L'historique des deux sources principales 

des archives anciennes de Roubaix:


a) Le fonds communal conservé en l'Hôtel de Ville
b) Le fonds du Marquisat de Roubaix conservé aux A.D.N. sous la côte J.472


http://www.messien-genealogie.com/avril.html

INVENTAIRE – SOMMAIRE DES ARCHIVES COMMUNALES ANTERIEURES A 1790, REDIGE PAR Monsieur Théodore. LEURIDAN, ARCHIVISTE.
VILLE DE ROUBAIX

PARIS, IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE ADMINISTRATIVES DE PAUL DUPONT1866
NOTICE SUR LES ARCHIVES COMMUNALES DE LA VILLE DE ROUBAIX.

Les archives de Roubaix étaient anciennement déposées au château seigneurial comme dans le lieu le plus sûr. Après la conquête de la Flandre par Louis XIV, le prince de Ligne, dépossédé du marquisat de Roubaix en faveur d’Alexandre Guillaume de Melun, prince d’Epinoy, fit, en se retirant, enlever une certaine partie de ces archives et nous priva ainsi de documents sans nul doute intéressants. C’est du moins de la sorte que nos pères, dont les intérêts communaux furent en maintes circonstances compromis par cette perte, expliquent l’absence des titres qui établissaient leurs droits. Depuis, nos archives communales furent l’objet de quelques soins et de divers classements. C’est en faisant l’inventaire général des papiers qui étaient restés dans les archives du château, en 1704, après la mort du prince d’Epinoy, que le greffier du lieu retrouva si heureusement, derrière une armoire, notre plus ancien privilège de fabrique, perdu depuis deux siècles et dont la possession eut tant d’influence sur le sort industriel de la ville. En d’autres temps encore, les greffiers du marquisat travaillèrent à des inventaires partiels. Dans un état de salaires et vacations dus à maître Antoine Adrien Monier, notaire et greffier de Roubaix, on voit, qu’en 1718, ce dernier « a vacqué à repasser les vieilles paperasses des archives du château et fait un inventaire « des plus anciens comptes de l’église, en commençant par ceux de 1451, jusque et compris ceux finissant à la Saint Jean Baptiste 1638 ; qu’il a aussi recueilli et fait des paquets de tous les comptes des tailles et vingtièmes de la communauté dudit Roubaix depuis soixante ans, pour être inventoriés par ordre sur les noms des comptables ». Il nous est resté une triple copie de l’inventaire des plus anciens comptes de l’église de 1451 à 1638, lequel trouve avoir sa continuation jusqu’en 1684, dans un autre acte qui a pour auteur le greffier Floris Monier ; on y voit l'étendue des pertes que nous avons faites. Des notes sommaires au dos des pièces sont les seules traces conservées des autres inventaires faits au siècle dernier.

Il paraît que les archives de Roubaix n'échappèrent point complètement aux mesures regrettables des lois de la Révolution, car un certificat du maire et des administrateurs des hospices constate que le sommier des recettes en nature et en argent de l'hôpital Sainte-Elisabeth " a été sauvé des flammes et retiré des titres et papiers qu'on avait ordonné de détruire par le feu ". Heureusememt, la proscription épargna les titres de propriété de cet hôpital, titres précieux sous plus d'un rapport et dont l'inventaire est succictement résumé dans la série GG.

L'inventaire dressé en exécution de l'arrêté des consuls, du 17 ventôse an VIII, ne fait acune mention des documents anciens, gisant en tas et pêle-mêle dans les greniers, ouverts à tous venants, de la maison commune. A toutes les demandes de renseignements le maire répondait invariablement que les archives de la mairie ne se composaient que de pièces relatives à l'administration courante de la commune.

Les archives communales de Roubaix traversèrent donc, dédaignées, l'Empire et la Restauration ; mais elles fournirent, sous le Gouvernement de juillet, du papier pour dégraisser les fusils de la garde nationale dont le dépôt était voisin, et sans doute aussi pour allumer le feu du corps de garde. Ce qui fut épargné resta exposé à toutes les autres causes de destruction.

Vers la fin de 1838, pour répondre aux pressantes injonctions du préfet, un des employés de la mairie procéda à un inventaire des documents antérieurs à 1790, lesquels, relevés et mis en liasses, furent déposés dans un cabinet dépendant des bureaux de l'administration. Ce travail, clos le 13 janvier 1839, a été remis en double expédition au conservateur général des Archives du Nord, à Lille, qui en a rendu compte dans une Notice sur les Archives communales du département insérée dans l'Annuaire de 1840, page 34. Mais cet inventaire n'a pour lui que l'exactitude et ne réunit aucune des conditions nécessaires d'ordre, de méthode et de rédaction. Il avait, d'ailleurs, comme ceux que durent dresser toutes les communes de France, un but tout particulier, celui de fournir à M. Augustin Thierry des matériaux pour son histoire du Tiers-Etat. Sous ce rapport, nos archives sont plus nombreuses, plus volumineuses qu'importantes ; mais, au point de vue du clocher, de notre histoire locale, elles offrent le plus vif intérêt. C'est dans ces mêmes archives, qu'à quelques exceptions près, l'auteur du présent inventaire a puisé tous les éléments de son Histoire de Roubaix , traitée dans ce quadruple cadre : Institutions et annales religieuses, féodales, communales et industrielles.

