violoniste et
chef d'orchestre Pierre Sechiari, les sculpteurs Antoine Laurent Dantan,
Théophile Bra et Théodore Rivière, et d'autres personnages comme Don Bosco, le
fondateur de la congrégation des Salésiens.
L'ensemble de son œuvre est récompensé. Une première fois, le 15 janvier 1833, Louis-Philippe accompagné de la reine Marie-Amélie, de son gendre et de sa fille, Léopold Ier et Louise d’Orlando, roi et reine des Belges, vient visiter l'usine et remet la croix de chevalier de la Légion d'honneur à Antoine Joseph Désiré Scrive-Labbe. Le 24 septembre 1853, Napoléon III visite les fabriques et fait Antoine Joseph Désiré Scrive-Labbe officier dans l'ordre de la Légion d'honneur.
Antoine Joseph Désiré Scrive-Labbe se
retire des affaires en 1855 et laisse ses usines à ses fils en vertu d’une
donation suivant acte de Me Constenoble, notaire à Lille, du 20 mai 1860.
Antoine Joseph Désiré Scrive-Labbe
mourut en 1864 des suites d’un accident de voiture. Il était allé à la gare de
Fives dans son cabriolet ; son cheval s’emporta, il fit une chute de voiture et
fut traîné avant de décéder de ses blessures. Il est enterré au cimetière Sud
de Lille où l’ensemble des membres de sa famille furent également inhumés.
Un buste de marbre blanc par le
sculpteur Bra représentant les traits d’Antoine Joseph Désiré Scrive-Labbe est
exposé au Musée de Lille.
BOSELLI Paul Priamar
17 avril 1841 à Paris
- 6 juillet 1907 à Lille (Nord)
Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France : membre, 1891-1907.
Société des amis des monuments parisiens : membre, 1887-1900.
« Après des études à la faculté de droit de Paris, il est auditeur au
Conseil d'Etat. Il démissionne en 1868 après son mariage avec Marie Scrive,
fille d’un grand industriel lillois. Président des mines de Campagnac et
administrateur de la société anonyme de Réassurances contre l'incendie et
autres risques, jouissant d’une grande fortune, il voyage beaucoup, soutient
des artistes et se fait construire un hôtel particulier sur le Cours-la-Reine (n°
32) à Paris.
Intégré au milieu libéral et conservateur, il patronne plusieurs journaux du «
parti conservateur chrétien ». En 1904, il est vice-président de La Presse
régionale, agence fondée pour développer les publications catholiques de
province. Il crée également des écoles privées, rachète les biens des
congrégations religieuses et figure parmi les principaux donateurs des facultés
catholiques de Lille.
D'une famille originaire de Bergame (Lombardie), Paul Boselli était le fils de
Benedetto Boselli(1810-1878), préfet de la Marne (1848-1849), du Loiret
(1853-1859), de la Haute-Garonne (1859-1865) et de Seine-et-Oise (1865-1869).
Sources biographiques
:
Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile de France, année 1908, p. 126.
Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire, Dictionnaire
du monde religieux dans la France contemporaine, Paris, 1985-1990.
Base www.geneachtimi.com.
Dépouillement : Ruth
Fiori, dépouillement du bulletin de la Société des Amis des monuments parisiens
en vue d'une thèse d'histoire de l'art (Université de Paris I, 2009)
Rédacteur(s) de la
notice : Ruth Fiori, Christiane Demeulenaere-Douyère»
Nous apprenons avec
regret la mort de M.Paul Boselli, ancien auditeur au Conseil d'Etat, Commandeur
de l'Ordre de Pie IX, décédé la nuit dernière en son hôtel du Cours-la-Reine,
des suites d'un accident de cheval. Il était âgé de soixante-six ans. Le défunt
était le fils de M. Priamar Boselli, .qui fut longtemps préfet sous le second
Empire et de Mme Boselli, fille du baron Lesperut..Il avait épousé Mlle Scrive,
de Lille, et comptait dans cette ville de nombreux amis. Il était le cousin du
comte Boselli, ancien magistrat, et sa famille était originaire de la
Lombardie, où elle était connue depuis longtemps. M. Boselli avait consacré sa
vie et sa fortune, à soutenir. et à encourager, de nombreuses œuvres
charitables et sociales, à Paris et dans toute la région du Nord. Très répandu
dans la haute société parisienne, M. Paul Boselli, dont l'affabilité et la
bonté étaient exquises, laisse, parmi tous ceux qui le connaissaient, des
regrets unanimes. Ses obsèques auront lieu mardi, à dix heures et demie, à
Saint-Pierre de Chaillot. L'inhumation se fera à Lille. » La
Presse (Paris. 1836)
Citons parmi les membres
de la famille Scrive :
Albert Scrive
(1754-1803), membre du Conseil des Cinq-Cents,
puis sous-préfet de Lille
jusqu'à sa mort[11].
Antoine Scrive-Labbe (1789-1864), industriel.
Gaspard-Léonard Scrive (1815-1861), chirurgien
militaire.
Jeanne Scrive (1857-1908),
fille du précédent, femme de lettres connue sous le nom de Jane de La Vaudère.
Philippe Scrive
(né en 1927), sculpteur.
Hélène Scrive,
peintre, auteure, compositrice, interprète.
Contrairement au
bourgeois par achat, qui acquitte des droits pour devenir bourgeois dans la
mesure où son père ne l'était pas au moment de sa naissance, le bourgeois par
relief, né fils de bourgeois, relève la bourgeoisie de son père,
généralement l'année de son mariage. Il est à noter que la bourgeoisie, à Lille, fut très rarement
accordée aux femmes.
Désiré Scrive-Bigo
(1812-1895) exerça jusqu'à sa mort, outre les fonctions de censeur de la Banque de France
et d'administrateur des Mines de Lens, celle de vice-président du Crédit du Nord
Il en avait épousé, en
1868, la deuxième fille, Laura.
On lit à la note 7 du
pamphlet : « Au premier Congrès de bienfaisance tenu à Bruxelles, en
1857, un des plus riches manufacturiers de Marquettes, près de Lille, M.
