Les châteaux
de l’ industrie
" Depuis Charles Quint, les mêmes familles dominent la Fabrique Roubaisienne :
Pollet, Mulliez, Prouvost, Van Reust
(qui devient Voreux), Leclercq, Roussel, Fleurquin, Florin, Malfait.
Elles assurent la majorité de la
production." Hilaire-Trénard: Histoire de Roubaix"
Jean Buzelain put
écrire, en 1625, dans sa Gallo-Flandria, sacra et profana: " Roubaix,
bourg ancien et noble sous beaucoup de rapports: sa dignité de Marquisat, son vieux
chateau, la multitude de ses habitants, ses manufactures de draps, son
église paroissiale, son hopital, sa forme de ville concourent à lui donner un air de grande
beauté et de richesse." Hilaire Trénard
Le curé Jacques
Legroux déclare en 1714 : « le bourg de Roubaix est considérable et ancien ; ses manufactures le rendent célèbre plus
que bien des grandes villes en France, en Espagne et ailleurs ».
S'ils
descendent d'une lignée installée à Wasquehal (Jehan, fils de
Willaume, ci dessus) et les environs, tous les Prouvost actuels descendent
cognatiquement des Prouvost des Huchons dont les terres se situaient
autour du fief des Huchons; dès 1469, ces ancêtres
furent liés à l’ activité textile: Jehan Prouvost était l’ échevin de Pierre de
Roubaix qui avait accordé à la
ville, par l’ intermédiaire du duc charles de Bourgogne, l’autorisation de
"filer draps de toutes laines."
On ne connait pas les
fabriques de l’Ancien Régime; on sait que la fabrication était le plus
souvent réalisée au domicile des artisans.
La Manufacture Royale
du Dauphin
Catherine-Françoise PROUVOST
(1752-1801) épousa, le 30 avril 1782, François Joseph DUROT 1747-1815, fils
d’Arnould-François DUROT, bourgeois de Lille, remarquable exemple de parcours
proto-industriel:
sa vie intense a été
racontée par Alexis Cordonnier dans son article : « Une industrie
d’art au siècle des lumières : l’ indiennerie DUROT
(1765-1790) : il créa ou racheta avec ses enfants et gendres Prouvost,
Leperre,
de Lagarde les:
Manufacture Royale des toiles peintes, indiennes et papiers peints ,
Manufacture Royale de Mousselines d’Houplines, Manufacture Royale de verres Il est le beau-père de Louis-François
LEPERRE-DUROT,
fondateur de la Manufacture Royale de porcelaines de Monseigneur le Dauphin. Les Manufactures furent installées au chateau de Beaupré, à Haubourdin, propriété du comte de Roncq et celles de porcelaine place de Gand à Lille.
Brasserie Prouvost Tourcoing
Cette brasserie malterie, 36, 38 rue des Ursulines à Tourcoing, est fondée vers 1790 par M. Prouvost et reprise à une date inconnue par ses enfants qui en maintiennent l’ activité jusqu'en 1869. A cette date et jusqu'à la fin 19e siècle, elle appartient à la famille Plouvier Desurmont, qui en fait une des brasseries les plus importantes de la ville. Elle est rachetée vers 1900 par M. Lepers Dalle qui l’ exploite sous l’ appellation Brasserie Jeanne d'Arc jusqu'en 1920. Un puits artésien y est foncé en 1912. Propriété, en 1928, de la société Delahousse (négociant ?) , elle abrite de 1930 à 1958 la filature de laines peignées Edouard Duprez et fils. En 1964, elle est occupée par la Société Civile Immobilière pour l’ Apprentissage, puis E.P.I., puis, en 1996, par l’ école des Beaux-Arts de Tourcoing. La brasserie Plouvier effectue, en 1897, 7 à 800 brassins par an. La famille Desurmont possède, au cadastre de 1895, 3 logements ouvriers rue des Ursulines et 6 rue Houchard à Tourcoing.
En 1926, au moment de son mariage avec Melle
Hélène Dalle, il reprend en association avec son beau-père, Mr Charles Dalle,
la firme Dubois et Roussel qui devient la S.a.r.l. Prouvost-Dalle & Cie. A Thumesnil,
qu’il habitera 10 ans, il occupera rapidement une place prépondérante sur le
plan social comme sur le plan politique. Il est candidat aux élections
municipales cantonales et au Conseil d’Arrondissement. En I936, désirant donner à
sa famille une maison plus vaste, il
s’installe à Lambersart, au grand regrêt des habitants de Thumesnil . Jusqu’à
la guerre de 1940, c’est la progression continuelle de son entreprise: création
d’un dépôt à Marseille, début de l’ usine de Wattignies, extension de plus en plus
importante dans la grande industrie et les Administrations. Comme officier de
réserve, il était affecté à un régiment d’active et, de 1926 à 1940, il est
souvent rappelé pour des périodes~ quatre fois entre 1938 et 1939. Il se fait,
à ce moment-là- de nombreux amis dans l’ armée. Mobilisé en Août 1939, il est,
en Avril 1940, renvoyé provisoirement
dans son foyer, comme père de six enfants: il était accablé de ne pas avoir pu
faire son devoir. Sa nomination au grade de capitaine de réserve, qui fut
effective, fut victime d'un bombardement. Avant l’ évacuation, sur ordre du
Ministère de l’ Air, il doit ouvrir une usine de repli. C’est le début de l’ usine
de Laval. C’est à son beau-frère Roger
Ponroy, (aidé en 1941 de M. Caillerez) que Charles en a confié la création et
la direction. Il en a été le directeur de 1941 jusqu'à la disparition de l’ usine
en 1956. Durant toute la guerre, il est Président du Syndicat des Fabricants de
Couleurs et Vernis. Par son activité débordante et ses initiatives heureuses,
il fit beaucoup pour l’ approvisionnement régulier de la Corporation en
matières rares.