L'inventaire prescrit par l'instruction ministérielle du 16 juin 1842, comprenant, cette fois, les pièces postérieures à 1790 et les objets mobiliers de la mairie, fut rédigé par M. L.E. Marissal, juge de paix, nommé archiviste municipl, et qui a laissé des Recherches pour servir à l'Histoire de la ville de Roubaix de 1400 à nos jours .

M. Marissal eut pour successeur, le 09 mai 1845, M. Defrance, aussi juge de paix, aux mains duquel l'emploi fut une véritable sinécure. M. Elie Brun, nommé bibliothécare-archiviste le 1er février 1856, n'exerça ses doubles fonctions que pendant un an, et dut donner tous ses soins à l'organisation de la bibliothèque.

Alors, et depuis plus de dix ans déjà, la construction d'un nouvel hôtel-de-ville, le département des bureaux de la mairie, le peu d'intérêt qu'on attachait à des documents auxquels on aurait dû, pourtant, recourir en plus d'une occasion, avaient amené, dans le classement des archives, un désordre et une confusion qu'il était indispensable de faire cesser au plus tôt.

L'absence de tout numéro, de toute étiquette, de tout signe correspondant, jointe au désordre signalé plus haut, rendait la tentative de remettre le classement en concordance avec les inventaires plus laborieuse qu'un dépouillement nouveau et complet. Appelé à cette besogne par la confiance de l'administration municipale, en mars 1857, nous nous sommes mis à l'oeuvre avec toute la somme de bonne volonté et de courage qu'exige un travail aussi aride, et nous terminions l'inventaire chronologique et détaillé des archives antérieures à 1790, quant la circulaire ministérielle du 25 août 1857 vint donner de nouvelles instructions pour la mise en ordre méthodique et sommaire des mêmes archives. Ce dernier inventaire fut terminé le 23 février 1859 et reçut les félicitations de M. le Ministre de l'intérieur, qui, en mai 1863, exprima le désir de le voir publier.

Les archives communales de Roubaix sont maintenant établies dans une salle de la bibliothèque publique, à l'abri de l'humidité et des autres causes de destruction qui en ont autrefois dévoré une grande partie, mais non du feu, dans un local qui a déjà subi bien des transformations et où il serait peut-être difficile de les sauver en cas de sinistre.
L'administration municipale, cédant à nos instantes prières, va préparer, pour ce précieux et utile dépôt, une salle pavée et voûtée, dans laquelle son installation ne laissera rien à désirer.

Deux sections se partagent naturellement les archives communales : la section historique, qui comprend les documents antérieurs à la révolution française, et la section administrative, à laquelle se rattachent les pièces postérieures à 1790.

Les archives historiques se composent d'environ 35 000 pièces renfermées dans 239 liasses volumineuses, soigneusement enveloppées, étiquetées, numérotées et placées en ordre sur des rayons ; leur classement forme neuf séries développées dans le travail qui va suivre.

Il n'est guère possible de compter les documents que renferme la partie administrative ; leur nombre, plus considérable encore que ceus de la première catégorie, s'accroît journellement du trop plein des bureaux de la mairie et des divers services communaux. Ils se rangent, suivant l'instruction ministérielle du 16 juin 1842, en quinze divisions qui comportent elles-mêmes autant de subdivisions que le classement peut en exiger. L'inventaire manuscrit de ces documents modernes, fréquemment consultés par l'administration, est constamment tenu à jour.

Roubaix, 08 décembre 1865.

THEODORE LEURIDAN.
Archiviste, chevalier de l'ordre pontifical de Saint-Grégoire le Grand.

 

Les séries constituant l'inventaire sommaire des archives communales de Roubaix sont :

AA : titres constitutifs et poltiques de la commune.
BB : administration communale
CC : impôts et comptabilité
DD : Propriétés communales ; eaux et forêts ; mines ; édifices ; travaux publics ; ponts et
chaussées ; voirie
EE : affaires militaire ; marine
FF : justice, procédure, police
GG : cultes, instruction, assistance publique
HH : agriculture, industrie, commerce
II : documents divers ; inventaires, objet d'art, etc.
Inventaire chronologique et analytique des titres reposant aux Archives de l'hospice civil de Roubaix, par Th.
Leuridan, archiviste municipal, n° 118.
Roubaix, 1859 - 1863, 5 vol. in-8°.
Roubaix, 1844, 1 vol. in-8°.

ATTENTION : Il existe un répertoire complémentaire côté "bis" !