Scrive, aux applaudissements des membres du congrès, racontait, avec la plus
noble satisfaction d'un devoir accompli : " Nous avons introduit
quelques moyens de distraction pour les enfants. Nous leur apprenons à chanter
pendant le travail, à compter également en travaillant. Cela les distrait et
leur fait accepter avec courage ces douze heures de travail qui sont
nécessaires pour leur procurer des moyens d'existence." — Douze heures de
travail, et quel travail ! imposées à des enfants qui n'ont pas douze
ans ! — Les matérialistes regretteront toujours qu'il n'y ait pas un enfer
pour y clouer ces chrétiens, ces philanthropes, bourreaux de
l'enfance ! ». L'usine dont il est question est un tissage mécanique
de toiles, créé en 1839 et transféré à Marquette en 1846. Jules
Scrive-Briansiaux de Milleville (1813-1885) en ayant repris la gestion en 1855,
c'est probablement lui que visent les philippiques de Lafargue.
Cf Jean PIAT, Quand
Mimerel gouvernait la France, Roubaix, Maison du livre, 1992 ; et
Roger PRIOURET, Origines du patronat français, Paris, Grasset, 1963.
Une rue de la Madeleine porte d'ailleurs son nom. Sa
femme, Marie-Louise Thiriez, était la petite-fille de Julien Thiriez-Dupont
(1808-1863), fondateur de la célèbre filature JTPF (Julien Thiriez père &
fils), laquelle deviendra, en 1925, la société TCB (Thiriez Cartier-Bresson),
puis fusionnera en 1961 avec la DMC (Dollfus Mieg & Cie).
Mme Henri
Rodrigues-Henriques, née Emma Crépy-Scrive, était l'arrière-petite-fille d'Antoine Scrive-Labbe. Par son mariage, elle
devint la belle-soeur de Georges d'Eichtal, fils du saint-simonien Gustave d'Eichthal (1804-1886).
M. et Mme Charles
Six-Corman. Charles Six était le petit-fils de Georges Scrive-Lisnard
(1843-1898)et le fils de d'Édouard Six-Scrive (1860-1912), filateur de laine à Tourcoing
et à Mouscron
en Belgique.
Celle-ci fut dispersée à
l'Hôtel Drouot
le 6 Juin 1942.
Augustin Ozenfant
(1834-1894), mari d'Henriette Scrive (1842-1867), tint une place importante à
Lille dans le domaine intellectuel. En tant qu'administrateur des musées et
président de la section d'archéologie, il est à l'origine de la reconstitution
de la chapelle du vieux palais des ducs de Bourgogne (la salle dite du
conclave), connu aujourd'hui sous le nom de Palais Rihour.
Aux fêtes du Centenaire (1892), le président Sadi Carnot
lui remit la croix de chevalier de la Légion d'honneur.
Lille ne devint le
chef-lieu du Nord
qu'en 1804,
en remplacement — et au détriment — de Douai.
Marcel SCRIVE, Antoine
Scrive-Labbe et ses descendants, imp. de l'Ouest, Angers, 1945.
Louis BERGERON, Les
Rothschild et les autres... La gloire des banquiers, Paris, Perrin, 1991.
L. DETREZ, Le Palais
épiscopal de Lille, Lille, Raoust,
s.d.
Paul DENIS du PEAGE, Recueil
de généalogies lilloises, 1907-1908. [Donne la généalogie des Scrieck et
indique leurs seigneuries]
André-Louis DUNHAM (trad.
de l'anglais par Louis Blanchard), La Révolution industrielle française,
Paris, M. Rivière, 1953.
Jean LAMBERT-DANSETTE, Quelques
familles du patronat textile de Lille-Armentières (1789-1914), Lille, E. Raoust, 1954.
Jean LAMBERT-DANSETTE, La
Vie des chefs d'entreprise (1830-1880), Paris, Hachette, 1992.
Jean-Pierre HIRSCH, Les
Deux rêves du commerce et de l'industrie. Entreprise et institution dans la
région lilloise (1780-1860), Paris, éd. de l'EHESS, 1992.
Martine LESAGE et Thierry
PETITBERGHIEN, L'hôtel Scrive à Lille, collection Itinéraires du
Patrimoine n°298, édité par l'association Christophe Dieudonné.
Jean LHOMME, La Grande
bourgeoisie au pouvoir (1830-1880), Paris, P.U.F., 1960.
Pierre PIERRARD, La Vie
ouvrière à Lille sous le Second Empire, Paris, Bloud & Gay, 1965.
Pierre POUCHAIN, Les
Maîtres du Nord du XIXe siècle à nos jours, Paris, Perrin, 1998.
Bonnie G. SMITH, Ladies of the leisure class. The
Bourgeoises of Northern France in Nineteenth Century, Princeton, Princeton
University Press, 1981. Trad. française : Les Bourgeoises du Nord, Paris,
Perrin, 1989.
A paraître D. TERRIER
& C. WALLART, (sous la dir. de), Journal de Jules-Emile
Scrive-Loyer-Bigo, patron textile lillois (1879-1891), édition commentée du
texte et du fonds photographique déposés aux Archives départementales du Nord.
"Les carnets d'un patron Lillois
1879-1891" Jules Emile Scrive, texte édité par Claudine Wallart et Didier
Terrier aux éditions Septentrion.
Editions Ravet-Anceau : "La légende des
Scrive" Anne Mémet Scrive.
Légions
d’honneur :
Scrive Albert Raymond, 1884/07/07 Arques Pas-de-Calais
Scrive Antoine Joseph, 1789/10/02 Lille
Scrive Gaspard Léonard, 1815/01/13 Lille
Scrive Henri Amédée, 1815/01/13 Lille
Scrive Ignace Henri
Scrive Jules
Scrive Léon Fidèle, 1874/01/22 Roubaix.
Descendants de Jean Scrive
Jusqu'à la 8e génération. Base Roglo
Jean Scrive, né le 1er juillet 1657,
décédé en 1706 (à l'âge de 49 ans).
Marié le 12 mai 1674, Bondues (59), avec Marie Barbe Le Houcq,
née en 1654, dont
Les Scrive-Loyer
dont
Jules Henri
Scrive-Loyer, né
le 6 avril 1872, décédé le 14 mai 1937 (à l'âge
de 65 ans). Marié à Germaine Bigo, née le 26 avril 1879, décédée
le 3/4/1955, dont : (6 enfants) :
-Jules Scrive-Loyer, né le 15 mars 1902 à Lille décédé, à Saint Jean de Luz
le 10 avril 1968, marié (3/6/1941) à Jacqueline Konarzewska 07/11/1902 -
16/01/1968 dont (2 enfants) :
-Jean Marie Scrive-Loyer né à Saint Jean de Luz (2
enfants).