Il met en route les usines de Créteil;
Marseille, puis Wattignies. En 1948, il entreprend un voyage d’études aux
Etats-Unis avec un groupe de confrères et, au retour, appliquera dans son
affaire des idées intéressantes, des conceptions plus modernes qui avaient
attiré son attention. À partir de I95I, il réalise un important programme de
concentration: vente de l’ usine de Créteil et surtout agrandissement de l’ usine
de Wattignies où il commence à transférer le siège social de Lille. La dernière
étape de la concentration sur Wattignies était la construction des bureaux; les
plans lui sont soumis en février. Il n’en verra malheureusement jamais la
réalisation.
(peignage de laine) Dervaux Lamon, puis Jules
Lamon et fils, puis Lamon Louage, puis Jules Lamon, puis A. Lamon et fils puis
usine d'impression sur étoffes M. C. et R. Prouvost ; actuellement immeuble à logements et magasin de commerce19e s.;20e s.
Catégorie : Ensemble textile ; oeuvre située en
partie sur la commune : Wattrelos aire d'étude : Nord
adresse : Oran(rue d')149 ; Cartigny(rue de)154 ;
parties constituantes : filature (étudiée) ; usine de préparation de
produits textiles (étudiée) ; stade ; cité ouvrière ; logement patronal ;
cantine ; époque de construction : 3e quart 19e siècle ; 4e quart 19e
siècle ; 1er quart 20e siècle ; 2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle
année : 1852 ; 1865 ; 1892 ; 1911 ; 1927 ; 1951
historique : C' est en 1852 qu' Amédée Prouvost et les frères
Lefebvre-Ducatteau fondent, en créant autour de l’ église Saint-Martin de
Roubaix un des premiers peignages mécaniques, la Société Amédée Prouvost et
Cie. En 1865, ils érigent le peignage de
la rue du Collège. En 1892, la société Amédée Prouvost et Cie devient société
anonyme et construit les peignages de la rue de Cartigny et de la rue d' Alger,
le long de la voie ferrée amenant laines brutes et charbon. En 1911, une filature est construite rue d' Oran : la
Lainière de Roubaix. Lors de l’ occupation allemande, au début de la Première
Guerre mondiale, toutes les unités sont vidées de leur matériel. L’ activité reprend
8 mois après l’ armistice mais c’est seulement en 1920 que l’ ensemble des
usines sera remis en état. En 1927, afin de concentrer les activités, l’ unité
de la rue du Collège est abandonnée et le Peignage de Wattrelos érigé. Une
centrale électrique est également construite afin d’alimenter cette nouvelle
unité, le Peignage Amédée Prouvost, et la Lainière de Roubaix. Nouvelle
interruption en 1940. En 1951, le peignage dit de Blidah situé à coté du
peignage de Cartigny est reconstruit et fait pendant à celui de Wattrelos
duquel il est séparé par la voie ferrée. Blidah travail le des fibres longues
sur des peigneuses circulaire Lister, le peignage de Wattrelos des fibres
courtes sur des peigneuses rectilignes Heilmann ou Schlumberger.
L’ oeuvre sociale des Ets Amédée Prouvost est exemplaire tant par sa précocité
que par son importance. Une première cité de 350 maisons est érigée en 1868,
une caisse de retraite est créée en 1896. En 1923, un stade est inauguré ainsi
qu’un restaurant communautaire en 1926 et une coopérative en 1931. Entre les
deux guerres, plusieurs sociétés d’habitations à bon marché furent créées et
financées par le Peignage et la Lainière. D' autre part, la Lainière assure la
formation des apprentis. Propriété d'une société privée ; type d'étude :
patrimoine industriel
date d'enquête : 1996 ; rédacteur(s) : Ramette Jean-Marc ; N°
notice : IA59000488 ; (c) Inventaire général, 1996
Dossier consultable : service régional de l’ inventaire
Nord-Pas-de-Calais$Hôtel Scrive - 1, Rue du Lombard 59800 LILLE –
La
Lainière, « c'était une ville dans la ville, une cathédrale textile ; lors
de la fusion entre La Lainière et Masurel, il y avait plus de 9 000 personnes
dans l’ entreprise. Il y avait de tout dans l’ usine, une véritable vie sociale... On se souvient du couloir de la
brasserie, avec une coopérative. On allait prendre les commandes dans les
ateliers. » On était dans l’ exacte illustration du patronat paternaliste, avec
la coopérative, les logements, le stade « un des plus beaux de France » et
surtout cette Maison de l’ enfance, devenue aujourd'hui centre social dans ce
quartier qui porte encore la marque de l’ ère Prouvost. »
Usine de préparation de produits textiles,
oeuvre située en partie sur la commune : Wattrelos
aire d'étude : Nord, adresse : Cartigny (rue de)154, édifice contenant :
ensemble textile Amédée Prouvost et Compagnie, parties constituantes :
atelier de fabrication ; atelier de réparation ; cheminée d'usine ;
conciergerie ; entrepôt industriel ; aire des matières premières ; hangar
industriel ; laboratoire ; local syndical ; magasin industriel ; pièce de
séchage; quai; réservoir industriel; station d'épuration; voie ferrée; bureau;
bureau d'études; passerelle; centrale électrique, époque de construction: 3e
quart 19e siècle, année : 1892 ; 1920 ; 1927 ; 1951 auteur(s) : maître d'oeuvre
inconnu
En 1851, Amédée Prouvost et les trois frères
Louis, Jean et Henri Lefebvre créent le peignage Amédée Prouvost et compagnie à
Roubaix. En 1910, les descendants des fondateurs décident de procéder à une
ouverture de leurs activités dans deux directions : en amont avec la création
d'une filature « La lainière de Roubaix » et en aval avec une maison de négoce
« Prouvost et Lefebvre ». En 1951, la société holding Prouvost SA est
constituée. Elle devient le leader de la profession de négoce et transformation
de la laine. Le Peignage Amédée est le chef de file de la division peignage du
groupe, division composée d'usines en France et à l’ étranger.