Cadre de classement des archives de 1791 à 1985

  • Série A : Lois et Actes du pouvoir central – Les Journaux Officiels (sur microfiches) sont conservés depuis 1869
  • Série B : Actes de l’Administration départementale (Conseil général, Recueil des actes de la Préfecture)
  • Série C : Bibliothèque administrative (Bulletins annotés des ministères, journaux [locaux, depuis 1858], annuaires, publications historiques et administratives de la ville)
  • Série D : Administration générale de la Commune (bulletins communaux, Rapports du Maire, Délibérations du Conseil municipal, arrêtés du Maire, Erection de la Commune, Procès intentés à la commune)
  • Série E : Etat-Civil (tables décennales de Leuridan et registres d’état-civil de plus de 100 ans)
  • Série F : Population, Economie sociale, statistiques (mouvement de population An VIII jusque 1975) Commerce et Inustrie (tribunal de commerce, statistiques commerciales et industrielles) Agriculture. Subsistances. Législation du travail (Prud’hommes, conflits entre patrons et ouvriers, syndicats, chômage, grèves, travail des femmes et enfants).
  • Série G : Contributions, Administration financière (impôts directs, cadastres, patentes, trésorerie générale, postes, télégraphes, poids et mesures)
  • Série H : Affaires militaires (recrutement, Garde Nationale, Sapeurs-pompiers, mesures d’exception de guerre, dommages de guerre)
  • Série I : Police, hygiène publique, justice (police locale, règlements, habillement des gardes, agents de police, cérémonies officielles, lieux publics, émigration, imprimerie, associations, étrangers, justice, prison, salubrité, épidémies)
  • Série K : Elections et Personnel (listes électorales, procès-verbaux d’élections, règlements du personnel, protocole et distinctions honorifiques)
  • Série L : Finances de la commune (budgets, revenus et charges de la commune, taxes)
  • Série M : Edifices communaux, (édifices publics, monuments commémoratifs, statues, églises, cimetière, bureau de bienfaisance, lycées)
  • Série N : Biens communaux, terres, bois et eaux (biens loués ou exploités par parcelles [ex. : les concessions dans le cimetière communal])
  • Série O : Travaux publics, voirie, moyens de transport, régime des eaux, Permis de construire (plans des rues, chemins, routes nationales et départementales, lotissements, syndicats, chemins de fer, tramways, navigation)
  • Série P : Cultes (circonscriptions ecclésiastiques, police des cultes)
  • Série Q : Assistance et prévoyance (bureaux de bienfaisance, œuvres charitables, établissements hospitaliers, retraites
  • Série R : Instruction publique, Science, lettres et arts (écoles primaires, instituteurs, cours d’adultes, Académies et Sociétés savantes, musées, sports et tourisme)


MARQUISAT DE ROUBAIX : J 472

Les Archives qui font l’objet du présent répertoire ont été déposées en 1957 aux Archives du Nord par la ville de Roubaix qui avait reçu en 1933 quarante-quatre caisses contenant plusieurs dizaines de milliers de documents donnés à la ville le 30 mars 1929 par Monsieur Paul-Georges PETIT, négociant en charbons à Roubaix. Celui-ci avait prêté une partie du fonds à Maître Albert CROQUEZ, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, pour la rédaction projetée d’une histoire de Roubaix. Maître CROQUEZ s’étant considéré comme propriétaire du fonds, Monsieur PETIT lui intenta un procès en restitution. Par jugement de la première chambre du Tribunal civil de la Seine, Maître CROQUEZ fut condamné à rendre tous les documents d’archives à lui prêtés par Monsieur PETIT. Certaines pièces portent un cachet CROQUEZ.

Il s’agissait du moins en partie des archives que le prince de Ligne dépossédé du marquisat de Roubaix par la conquête de la Flandre par Louis XIV, avait retirées du chƒteau de Roubaix, en quittant le pays, mais aussi de documents très postérieurs concernant les Melun, princes d’Epinoy, et leurs successeurs les Rohan-Soubise. L’ensemble avait été vendu jadis avec l’immeuble qui l’abritait.

Aux Archives de Roubaix, sans consulter personne, on classa par ordre chronologique les documents déjà bouleversés par Maître CROQUEZ et on en retira tout ce qui ne semblait pas concerner directement Roubaix. On fit de cette partie 95 énormes paquets, soit-disant classés par ordre de dates, détruisant ainsi des séries constituées. Un même procès a pu être réparti dans dix paquets, des séries de comptes ont été désorganisées; de plus la répartition par dates est assez fantaisiste. Il résulte de ce beau travail que le classement de ces archives qui eut pu être rapide a demandé beaucoup de temps.

Elles sont constituées en grande partie d’épaves de pièces domaniales concernant les nombreuses seigneuries entrées dans la famille de Melun-Epinoy par le jeu des alliances.

Par contre, pour la baronnie de Cysoing, il ne s’agit plus d’épaves, mais d’un véritable fonds d’archives, depuis le XIVe siècle, avec la famille de Werchin, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle avec les Rohan-Guéméné. Le comté de Saint-Pol ayant été acquis par Louis de Melun, prince d’Epinoy en 1705 de Marie d’Orléans épouse d’Henri II de Savoie, duc de Nemours, on ne s’étonnera pas de trouver des pièces relatives à de nombreux fiefs tenus du comté de Saint-Pol, souvent en mauvais état.

L’ensemble de l’inventaire dressé concerne 951 dossiers classés par communes.