-Marie Germaine Scrive-Loyer née à Saint Jean de Luz,
épouse Pierre Ordonneau (3 enfants).
-Mathilde Scrive-Loyer née le 31 janvier 1903 à Lille, décédée le 9 juin
1982 à Lille, épouse Michel Descamps (6 enfants) (voir Famille Descamps).
-Antoinette Scrive-Loyer, née le 11 août 1908, Loos, décédée
le 21 avril 2000 épouse Jean Descamps le 30 septembre, décédé (4
enfants).
-Geneviève Scrive-Loyer née le 27 septembre 1910à Loos, décédée en 2000
religieuse Bernardine.
-Guy Scrive-Loyer né le 05 décembre 1912 décédé le 26 février1971 marié le
4 septembre 1943 à Berthe Paul née le 18 septembre 1919 (2 enfants).
-Géry Scrive-Loyer
-Catherine Scrive-Loyer
-Magdeleine Raymonde Scrive-Loyer, née le 24 septembre 1919.
Mariée le 24 juillet 1941 avec Jean Lasserre né le 8 décembre 1918 décédé (6
enfants).
Antoine Scrive-Loyer, né le 8 août 1874, Marquette-les-Lille
(Nord), décédé le 24 avril 1913, Lille (Nord), inhumé, église de
Banteux (59) (à l'âge de 38 ans).
Marié le 12 mai 1902, Banteux (Nord), avec Antoinette Crépin,
née le 10 septembre 1882, Banteux (59), décédée
le 6 avril 1973, Cannes (06), inhumée, église de Banteux (59) (à
l'âge de 90 ans).
Gaspard-Léonard
Scrive est né à Lille le 13 janvier 1815.
Officier
de l'ordre impérial de la Légion d'honneur. Commandeur de l'ordre impérial de
Médjidié Commandeur de l'ordre impérial de Saint-Stanislas Chevalier compagnon
du Bain Chevalier de l'ordre des Saints Maurice et Lazare
«
Il est le neveu d'Antoine Scrive-Labbe. Il effectue le début de ses études
médicales à l'hôpital militaire d'instruction des armées de Lille. Il se rend à
Lyon pendant l'épidémie de cholera de 1834. Il poursuit sa formation médicale
au Val de Grâce à Paris, devenant aide-major et prosecteur d'anatomie, jusqu'à
sa thèse, soutenue en 1837 sur le sujet : " Essai sur l'enseignement de
l'anatomie normale ". Il effectue alors un court séjour en Algérie. A son
retour, il obtient au concours la chaire de médecine opératoire à l'hôpital de
Lille. Il poursuit sa carrière comme chirurgien de deuxième classe, puis de
première classe à l'hôpital de Valenciennes, médecin principal de deuxième
classe en Afrique. Il est désigné comme médecin-chef du corps expéditionnaire
français d'Orient, poste qu'il occupera pendant toute la guerre de Crimée de
1854 à 1856. Son rôle exemplaire sera reconnu par l'attribution de médailles
prestigieuses de chacun des cinq pays engagés dans la guerre. De retour en
France, il est nommé médecin inspecteur des armées et meurt à Paris, le 18
octobre 1861, à l'âge de 46 ans, des suites d'une maladie contractée en Crimée.
Il est inhumé au cimetière du Montparnasse, dans une chapelle funéraire avec sa
femme, sa fille et son gendre, Jean-Baptiste Dauvais de Gérardcourt, lui-même,
médecin major de première classe.
Gaspard-Léonard Scrive va
s'illustrer en tant que médecin chef du corps expéditionnaire français tout au
long de la guerre de Crimée, considérée comme la première des guerres de l'ère
moderne, qui durera deux ans du 27 mars 1854 à mars 1856. Au point de départ de
cette guerre se trouve la volonté du tsar Nicolas 1er de Russie de démanteler
l'empire ottoman et d'imposer au sultan de Constantinople un droit de
protectorat sur tous les chrétiens orthodoxes de l'empire ottoman. Ce projet se
heurte au refus de l'Angleterre, soutenue par la France, de permettre l'accès
de la Russie à la Méditerranée. Malgré la victoire de l'Alma les alliés tardent
à profiter de la désorganisation de l'armée Russe. Il s'ensuivra l'interminable
siège de Sébastopol et les batailles meurtrières de Balaklava et d'Inkerman.
Trois maréchaux, formés à l'Ecole de Bugeaud en Algérie, se succèderont à la
tête du corps expéditionnaire français. Le Maréchal Leroy de Saint Arnaud,
remporte la bataille de l'Alma, mais atteint du choléra, il décèdera lors de
son transfert à bord du Berthollet, vers Constantinople. Le Maréchal François
Certain de Canrobert lui succède. Il sera blessé lors des batailles de l'Alma
et d'Inkerman. Ses différents avec le chef du corps expéditionnaire
britannique, Lord Raglan, imposeront son retour en France. Comme il avait
coutume de signer ses rapports : " Tout va bien : signé Canrobert ",
cette phrase passera à la postérité. Il devait par la suite s'illustrer, lors
de la campagne d'Italie, à Magenta et Solferino. Malgré de graves exactions
commises en Algérie sur des populations civiles, le maréchal Aimable Pélissier
remplace en 1855 le maréchal Canrobert, comme commandant des forces françaises
devant Sébastopol. Le 8 septembre, il remporte avec succès l'assaut donné au
fort de Malakoff.