Le Peignage Amédée a fermé définitivement ses
portes en 1999.
SAP (Société Amédée production) a été créée
en février 1997 et repris en partie le personnel et les activités du Peignage
Amédée. La société a été mise en liquidation fin 2000.
Historique : Le peignage Amédée Prouvost dit de Cartigny
est érigé en 1892. Pillé lors de la première guerre mondiale, il ne reprend son
plein régime qu’en 1920. En 1927, l’ énergie
lui est fournie par une toute nouvelle centrale électrique commune au groupe.
Nouvelle interruption en 1940. En 1951, l’
obsolescence du peignage dit de Cartigny amène le groupe à ériger à côté de ce
dernier, un nouveau peignage dit de Blidah travaillant les fibres longues sur
des peigneuses circulaires de marque Lister. En 1996, la société est acquise par le groupe Chargeur.
En 1951, le peignage couvre, en 1951, une surface de 12 ha scindée, par la voie
de chemin de fer, en deux parties reliées par une passerelle. Sur le territoire
de Roubaix : les peignages dits de Cartigny et de Blidah. Sur celui de Wattrelos
le peignage dit de Wattrelos ainsi que la centrale électrique. Le peignage
emploie 1900 ouvriers. Les trois quarts de la laine brute viennent d’Australie
et de Nouvelle-Zélande, le reste du Cap ou d' Amérique du Sud. Chaque jour,
douze wagons déversent environ 1000 balles de laines de 150 kg chacune. La
laine est triée à la main par 250 ouvriers appelés trieurs, puis débarrassée de
ses impuretés et lavée dans des colonnes de 30 m de longueur, composées de cinq
bacs de lavage. Essorée dans des presses à rouleaux puis séchée, la laine a
perdu 50% de son poids. Elle est alors cardée et peignée. Les fibres longues
seront travail lées sur des peigneuses circulaires Lister, les fibres courtes
ou normales, sur des peigneuses rectilignes Heilmann ou Schlumberger. Les
fibres trop courtes ou blousse, seront rejetées pour être incorporées dans les
tissus de laines cardées ou le feutre. 190 peigneuses circulaires et 80
peigneuses rectilignes sont en service dans le peignage. La laine peignée est
alors chargée d’électricité statique. Il faut alors l’ étirer, la doubler et la
paralléliser, c' est le gill-boxage, puis la retremper dans une solution
savonneuse et l’ étirer : c' est le lissage. L’ atelier mécanique occupe 126
ouvriers. La centrale composée de 5 chaudières et de 2 turbo-alternateurs de
marque Brown Bovery, occupe 35 ouvriers et transforme en énergie (vapeur ou
énergie électrique) 40000 t de charbon par an.
description : La centrale électrique (G) a 5 étages carrés, des murs en pans de
béton avec de la brique en remplissage. Le toit comprend une terrasse, un toit
à longs pans couverts de verre et de tuile flamande mécanique et surmonté d' un
lanterneau et d' un extrados de voûte ; la cheminée, en béton, est de type
Monnoyer; Le magasin industriel (E) et les bureaux (A), dans le prolongement,
ont 2 étages carrés, des murs en brique. Ils sont en sheds couverts de tuile
flamande mécanique et de verre ; Le magasin industriel (I) a 2 étages carrés,
des murs en brique et sont couverts de sheds, de tuile flamande mécanique et de
verre ; Un appentis couvre les accès de chargement/déchargement sur la voie
ferrée. gros-oeuvre : brique ; pan de béton armé ; pan de fer ; béton ;
couverture (matériau) : verre en couverture ; tuile flamande mécanique ;
étages : 5 étages carrés ; couvrement : charpente en béton armé apparente
; charpente métallique apparente ; couverture (type) : toit à longs pans ;
croupe ; shed ; lanterneau ; terrasse ; extrados de voûte ; appentis ;
escaliers : monte-charge ; état : menacé ; établissement industriel
désaffecté ; propriété d'une société privée. date protection MH
: édifice non protégé MH ; type d'étude : patrimoine industriel ;
date d'enquête : 1996 rédacteur(s) : Ramette Jean-Marc ; N° notice :
IA59000486 ; (c) Inventaire général, 1996 ; Dossier consultable
: service régional de l’ inventaire Nord-Pas-de-Calais$Hôtel Scrive - 1, Rue du
Lombard 59800 LILLE
Catégorie : Filature, oeuvre située en partie sur la
commune : Wattrelos, aire d'étude : Nord, adresse : Oran(rue d')149, édifice
contenant : ensemble textile Amédée Prouvost et Compagnie,
parties constituantes : bâtiment administratif d'entreprise, époque de
construction : 1er quart 20e siècle, année : 1911 ; auteur(s) : maître
d'oeuvre inconnu
historique : Filature dite La lainière de Roubaix appartenant
à l’ensemble d' industrie textile Amédée Prouvost. La filature La Lainière est
fondée à Roubaix en 1911 par Jean Prouvost, petit-fils du fondateur du peignage
Amédée Prouvost. Elle est reliée au Peignage Amédée Prouvost par le chemin de
fer. Prenant rapidement de l’ ampleur,
elle devient une des plus importantes filatures françaises produisant laine à
tricoter et fil pour tissage sous la marque des deux béliers à cornes d' or.
Pillée pendant la Première Guerre mondiale, la production reprend au début des
années 1919. La petite filature initiale s' est alors considérablement
agrandie. La marque au Pingouin, qui aura un rayonnement mondial, est crée en
1927.
En Europe, la franchise s'est principalement
développé à partir de la France (le premier système revenant aux laines
Pingouin, création du Groupe Prouvost).
« Au début des années 1970, La Lainière
gère vingt-cinq sociétés telles que Pingouin, Stemm, Rodier et Korrigan,
Prouvost-Masurel, les tissages Lepoutre. Elle se transforme en holding en 1973
(groupe VEV) ; elle représente alors 2,4 milliards de chiffre d' affaires. Le
secteur du fil à tricoter entre en crise. En 1980 La Lainière fusionne avec le
groupe Prouvost SA. En 1986. elle ne conserve plus que la branche filature
(fils à tricoter Pingouin, Welcomme). Elle représente encore 1,5 milliards de
chiffre d' affaires. Au cours des années 1980, les ventes de laine à tricoter
accusent des baissent considérables. Malgré des tentatives notamment en
spécialisant ses entreprises dans la confection, le groupe Prouvost SA s'
effondre conduisant à la vente de La Lainière en juin 1993. Des installations
ne subsistent, à l’ heure actuelle que le bâtiment des services commerciaux.
La lainière occupe en1951 une surface de 17 ha divisés en 4 grands secteurs par
deux rues couvertes se coupant à angle droit. Les services commerciaux, l’ atelier mécanique, la filature de laine
cardée et la retorderie occupe le quart sud ouest, la teinturerie sur peignée,
le calibrage et la préparation, le quart sud-est. La filature occupe la partie
nord-est. Le long de la voie ferrée, au nord ouest se trouvent le pelotonnage,
le moulinage, la teinture sur fil et l’ atelier de tricotage (chaussettes Stemm). En
1951, l’ usine comprend 100.000 broches
et emploie 4000 ouvriers en équipes doubles. La production mensuelle atteint
jusqu' à 500 t.
description : Les services commerciaux, seuls vestiges de la Lainière, occupent
un bâtiment de deux étages, en brique, de 18 travées sur 14. Il est couverts de
toits à longs pans à croupe.» http://www.histoirederoubaix.com
gros-oeuvre : brique, couverture (matériau) :
tuile flamande mécanique, étages : 2 étages carrés, couvrement : charpente en
bois apparente, couverture (type) : croupe ; état : vestiges ; restauré,
propriété d'une société privée, date protection MH : édifice non
protégé MH ; type d'étude : patrimoine industriel, date d'enquête :
1996 , rédacteur(s) : Ramette Jean-Marc ; N° notice : IA59000487, (c)
Inventaire général, 1996, Dossier consultable : service régional de l’ inventaire
Nord-Pas-de-Calais$Hôtel Scrive - 1, Rue du Lombard 59800 LILLE
La filature La Lainière est fondée à Roubaix
en 1911 par Jean Prouvost, petit-fils du fondateur du peignage Amédée Prouvost.
La petite filature d'origine, pillée par les
Allemands pendant la Première Guerre mondiale, est reconstruite et
considérablement agrandie, en 1919. La Lainière de Roubaix devient la filature
la plus moderne d'Europe et emploie jusqu'à 8 000 personnes. L’ essor est donné
par le lancement des laines "Pingouin", à partir de 1923, à travers
un réseau de magasins en franchise, idée alors novatrice. Au début des années
1970, La Lainière gère vingt-cinq sociétés telles que Pingouin, Stemm, Rodier
et Korrigan, Prouvost-Masurel, les tissages Lepoutre. Elle se transforme en
holding en 1973 (groupe VEV) ; elle représente alors 2,4 milliards de chiffre
d'affaires. Mais le secteur du fil à tricoter entre en crise, et l’ expansion
du groupe à l’étranger (Espagne, Tunisie, Hong-Kong, Porto-Rico) se révèle
onéreuse. En 1977, la Lainière annonce 200 licenciements. Malgré une
restructuration (fermeture du site de Tourcoing et rapatriement de toute la
production à Roubaix), l’ entreprise reste en difficulté. En 1980, Christian
Derveloy, directeur de La Lainière, obtient la fusion de la société avec
Prouvost SA, Prouvost-Lefebvre et la SAIT, sous la raison sociale Prouvost SA.
Ce groupe éclate en 1986 en deux sociétés distinctes. Le secteur vêtements
(Rodier, Vitos, Stemm...) constitue la société Intexal. La Lainière ne conserve
plus que la branche filature (fils à tricoter Pingouin, Welcomme, Pernelle ; fil
industriel de bonneterie et tissage ; filiale Christory). Elle représente
encore 1,5 milliards de chiffre d'affaires. Ce chiffre s'effondre au cours des
années 1980. Malgré des tentatives de redressement, les ventes de laine à
tricoter, qui représentent 40 % du chiffre d'affaires, diminuent de 50 % en
1988-1989. Les effectifs se réduisent au rythme des cessions et des fermetures
de sites : 3 000 ouvriers en 1988, 2 000 en 1989. En 1989, après un nouveau
licenciement de plus de 750 personnes, un plan industriel est mis en place.