L'histoire de la guerre de
Crimée est indissociable de celle des régiments de zouaves qui s'y
illustrèrent, notamment à la bataille de l'Alma. Escaladant un escarpement
rocheux, ils prirent par surprise l'artillerie Russe qu'ils retournèrent contre
leurs troupes. Les zouaves étaient des unités d'infanterie appartenant à
l'armée d'Afrique, constituées à partir de 1830, d'abord d'Algériens, devenant
rapidement mixtes. Leur bravoure fut célébrée par l'érection de la statue du
Pont de l'Alma. L'un de ces zouaves, ayant participé aux campagnes d'Algérie et
de Crimée, mérite que l'on fasse une courte digression. Henry Auguste Jacob
s'illustrera dans le domaine médical en devenant l'un des plus fameux "
guérisseur " de son siècle. Thaumaturge par le magnétisme, il
accomplissait des " miracles " qui dès 1865 lui valurent une renommée
exceptionnelle. On faisait la queue dans toute la rue de la Roquette, de la
Place de la Bastille jusqu'en face de son domicile. Après son décès, à 85 ans,
en 1913, il est enterré au cimetière de Gentilly où des adeptes viennent encore
fleurir sa tombe.
Cependant, plus encore que par
les blessures de guerre, les troupes seront décimées par le froid, l'épuisement
et les maladies comme le typhus, la typhoïde et le choléra. Dans sa "
Relation médico-chirurgicale de la campagne d'Orient ", Gaspard-Leonard
Scrive donne un rapport d'une grande précision sur le déroulement des
évènements et des statistiques mensuelles des effectifs, tués, blessés et
malades tout au long de cette guerre effroyable. La relation extrêmement minutieuse
de l'activité médicale tout au long de la campagne montre le renforcement
continu de l'effectif de 46.000 hommes en octobre 1854 à 143.250 un an plus
tard. Au total, sur 193.178 prises en charge, 28.404 décèderont au niveau du
front dont seulement 3.613 de lésions par armes à feu, contre 24.676
d'infections diverses par fièvre, typhoïde, typhus, dysenteries, choléra. En y
incluant les décès dans les hôpitaux de l'arrière, la guerre fera 69.229 morts,
dont 27.825 à Constantinople. Par comparaison, lors de la conquête de
l'Algérie, de 1830 à 1841, sur 50 266 morts, on ne dénombra que 2 995 tués par
le feu au combat. Plus de 90% décédèrent des suites de fièvres provoquées par
le paludisme dont Alphonse Laveran découvrit l'agent responsable, le
plasmodium, en 1880 à Constantine. La prise du fort de Malakoff le 5 septembre
1855, sera suivie par la fin du siège de Sébastopol qui amènera également la
fin des hostilités. Cependant de nombreux décès surviendront après la fin des
hostilités, essentiellement dus à une épidémie de typhus.
tableau
de Rigo exposé au musé du de l’Hôpital Militaire du Val de Grace à Paris où le
Médecin principal
Gaspard
Léonard Pierre Louis Joseph Scrive soigne des malades et les blessés après la
bataille d'Inkermann le 5 novembre 1854
Le gouvernement, inquiet de
l'état sanitaire de l'armée d'orient, envoie en mission d'expertise
Jean-Baptiste Lucien Baudens, né le 3 avril 1804 à Aire sur la Lys. Dans la
relation de sa mission d'expertise en Crimée, Baudens écrit qu'en février 1856,
le nombre total de malades s'éleva en Crimée à 19.648, dont 2.400 morts, et
8.738 évacués sur Constantinople ; pendant le même mois, le nombre de malades
s'éleva à 20.088 dont 2.527 morts dans les hôpitaux de Constantinople,
c'est-à-dire davantage encore que sur le champs des opérations. Ses
constatations recoupent exactement celles de Scrive qu'il semble tenir en
grande estime. Ses descriptions cliniques du typhus, les mesures préventives
qu'il préconise, qui font sourire aujourd'hui, furent méticuleuses sinon
efficaces. Il soutint également l'emploi du chloroforme, dont il avait proposé
les règles d'utilisation en 1853 à l'Académie des Sciences, préconisant pour sa
part le cornet de Reynaud, qui était utilisé dans la Marine. Il décèdera peu de
temps après son retour en France en 1857, des suites d'une infection contractée
en Crimée. Scrive prononcera son éloge funèbre.
Du point de vue médical, la
guerre de Crimée sera marquée par de nombreuses innovations. En 1859, Henri
Dunant assiste à la bataille de Solferino. Emu par la détresse des blessés, il
crée en 1863 le Comité international de secours aux militaires blessés qui
deviendra la Croix Rouge en 1876. En 1864 est signée la première Convention de
Genève, directement inspirée de l'action d'Henri Dunant. Bien que la guerre de
Crimée soit antérieure à ces dates, on assistera spontanément au secours aux
blessés, quelque soit leur camp. De nombreux blessés Russes seront soignés par
les médecins Français, ce qui vaudra à Scrive l'attribution du grade d'officier
de l'Ordre impérial de Saint Stanislas de Russie. Une autre innovation sera la
création de la médecine de guerre et de la médecine de l'avant, afin d'assurer
le relevage, le transport et les premiers soins aux blessés. A l'initiative de
Scrive, qui s'en fit l'ardent propagandiste, l'anesthésie sur le champ de
bataille fut développée avec l'utilisation généralisée du chloroforme par
l'appareil de Charrière.
Les débuts de l'anesthésie en
campagne doivent beaucoup à l'enthousiasme de Scrive qui écrivit dans sa "
Relation médico-chirurgicale de la campagne d'Orient " : " De tous
les moyens thérapeutiques employés par l'art chirurgical, en faveur du plus
grand soulagement possible des vives douleurs que procurent les blessures de
guerre, aucun n'a été aussi efficace et n'a réussi avec un succès aussi complet
que le chloroforme ; les bienfaits de l'emploi de ce merveilleux agent
anesthésique ont été immenses à l'armée d'Orient… ". Dans son article
" Histoire de l'anesthésie militaire Française ", J.J. Ferrandis
souligne que la guerre de Crimée a été la première utilisation de l'anesthésie
de masse sur le champ de bataille. Il indique que trois indications de
chloroformisation étaient retenues: par charité, pour procurer une sédation ou
une analgésie aux patients mourants, de nécessité pour la chirurgie,
amputations, extractions de balles, parages de plaies, et de précaution, pour
la réalisation de larges pansements pour des plaies douloureuses.