Deux axes de production seront privilégiés : le réseau Pingouin (laine et
pulls), avec diminution du nombre de points de vente ; le fil industriel, avec une forte réduction de la
production. Mais ce plan ne suffit pas à redresser la situation. En 1991, La
Lainière doit encore licencier 200 salariés. En juillet 1991, Pierre Barberin,
nouveau PDG de Prouvost SA, décide de spécialiser ses entreprises dans la
confection. La Lainière (sans la marque Pingouin, qui a été filialisée) est
désormais en sursis au sein du groupe. Les effectifs passent à moins de 1 000
employés entre 1991 et 1993. Cette situation aboutit à la vente de La Lainière
en juin 1993 : elle est rachetée par la filature de l’ Espierre, société belge
dont le directeur, Filip Verbeke, se spécialise dans le rachat d'entreprises en
difficulté dans le nord de la France.
entre
le Crétinier et la Martinoire. Cette cité, également appelée "Cité
jardin" date des années 1930. Sa construction découle des lois sociales à l’
initiative du patronat de notre région. C'est en effet dans notre région qu'ont
été créés le CIL (comité interprofessionnel du logement), les HBM (habitations
à bon marché, puis HLM, habitations à loyer modéré) pour ne parler que des lois
sociales en rapport avec le logement. Ces maisons louées aux employés et
ouvriers disposaient toutes d'un très bon niveau de confort pour l’ époque :
chauffage central, baignoire et jardin. Initialement, tous les greniers
communiquaient entre eux, ce qui permit la fuite de quelques résistants lors de
la Seconde Guerre mondiale.
Lainière
de Roubaix : plongée au coeur d'un passé encore présent, Par Wilfried Hecquet. Pendant deux heures, les participants ont revécu l’ histoire de la
Lainière. L’ office de tourisme de Wattrelos organisait hier matin une visite
de deux heures autour de la Lainière de Roubaix. Environ 80 personnes,
parmi lesquelles d'anciens employés, se sont passionnées pour cette plongée
dans l’ histoire d'un site qui a profondément marqué la vie des habitants du
secteur. Ils étaient environ 80, réunis hier à 10 h devant la Boîte à Musiques,
à la limite de Wattrelos et de Roubaix. Pour les accueillir, Rita Catena, de l’
office de tourisme wattrelosien, qui a mené cette visite en compagnie d'une
mémoire vivante de la lainière : Georges Dubois. L’ histoire personnelle de cet
habitant du quartier et ancien employé de la Lainière, est intimement liée à
celle du site.
« Hier matin, on s'est d'abord arrêté
face à la friche Amédée-Prouvost. C'est de là que tout est parti, avec la
création du peignage Amédée en 1851. Rue du Fort, d'abord, puis rue de Cartigny
en 1893, et enfin vers Wattrelos en 1925. Aujourd'hui, la partie wattrelosienne
a été rasée, mais les bureaux, côté Roubaix sont toujours debout. « C'est
ici que l’ on travaillait la laine après la tonte », nous
rappelle-t-on. Cette laine, venue de Nouvelle-Zélande, d'Australie ou encore
d'Amérique du Sud, était donc triée, puis lavée et peignée avant de partir en
filature. À deux pas de là, justement, sera érigée la filature de la Lainière.
C'est Jean Prouvost, le petit-fils d'Amédée, qui lance l’ entreprise en 1911,
avec 300 ouvriers. Passée la « parenthèse » de la Première Guerre
mondiale, et l’ entreprise va se développer rapidement, jusqu'à atteindre une
renommée mondiale. En 1927, c'est ici qu'est née la fameuse marque Pingouin.
Rita Catena nous confie l’ anecdote : ce nom a été choisi par « un
collaborateur de Jean Prouvost, dont le fils lisait une bande dessinée très en
voguer à l’ époque, Zig et Puce, dans laquelle figurait le personnage d'Alfred,
un pingouin ». En 1950, ce sera le lancement des chaussettes Stemm,
dont Eddy Mitchell et ses Chaussettes noires vanteront un temps les mérites.
« 750 000 paires sortaient de l’ usine à l’ époque, raconte Georges
Dubois. Et l’ on pouvait faire 40 fois le tour de la Terre avec la longueur
de fil produit chaque jour à la Lainière. » À force de se développer, l’
endroit est devenu « une ville dans la ville ». « Tout
était surdimensionné. Rien que la filature 51, c'était une salle de 16 000 m²
où travail laient 1 100 personnes ! » La Lainière construisait des
usines au Brésil, en Espagne, en Tunisie...
À Wattrelos, le paternalisme des patrons
trouvait aussi tout son sens, avec la création des cités-jardins, et leurs
maisons aux toits en triangle, particulièrement confortables pour les ouvriers
de l’ époque. Un âge d'or qui a pris fin avec les années 1990. Georges Dubois a
eu du mal à encaisser « l’ arrêt des machines », en 2000. Il
est resté encore quelques années, pour participer au déménagement jusqu'à la
fermeture de 2004.
Fondé en Picardie sous le second empire (en
1852), Rodier est l’ un des noms les plus prestigieux du patrimoine textile
français. Dès les années 1850, Eugène Rodier va mettre le savoir faire des
artisans tisseurs picards au service de l’ industrie de la mode naissante.
Spécialistes de la laine, ses héritiers imagineront également une nouvelle
matière durant la guerre de 14: le Kasha. Un tissage exclusif, aussi doux que
chaleureux, réalisé à partir de laines de chèvres du Cachemire. Parallèlement,
les usines perfectionnent une autre nouveauté qui va révolutionner l’ industrie
de la mode : le jersey. Coco Chanel donnera à cette spécialité Rodier ses
lettres de noblesse, à travers ses premières collections. Fière de ces
innovations retentissantes, l’ entreprise devient, sous l’ égide du groupe
Prouvost, une marque de prêt-à-porter à partir des années 50. Une décennie qui
verra également la maison développer des twin-set populaires. Se développant
régulièrement dans les années 60 et 70, un solide réseau de magasins va bientôt
rendre le prêt-à-porter de la griffe accessible partout en France et en Europe.
Ainsi, dans les années 80, toutes les femmes « assurent en Rodier ! », comme l’
affirme le slogan publicitaire d’alors. Aujourd’hui, plus de 50 magasins
affichent toujours l’ enseigne Rodier en France, en Belgique, au Liban et en
Russie.
Maison réalisée en 1926 pour
Mr Pierre Prouvost:
Par l’ architecte
J. Bosschaert, architecte à Wervicq,
20 rue
Gounod, Tourcoing: Inventaire général du patrimoine culturel.
Dates extrêmes : 1897-1988 : Importance matérielle : 222
unités documentaires ; Lieu de conservation : Centre
des archives du monde du travail ; communicable suivant les délais
légaux ; Instruments de recherche associés :
répertoire méthodique CAMT ; Notice biographique : La teinturerie
Scrépel est fondée le 4 octobre 1862 par Emile Scrépel-Moyart et Alphonse
Toussaint, sous la dénomination Scrépel-Moyart, Toussaint et Cie, société en
nom collectif. Au décès d'Emile Scrépel, en 1891, l’ entreprise est rachetée
par Charles Scrépel, fils du fondateur, et Augustine Moyart. Classée insalubre
la même année, l’ usine est mise en conformité avec les règlements et reçoit
définitivement l’ autorisation de fonctionner en 1894. En 1897, avec l’ entrée
dans la société d'Alphonse Scrépel, frère de Charles, l’ entreprise devient
"Etablissements Charles et Alphonse Scrépel", société en nom
collectif. A la mort de Charles Scrépel en 1917, elle prend la dénomination
"Alphonse Scrépel et Cie", société en commandite simple entre
Alphonse Scrépel et Mme Veuve Charles Scrépel. Au décès d'Alphonse Scrépel en
1928, l’ entreprise devient Société anonyme des Etablissements Scrépel, avec
pour administrateurs Benoît Roussel, Charles Scrépel fils, Paul Delannoy et
Léon Deschepper. En 1971, l’ entreprise est devenue Société nouvelle des
établissements Emile Roussel et fils et Scrépel réunis. Dans les années 1980,
elle compte encore 54 personnes, mais se trouve en difficulté. Devenue
Teinturerie industrielle de Roubaix (TIR) puis Nouvelle teinturerie industrielle
de Roubaix (NTIR), elle ferme en 1990. A la fermeture de l’ établissement, le
bâtiment a été racheté par le Syndicat intercommunal de l’ agglomération
roubaisienne ; le savoir-faire TIR-Scrépel a été repris par la société Pierre
Decoster et Compagnie, de La Gorgue. L’ entreprise Scrépel a d'abord été une teinturerie sur ruban, puis
s'est occupée du traitement irrétrécissable de la laine, avant de devenir enfin
une teinturerie sur bobine. actes de transformation et de modification de la
société, 1917 ; correspondance avec divers comités corporatifs, 1916-1930 ;
polices et avenants aux polices, 1910-1924 ; comptabilité, 1911-1970 ; copies
d'effets, 1908-1922 ; bons de réception de commandes sous l’ occupation
allemande, 1915 ; retraites ouvrières, 1911-1928 ; dommages de guerre ;
dossiers sur la reconstruction et les extensions ; copies de lettres envoyées,
1919-1930 ; registres des entrées et sorties des productions de 1960 à 1972 ;
plaquettes d'échantillons de tissus, 1945-1955.
Catégorie : Usine de teinturerie, usine de blanchiment ; lieu-dit :
Citadelle (la) : Général-Leclerc (rue du) 81
parties constituantes : atelier de fabrication ; cour ; cheminée d'usine ;
conciergerie ; chaufferie ; salle des machines ; écuries ; bureau ; pièce de
séchage ; transformateur ; atelier de réparation ; magasin industriel ;
entrepôt industriel ; bassin de décantation ; époque de construction : 3e
quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle ; année : 1852 ; 1901
auteur(s) : maître d'oeuvre inconnu ; historique : Teinturerie fondée à
Hem en 1852 par A. Mulaton qui s' associe en 1854 à M. Screpel ; cette
association dure jusqu' en 1875, date à laquelle M. Screpel est remplacé par
les fils Mulaton ; en 1895 la maison se spécialise dans le mercerisage de coton
en flotte. description : Atelier de fabrication (épaillage chimique) : un étage
carré couvert d' un toit à longs pans à croupes ; atelier de fabrication
(salles de teinture et apprêt) : en rez-de-chaussée, sheds et sheds à croupe
avec verre et tuile flamande mécanique en couverture, murs en brique et béton
aggloméré ; conciergerie : un étage carré couvert d' un toit à longs pans
brisés. Voie particulière. Présence de machines.gros-oeuvre : brique; béton
aggloméré ; couverture (matériau) : tuile flamande mécanique; verre en
couverture ; étages : 1 étage carré ; couverture (type) : toit à
longs pans ; shed ; croupe ; croupe brisée ; toit à longs pans brisés ;
terrasse ; propriété privée ; date protection MH : édifice
non protégé MH
type d'étude : patrimoine industriel ; date d'enquête : 1991 ;