Pour réaliser ces anesthésies
au chloroforme, on utilisa un type des nombreux appareils mis au point par
Charrière. L'appareil utilisé était constitué d'un réservoir, d'une valve, d'un
robinet permettant le contrôle de la concentration inhalée et d'un tuyau relié
à un masque. L'anesthésie au chloroforme fut administrée par des infirmiers
25.000 fois au cours de la guerre sans une seule mort. Scrive souhaitait que
chaque caisson d'ambulance fût équipé de 1 ou 2 appareils de Charrière qui lui
paraissait le mieux raisonné, le plus commode et le moins sujet à se
détériorer. L'appareil de Charrière lui paraissait avoir de nombreux avantages
sur la simple anesthésie à la compresse. L'appareil permettait une mesure de la
quantité exacte de chloroforme inhalé et du pourcentage du mélange à l'air
évitant surdosage et hypoxie. Le contrôle de la délivrance du chloroforme
permettait une dépense moindre, de l'ordre de 10 à 16g. afin de réaliser une
amputation, contre 30 à 40g. à la compresse. La délivrance de l'anesthésie
pouvait être confiée à un aide, l'opérateur pouvant s'occuper
presqu'exclusivement de son travail. Enfin, l'insensibilité était obtenue plus
rapidement qu'à la compresse.
Une autre avancée déterminante
des soins aux blessés est l'apparition des infirmières sur le théâtre des
opérations. Florence Nightingale, est une infirmière britannique qui peut être
considérée comme la pionnière des soins infirmiers modernes. Après de nombreuses
tentatives pour convaincre ses parents de l'autoriser à devenir infirmière et
des expériences dans plusieurs hôpitaux en Italie, en France et en Allemagne,
Florence Nightingale finira par créer en Angleterre une organisation et des
formations d'infirmières. Bénéficiant de soutiens politiques, en particulier du
Secrétaire d'Etat à la Guerre, Sidney Herbert, elle obtient de se faire envoyer
en Turquie avec un groupe de 38 infirmières volontaires qu'elle a recruté.
Affectée début novembre 1854 à la Caserne Selimiye à Scutari, elle se heurte à
l'hostilité des médecins et aux conditions d'hygiène désastreuses à l'origine
de nombreuses morts par maladies infectieuses. Elle finira par convaincre par
son obstination et son implication personnelle, étant reconnue et portraiturée
comme " la dame à la lampe ", faisant son tour de surveillance de
nuit parmi les malades. Du côté Russe, Helena Pavlowna, petite fille de
Catherine II, aide Nicolas Pirogov à créer la chirurgie de guerre à Sébastopol,
où elle envoie une trentaine de sœurs et contribuera à la création de la Croix
Rouge en 1863 et son implantation en Russie en 1867. Valérie de Gasparin, dès
1854 alerte également l'opinion, par l'intermédiaire de la presse, sur les
malheurs des soldats de Crimée. Elle fonde la première Ecole d'infirmières
laïques, La Source, et sera à l'origine, avec Henry Dunant, de la création de
la Croix Rouge.
Le nom de Scrive a été donné à
l'hôpital d'instruction des armées de Lille, où il accomplit le début de sa
formation médicale. L'ancien collège des jésuites, auquel était accolée
l'église Saint Etienne, avait été construit en 1606. Il fut complètement
réaménagé en hôpital militaire par l'architecte Thomas Gombert entre 1781 et
1784. De 1914 à sa fermeture en 1998, il porte le nom d'Hôpital Militaire
Scrive. La fin du service militaire obligatoire et la nouvelle carte de
programmation des hôpitaux militaires sont la cause de sa fermeture. En 1999,
le Ministère de l'Intérieur rachète les bâtiments pour y installer les services
administratifs de la Préfecture du Nord. Les travaux de rénovation dureront de
2003 à 2006 redonnant tout son éclat et sa beauté à ce remarquable ensemble
architectural classique, renommé pour ses cours et son escalier à double
révolution. Le bâtiment conservera l'appellation Préfecture Scrive.
Sa fille, Jeanne
Scrive, nom de plume de Jane de la Vaudère est une femme de lettres française (Paris le 15 avril 1857 ; id. le 26 juillet
1908). (Article Wikipedia)
Son œuvre, à l'intersection du naturalisme et du
mouvement décadent, est représentative de l'esprit et du style fin-de-siècle.
Disposant d'un assez large public avant la Grande Guerre, traduite dans
plusieurs langues (allemand, portugais1, espagnol, tchèque, hongrois), elle
tomba par la suite dans un oubli presque total, jusqu'à ce que son abondante
production connaisse un regain d'intérêt, grâce au renouvellement des études
sur la littérature de la fin du dix-neuvième siècle2.
Sa vie
Jane
de la Vaudère naquit à Paris, le 15 avril 1857.
Flamande par son père, alsacienne par sa mère, elle
était issue de la bonne
société. Son père, Gaspard-Léonard Scrive,
chirurgien militaire célèbre, avait
été le médecin en chef de l'armée
française durant la Guerre de Crimée. Son
oncle maternel, Louis Loew (1828-1917), fut président de la
chambre criminelle
de la Cour de cassation de 1886 à 1899, et, à ce titre,
fut mêlé de près à la
révision de la condamnation de Dreyfus. Ajoutons enfin qu'elle
cousinait avec
la famille Scrive de Lille, qui s'illustra dans diverses branches de
l'industrie au XIXe siècle. Très tôt orpheline de
père et de mère3, elle fut
placée au couvent de Notre-Dame de Sion, dont la
supérieure, mère Marie-Emélie
Lagarmitte, était une de ses cousines. Âgée
d'à peine quinze ans, elle épouse
Camille Gaston Crapez (1848-1912), rencontré au Mans à
l'occasion d'une visite
chez sa soeur aînée Marie, mariée au médecin
militaire Dauvais de Gerardcourt.
Gaston Crapez héritera de sa mère le château de la
Vaudère à Parigné-l'Évêque
dans la Sarthe, propriété à laquelle elle
empruntera son pseudonyme littéraire.