rédacteur(s) : Ramette Jean-Marc ; N° notice : IA59001452 ; (c)
Inventaire général, 1991 ; Dossier consultable: service régional de l’
inventaire Nord-Pas-de-Calais$Hôtel Scrive - 1, Rue du Lombard 59800 LILLE
Catégorie : Filature, usine de teinturerie, usine de bonneterie : Brun Pain-Les Francs
(Quartier)
adresse : Paris (rue de) 220, 238 ; parties constituantes : atelier
de fabrication ; cheminée d'usine ; salle des machines ; chaufferie ; cour ;
puits ; vestiaire d'usine ; bureau ; poste de chargement ;
transformateur ; éléments remarquables : salle des machines ; atelier
de fabrication ; chaufferie ; 4e quart 19e siècle ; 4e quart 19e siècle ;
2e quart 20e siècle ; année : 1884 ; 1890 ; 1945 ; auteur(s) : Forest
Marcel (architecte) ; Cau Patrice (architecte). historique : Les
établissements François Masurel frères, dont les origines à Tourcoing remontent
à 1876, érigent en 1884 une vaste filature dans un écart rural de l’ ouest de
Tourcoing, qui deviendra le nouveau
quartier des Francs, dévolu quasi exclusivement à l’ industrie, notamment grâce à l’ impulsion
donnée par l’ implantation de la nouvelle gare des Francs, construite en 1882
et par laquelle arrive laine et main-d' oeuvre belge. Une unité de teinturerie
est adjointe à la filature en 1890. La Première Guerre mondiale marque un arrêt
brutal dans le développement jusque là ininterrompu de la société. En 1923 les
usines Masurel sont spécialisées dans la production de fils fins en écrus
simples ou retors, de fils teints pour draperie, de fils retors à torsion
spéciale gaze destinés à la fabrication de tissu pour robes. L’ atelier de bonneterie est construit en 1945
sur les plans de l’ architecte Marcel
Forest ainsi qu' une nouvelle chaufferie. En 1958, les établissements François
Masurel Frères produisent laine peignée et laine d' angora, et s' occupent du
blanchiment et de la teinture des produits textiles autres que tissus et
rubans. La bonneterie est augmentée de 4 travées en 1959. Elle sera de nouveau
augmentée et remaniée en 1995 par l’architecte Patrice Cau. Actuellement l’ usine
appartient à la Société Anonyme des Usines de la Blanche Porte, société de
vente par correspondance. L’atelier de bonneterie (1945) possède deux chaînes
de fabrication symétriques situées de part et d' autre d' un tapis roulant
(transrouleur) et de deux toboggans à rouleaux. Un élévateur à balancelle
permet chargement et déchargement automatiques. L’usine emploie 1700 ouvriers
en 1923 pour une superficie de 5 hectares.
description : La filature datant de 1884 se compose de plusieurs bâtiments en
brique de 3 étages couverts de sheds, de sheds à croupe et de terrasses. L’atelier de fabrication (atelier de
bonneterie) construit en 1945 sur les plans de Marcel Forest s' inspire de l’ architecture des années 1930. Il est réalisé
en béton armé et comporte un étage sur un rez-de-chaussée surélevé. Sa façade
ordonnancée et continue en retour sur la rue d' Amsterdam est ponctuée par un
avant-corps réalisant la liaison avec un atelier plus ancien. Ses baies tout en
longueur sont divisées par des bandes filantes de béton remaniées avant la
protection au titre des Monuments Historiques.gros-oeuvre : béton armé ; béton
précontraint ; brique ; brique avec pierre en remplissage ; béton (matériau) :
tuile flamande mécanique ; matériau synthétique en couverture ; métal en
couverture ; ciment en couverture ; étages : 3 étages carrés ;
rez-de-chaussée surélevé. couvrement : charpente en béton armé apparente ;
charpente métallique apparente ; voûte en berceau ; en béton armé ;
couverture (type) : extrados de voûte ; shed ; croupe ; terrasse ; état :
remanié ; propriété privée. date protection MH : 2000/05/21 :
inscrit MH ; observations : refus de visite ; type d'étude :
patrimoine industriel
date d'enquête : 1997 ; rédacteur(s) : Ramette Jean-Marc ; N°
notice : IA59000257 ; (c) Inventaire général, 1997
Dossier consultable : service régional de l’ inventaire
Nord-Pas-de-Calais$Hôtel Scrive - 1, Rue du Lombard 59800 LILLE.
La gravure est un
témoignage de la construction de l’ usine à proximité de la gare des Francs. Le
train est utilisé comme moyen de transport des matières premières et pour l’ expédition
des produits manufacturés. Il est possible que les voies ferrées desservaient
directement l’ usine à l’ intérieur de celle-ci. L’ ensemble filature,
teinturerie, et retorderie de laines peignées de cet établissement fut édifié
en 1884. L’ essor de la production est considérable : 1876 (1ère usine rue de
Wailly) 45 000 Kg 1900 1 701 000 Kg ;1920 2 075 000Kg ;1930 3 865
000Kg ;1950 5 041 000Kg :A noter : une société de secours mutuels à
participation mixte patronale et ouvrière, véritable modèle du genre créée en
1892. Source : C.H.L
Catégorie : Tissage ; Village (Le) : Lille (rue de) 1
; Caillou (ancienne rue du): bureau ; cheminée d'usine ; salle des machines ;
atelier de fabrication ; entrepôt industriel ; magasin industriel ; réservoir
industriel ; atelier de réparation ; conciergerie ; cour ; portail : 1er quart 20e siècle 1905 ; 1919: maître
d'oeuvre inconnu
historique : Le tissage de coton Albert Masurel est probablement créé en 1905
(date portée sur le bâtiment des machines, qui servit plus tard de menuiserie)
; de nouveaux bâtiments sont construits postérieurement (la cheminée portant la
date de 1919, et sans doute la chaufferie, analyse de l’ oeuvre). Les bureaux ont été reconstruits dans
les années 1930 (analyse de l’ oeuvre).
Un plan de 1944 (archives privées) montre la disposition des lieux à l’époque.
En 1949 (plan, archives privées), les sous-sols abritaient essentiellement les
chaudières, une salle des pompes, une cave à charbon, d' importantes caves à
tissu et une école d' apprentissage. Lorsque l’ usine dépose son bilan en 1970,
elle appartient à la société Boussac-Saint frères ; elle est rachetée par les
frères Willot en 1971. Elle est totalement détruite en 1991. Description : Le
plan des bâtiments du tissage Albert Masurel n' a guère évolué entre les
cadastres de 1910 et de 1939. Les principaux bâtiments étaient les ateliers de
tissage, couverts de sheds, orientés nord - ouest/sud - est ; ils étaient
constitués de deux groupes, au nord et au sud, décalés l’ un par rapport à l’ autre ; leur structure interne était
métallique. L’ entrée principale était
située au nord, formée d' un portail en
métal à deux battants fixés sur deux piliers carrés ; deux portes piétonnes,
dont celle située à gauche était murée au moment de la démolition, se
trouvaient de part et d' autre ; ces portes et portail ouvraient sur une cour pavée ; de part et d'
autre, donnaient à gauche le garage, auquel était accolée la cheminée d' usine
portant la date de 1919, et à droite la conciergerie à un étage carré ; à pans
coupés et couverts d' un toit à longs pans brisés, ces deux bâtiments donnaient
une certaine symétrie à l’ entrée et à la cour, au fond de laquelle, dans l’ axe du portail , était situé le bâtiment des machines,
portant la date de 1905, construit en brique et brique glaçurée (en encadrement
de baies, en frise et en bâtons rompus); le bâtiment des machines était à
quatre travées à arcades en plein cintre surmontées d' oculi, les faces
latérales étant construites sur le même principe, avec une arcade, plus haute,
surmontée d' un oculus ; sa charpente était en treillis de métal apparent. A
gauche de la salle des machines se trouvait la chaufferie. Une autre entrée
était située au sud, sur la rue de Verdun, possédant sa propre conciergerie, à
un étage carré, à gauche du portail d'
entrée ; la cour était elle aussi pavée ; dans l’ axe de l’ entrée se trouvaient les bureaux, à un étage
carré, avec bow window à deux pans au-dessus de la porte d' entrée ; à gauche
des bureaux se trouvait le hall d' expédition (en arrière duquel était disposé
le bâtiment de rentrage, à deux étages carrés) et à droite les ateliers de
préparation des trames.gros-oeuvre : brique ; brique glaçurée (matériau) :
tuile flamande mécanique ; verre en couverture ; matériau synthétique en
couverture ; béton en couverture ; étages : 1 étage carré ; en
rez-de-chaussée ; sous-sol ; 2 étages carrés ; couvrement : charpente en
bois apparente ; charpente métallique apparente ; couverture (type) : toit
à longs pans ; terrasse ; shed ; toit à longs pans brisés ; état : détruit
après inventaire. Propriété d'une société privée ;
date protection MH : édifice non protégé MH ; type d'étude :
patrimoine industriel ;date d'enquête : 1990, rédacteur(s) :
Trentesaux Nathalie ; N° notice : IA59002354 ; © Inventaire général,
1990 ; Dossier consultable : service régional de l’ inventaire
Nord-Pas-de-Calais.
« La
Redoute »
Tout le monde connait aujourd'hui la grande
affaire de « vente par correspondance » qui s’appelle La Redoute, mais peu de
gens savent qu' elle est née presque par hasard. Il s’agissait alors d’écouler
des stocks de laine qu'un marché manqué avec l’ Angleterre avait laissés sans preneur. La
laine en question venait de la filature de la Redoute construite en 1875 et
dirigée en 1919 par les trois freres Pollet: Charles, Henri et Joseph. La
bonneterie et la vente au detail n'absorbant plus la production de la filature,
ils créent une affaire de vente sur catalogue, un secteur nouveau qui ne
demande qu'à être exploré. En 1925, un journal est publié pour inciter au
tricot: Pénélope, travaux de laine et mode. Il tire bientot à 600000
exemplaires. En 1928, le premier catalogue sort des presses et comportera 130
pages, un peu plus tard, quand « la Redoute » fêtera sa 600 000 ème cliente.
En 1956 les derniers ateliers de filature retordage et bonneterie fermeront à «
la Redoute » qui deviendra la 1re affaire de vente par correspondance en France
avec, en 1980, 7 000 collaborateurs. Un record! Si l’ entreprise demeure
familiale, 7 % des actions appartiennnent au personnel. En 1961, Joseph Pollet
deviendra President-directeur général.
Rénovations de Monuments Historiques :
Si les familles du Nord furent et sont de grands bâtisseurs, certains de
leurs représentants se sont passionnés pour leur rénovation ; en témoigne
les œuvres de madame Six-Thiriez, grande dame qui fut à l’ origine de la
rénovation et la « Renaissance du
Lille Ancien », d’Anne, Albert, Ghislain Prouvost, de Lilibeth Dewavrin
qui se dévooue depuis plus de 25 ans aux « Vieil les maisons
Françaises » dont elle est « Secrétaire Générale » et de
certains passionnés de vieil les pierres.