Leur fils, Fernand Crapez, fut lui-même maire de cette petite
ville. C'est
toutefois à Paris qu'elle vécut, d'abord au 39, rue La
Boétie, puis au 9, place
des Ternes, où elle recevait le mercredi, dans un appartement
savamment décoré
à l'atmosphère fin-de-siècle. Dans Mon Paris et
ses Parisiens, André de
Fouquières rapproche Jane de La Vaudère de la baronne
Deslandes, évoquant « des
actrices sans théâtre, mais non sans rôle. »
Elle fut faite officier de l'Instruction publique
(distinction honorifique que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de Palmes
académiques). Elle mourut le 26 juillet 1908. Ses obsèques eurent lieu le 29
juillet 1908 en l'église Saint-Ferdinand-des-Ternes (Paris). Le quotidien Le
Temps du 27 juillet 1908 faisait part de sa disparition en ces termes : « On
annonce la mort d'un écrivain connu, Mme Jane de La Vaudère, auteur de
plusieurs ouvrages où la hardiesse du sujet n'enlevait rien à la grâce
littéraire. »
Son œuvre
Tombe de Jean-Jacques Weigel (1784-1856), grand-père
maternel de Jane de La Vaudère au cimetière Sainte-Hélène de Strasbourg. Le médaillon
est dû à André Friedrich
Elle est l'auteur d'une quarantaine d'œuvres. On
compte plus de trente romans et recueils de nouvelles, quatre recueils de
poésie et une dizaine de pièces, opérettes, comédies ou drames. Malgré le
succès dont attestent ses tirages ainsi que le nom de ses éditeurs (Méricant,
Ollendorff et Flammarion), malgré sa collaboration à de nombreux périodiques de
l'époque, elle ne parvint pas à devenir membre du comité d'administration de la
Société des gens de lettres4. Il est vrai que la Belle Époque fut riche en
romancières de talent, et les "mâles" des lettres ne voyaient pas
d'un bon œil cette concurrence. Elle fut proche cependant d'Émile Zola dont
elle adapta un conte pour le théâtre du Grand-Guignol.
Sa poésie fut saluée par Leconte de Lisle, qui dit
d'elle « qu'elle avait le charme et la vigueur, une palette abondante, composée
des nuances les plus tendres et des tons les plus chauds »[réf. nécessaire].
La plupart de ses romans traitent avec habileté les
thèmes naturalistes ou décadents ; ils font de Jane de la Vaudère un écrivain
représentatif de l'esprit et du style fin-de-siècle.On peut citer, parmi ses
œuvres les plus représentatives, L'Anarchiste, Le Droit d'aimer, Les
Sataniques, ou encore Les Androgynes et Les Demi-Sexes, qui concentrent les
représentations polymorphes du saphisme et de l'uranisme propres à la Belle
Époque. Elle cultiva aussi le roman historique et l'exotisme ( Les Courtisanes
de Brahma, Les Mystères de Kama, La Vierge d'Israël, La cité des sourires). Quant
à son roman La Porte de félicité, il témoigne de son net engagement en faveur
des Arméniens opprimés par l'Empire ottoman.
On lui doit aussi l'adaptation pour le théâtre d'un
conte de Zola, Pour une nuit d'Amour, sous le nom de Jean Scrive, en
collaboration, une comédie en vers, Les Statues, et une fantaisie japonaise,
Les Trois Mousmés. Elle écrivit également en collaboration avec Félicien
Champsaur un conte japonais, et avec Aurélien Scholl, une comédie en quatre
actes : l'Eclosion.
Poèmes
Les œuvres de Jane de la Vaudère étant introuvables ou
presque, nous offrons aux lecteurs de l'encyclopédie Wikipédia quelques-uns de
ses vers.
La Couleur des baisers
Les mots ont leur couleur et les baisers aussi :
Les uns, du ton pâli des roses effeuillées,
S'envolent tristement vers les cimes brouillées
Où pleure le regret du souvenir transi.
D'autres, dernières fleurs, sur le chemin durci,
Aux pétales de givre, aux corolles fouillées
Dans des pleurs de cristal, sont aux âmes rouillées
D'un blanc immaculé, sous le ciel obscurci.
Quelques-uns ont le ton discret des violettes ;
D'autres, presque effacés, doux et frêles squelettes,
Me semblent un essaim de grands papillons gris.
Le baiser noir du mal mord ainsi qu'une gouge,
Mais le roi des baisers dont mon être est épris
Est ton baiser de sang, ton ardent baiser rouge !
(Évocation)
Fleurs d'eau
L'hybride nymphéa, calice d'or vivant,
Qui lève dans les joncs son éclatant visage,
Et paraît contempler le sombre paysage
Qui fait à sa splendeur un asile fervent.
Le nymphéa neigeux des rives taciturnes,
Dont le sein orgueilleux est un jardin d'amour
Où des souffles divins errent pendant le jour
Pour parfumer, là-haut, les nymphéas nocturnes.
Le mystique lotus qui semble un trou d'azur
Ouvert sur le vieux Gange en un ciel de mystère,
Un ciel transparaissant au travers de la terre,
Mais un ciel plus profond, plus ardent et plus pur.
Le grand nelumbium aux anthères vernies
Qui semblent rayonner en astrales clartés ;
Les iris plucheux des étangs attristés
Qui montrent leurs fronts bleus aux douceurs infinies.
Depuis la populage à la lentille d'eau,
Depuis la sagittaire à la valisnerie,
Mon rêve se repose en cette île fleurie
Dont le lac ténébreux porte le vert fardeau.
Hôte des fonds cachés, cher monde énigmatique,
Fleurs aux stigmates noirs comme des yeux pervers !
Vous créez, dans la nuit, les pâles univers
Où flotte vaguement votre âme romantique.
Tendant, au ras du sol, l'éventail de velours
De votre épais feuillage où l'humble animalcule,
S'éveille, vit et meurt, de l'aube au crépuscule,
Vous soutenez l'orgueil de vos pétales lourds.
Semblant dans un miroir réfléchir les planètes,
Vous étalez, sur l'eau, vos faces de clartés,
Et vos âmes de fleurs sont des affinités
Adorables avec les âmes des poètes !
Dans votre mare glauque où se brouille le ciel,
Sous la douve et la flambe aux haleines fiévreuses,
J'entends se réveiller mille voix amoureuses
Qui chantent leur bonheur dans le couchant de miel.
C'est une mélodie enivrante et divine :
Faites d'ardents sanglots et de tristes chansons ;
Et l'on croit voir monter d'ineffables frissons
Des noires profondeurs que le désir devine.
Dans votre air maladif mon esprit est moins seul,
Évoquant, en secret, d'étranges atavismes ;
Et, cédant éperdue, à vos doux magnétismes,
Je voudrais m'endormir sous votre vert linceul !
(Évocation)
Notes
↑ Ses livres furent d'ailleurs, de 1926 à 1975,
interdits au Portugal.
↑ Renouvellement largement dû, en France, aux
stimulants travaux menés en Sorbonne, de 1979 à 1999, dans le séminaire du
professeur Jean de Palacio.
↑ Sa mère, Barbe Elisabeth Scrive, était la fille du
notaire et conseiller municipal de Strasbourg Jean-Jacques Weigel : elle mourut
en 1870. Jane de La Vaudère avait une sœur, Marie Scrive (1849-1918), qui épousa
un médecin militaire, J.-B. Dauvais de Gérarcourt (1820-1888).
↑ Elle en était sociétaire
Liste des œuvres
À
une exception près, aucune des œuvres de Jane de La
Vaudère n'a été rééditée ; on
a donc indiqué entre parenthèses, pour chaque
titre, la cote de l'ouvrage tel qu'on peut le consulter à la
Bibliothèque
nationale de France.
POÉSIES
Les Heures perdues, Paris : A. Lemerre, 1889.
(8-YE-2175)
L'Éternelle chanson, [mentionné par l'Académie
française], Paris : P. Ollendorff, 1890. (8-YE-2478)
Minuit, Paris : P. Ollendorff, 1892. (8-YE-2971)
Évocation, Paris : P. Ollendorff, 1893.
Royauté morte, conte fantastique en 1 acte, Paris.
Paru dans la Nouvelle Revue du 4 mars 1897 [1] disponible sur Gallica
Les Baisers de la Chimère, Paris. [Non mentionné par
le catalogue Opale de la BnF]
ROMANS et NOUVELLES
Mortelle étreinte, Paris : P. Ollendorff, 1891.
(8-Y2-44686)
L'Anarchiste, Paris : P. Ollendorff, 1893.
(8-Y2-47547)
Rien qu'amante !, Paris : P. Ollendorff, 1893.
(8-Y2-48932)
Ambitieuse, Paris : P. Ollendorff, 1894. (8-Y2-49654)
Le Droit d'aimer, Paris : P. Ollendorff, 1895.
(8-Y2-49166)
Le Centenaire d'Emmanuel, Genève : Impr. suisse, 1896.
(8-Y2-51305)
Les Sataniques (recueil de nouvelles), Paris : P.
Ollendorff, 1897.
Les Demi-Sexes, Paris : P. Ollendorff, 1897.
(8-Y2-23416)
Le Sang, Paris : P. Ollendorff, 1898. (8-Y2-51324)
Les Frôleurs, roman dialogué, Paris : P. Ollendorff,
1899. (8-Y2-52037)
Trois fleurs de volupté, roman javanais, Paris : E.
Flammarion, 1900. (8-Y2-52450)
Le Mystère de Kama, roman magique indou, Paris : E.
Flammarion, 1901. (8-Y2-53162)
L'Amazone du roi de Siam, Paris : E. Flmmarion, 1902.
(8-Y2-53495)
La Mystérieuse, Paris : E. Flammarion, 1902.
(8-Y2-40971 (421))
Les Androgynes, roman passionnel, illustré de 25
compositions de Maurice Neumont, Paris : A. Méricant, 1903. (8-Y2-54016) [Ce
roman sera repris par Méricant, dans la collection
"Roman-Bibliothèque", sous le titre Folie d'opium ; voir le catalogue
du Centre Joseph-Sablé de l'Université de Toronto]
Les Courtisanes de Brahma, Paris : E. Flammarion,
1903. (8-Y2-55230) [2] disponible sur Gallica
L'Expulsée, Paris : E. Flammarion, 1903. (8-Y2-54663)
Le Harem de Syta, roman passionnel, Paris : A.
Méricant, 1904. (8-Y2-21589)
L'Amante du Pharaon (mœurs antiques). [Illustrations
de Ch. Atamian] Paris : J. Tallandier, 1905.
Confessions galantes, en collaboration avec Théo-Critt
(pseudonyme de Théodore Cahu) ; illustré de 60 compositions de Préjelan ; Paris
: A. Méricant, 1905. (8-Y2-55230)
Le Peintre des frissons, roman parisien, Paris : E.
Flammarion, 1906. (8-Y2-56316)
La Sorcière d'Ecbatane, roman fantastique, Paris : E.
Flammarion, 1906.
Le Crime d'aimer, Paris : A. Méricant, 1908.
(8-Y2-56942)
L'Élève chérie, roman parisien, Paris : Bibliothèque
générale d'édition, 1908. (8-Y256821)
Sapho, dompteuse, Paris : A. Méricant, 1908.
(2000-79351) disponible sur Gallica
Les Audacieux, Paris : A. Méricant, 1909. (8-Y2-57932)
: P.U.F., 2004.
La Cité des sourires, roman japonais, Paris :
Librairie des publications modernes, (s. d.). (8-Y2-56310.) Réédition à Paris :
Kwok On, 1993.
L'Invincible amour ! roman..., Paris : A. Méricant,
(s. d.). (8-Y2-57892)
Le Jardin du péché, Paris : A. Méricant, (s. d.).
(8-Y2-22938)
La Porte de félicité, Paris : E. Flammarion, (s. d.).
(8-Y2-56311)
Les Prêtresses de Mylitta, roman babylonien, Paris :
A. Méricant, (s. d.). (8-Y2-56309)
Le Rêve de Mysès, roman d'amour de mœurs antiques,
Paris : Librairie d'art technique, (s. d.). (8-Y2-56316)
La Vierge d'Israël, roman de mœurs antiques, Paris :
A. Méricant, (s. d.). (8-Y2-56315)
THÉÂTRE
Le Modèle, comédie en 1 acte, en vers, Paris : A.
Lemerre, 1889.
Pour une nuit d'amour ! drame en 1 acte, d'après le
conte d'Émile Zola [Paris, Grand-Guignol, 16 mai 1898], Paris : P. Ollendorff,
1898. (8-YTH-28561)
Pour le flirt ! saynètes mondaines, [15 comédies et fantaisies
lyriques] Paris : E. Flammarion, 1905. (8-YF-1436) disponible sur Gallica
Dupont sera élu ! comédie électorale en 1 acte. Paris
: G. Ondet, 1906. (8-RF-63707)
Mademoiselle de Fontanges, pièce en 4 actes, en
vers..., Paris : A. Méricant, 1909. [Lu au Théâtre Fémina] (8-YTH-33008)
DIVERS
La Photographie du nu, par C. Clary, avec la
collaboration d'écrivains français et étrangers [Gleeson White, Gustav Fritsch,
Will. A. Cadby et Gabriely]. Préface de Jane de La Vaudère. Paris : C. Klary,
1902. (4-V-5439)
Bibliographie
Études consacrées à Jane de la Vaudère
Patrick Chadoqueau, « Maupassant plagié », Histoires
littéraires, no 16, octobre-décembre 2003, p. 69.
Guy Ducrey, « Jane de la Vaudère. Le sang et la
science », Cahiers de Littérature française, Décadents méconnus, VII-VIII, mars
2009, p. 144-160.
Jean de Palacio, « La postérité d'À Rebours, ou le
livre dans le livre », dans Figures et formes de la décadence, Paris : Séguier,
1994, p. 194-202.
Joëlle Prungnaud, Gothique et Décadence. Recherches
sur la continuité d'un mythe et d'un genre en Grande-Bretagne et en France,
Paris : Honoré Champion, 1997 [chap.« Le cas de Marie Corelli et Jane de la
Vaudère », p. 222-239].
Geneviève De Viveiros, « Lettres inédites de Jane de
La Vaudère à Émile Zola : de la société des gens de lettres à Pour une nuit
d'amour ! », Les Cahiers naturalistes, no 81, septembre 2007, p. 231-242.
Pour aller plus loin
Anthologies et dictionnaires
Claudine Brécourt-Villars, Écrire d'amour : anthologie
érotique féminine 1789-1984, Paris : Ramsay, 1985.
Philippe Hamon et Alexandrine Viboud, Dictionnaire
thématique du roman de mœurs 1814-1914, Paris : Presses Sorbonne Nouvelle,
2008.
Alphonse Séché, Les Muses françaises. Anthologie des
femmes-poètes 1200-1891, 2 volumes, Paris : Louis-Michaud, 1909.
À propos de la décadence
Nicole G. Albert, Saphisme et décadence dans Paris
fin-de-siècle, Paris : La Martinière, 2005.
Nicole G. Albert, Du mythe à la pathologie. Les
perversions du genre dans la littérature et la clinique fin-de-siècle, Diogène
no 208, Paris : P.U.F., 2004.
Liz Constable, Matthew Potolsky, Dennis Denisoff (sous
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Peter Cryle, Foretelling Pathology : The Poetics of
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Guy Ducrey, Corps et Graphies. Poétique de la danse de
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Jean Libis, Le Mythe de l'androgyne, Paris : Berg
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Frédéric Monneyron, L'Androgyne décadent. Mythe,
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Alain Montandon, Mythes de la décadence,
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Jean de Palacio, Le Silence du texte. Poétique de la
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Nathalie Prince, Les Célibataires du fantastique.
Essai sur le personnage célibataire dans la littérature de la fin du XIXe
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Julia Przysboś, Zoom sur les décadents, Paris : José
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Évanghélia Stead, Le monstre, le singe et le fœtus :
tératologie et décadence dans la l'Europe fin-de-siècle, Genève : Droz, 2004.
Bibliographies de personnages de la Belle Epoque
Claude Francis et Fernande Gontier, Mathilde de Morny.
1862-1944. La Scandaleuse Marquise, Paris : Perrin, 2000.[Voir aussi l'article
consacré à Mathilde de Morny]
Teresa Ransom, Miss Mary Corelli. Queen of Victorian
Bestsellers, Gloucestershire : Sutton Publishing, 1999. [Pour la comparaison faite par Joëlle Prungnaud, op.
cit., entre Jane de la Vaudère et Marie Corelli]
Féminisme et romancières de la Belle Époque
Ellen Constans, Ouvrières des lettres, Limoges :
Presses universitaires de Limoges, 2007.
Gabrielle Houbre, A belle époque das romancistas,
Revista Estudos Feministas, Université de Rio de Janeiro, vol. 10, no 2,
juillet/décembre 2002.
Jean Rabaut, Féministes à la Belle Époque, Paris :
France-Empire, 1985.
Témoignages des contemporains
Liane de Pougy, Les Sensations de Melle de La Bringue,
Paris : Albin Michel, 1904.[Voici ce qu'écrit Claudine Brécourt-Villars, op.
cit. p. 148, de cet intéressant roman : « Les Sensations de Melle de La Bringue
sont présentées comme un roman à clé. Les noms peuvent apparaître obscurs
aujourd'hui, mais il s'agit de personnages connus à l'époque. On y rencontre,
en effet, Cléo de Mérode sous le nom de : Méo de la Clef ; Colette : Paulette ;
Caroline Otero : Caramanjo ; Émilienne d'Alençon : Juliette de l'Orne ; Sarah
Bernhardt : Rachel la Rose ; Jane de La Vaudère : Vaude de la Janère. Voilà
pour les femmes. Parmi les hommes, ce sont les écrivains : Marcel Schwob :
Sarcelle Sobj ; Jean Lorrain, sous le nom de Lebreton (...) ; Paul Adam devient
Paul Eve, Pierre Loti : Pierre de Loto ; Félicien Champsaur : Félicien Saurien
des Champs ; Edmond Rostand est baptisé Renoy. On y rencontre aussi des
artistes et des musiciens : Fauré devient Nazillard de Saint ; Lavallière : des
Variétés, Cravate des « Fixités » ; le comédien de Max : Ajax. Enfin Léopold II
est baptisé quant à lui Monsieur du Congo... »]
Han Ryner, Le Massacre des Amazones, Paris : Chamuel,
1899.[Partant du douteux principe que les "genres de l'imagination"
ne conviennent pas aux femmes, le célèbre anarchiste éreinte ici près de deux
cents femmes de lettres ; Jane de la Vaudère, classée avec Rachilde parmi les
"cygnes noirs", n'échappe pas à ses coups de griffes] »
Wikipedia
Cimetière du
Sud à Lille
Cimetière du
Sud à Lille
grandes familles du Nord ; grandes familles des
Flandres ; grandes familles des hauts de France ; familles
patriciennes du Nord