Patriciat Nordiste:
Villes des Flandres Lilloises
Roubaix
Ville d’art et d’industrie
Mentionnée dès 897
Siège d'une importante seigneurie au XI°
siècle.
En 1414, reçoit le titre de ville grâce à Jean III de Roubaix (Jean Sans
Peur), qui obtient le droit de créer un échevinage
Ancienne capitale mondiale de la laine
Ville d'Art et
d'Histoire (label accordé à Roubaix en
décembre 2000)
sa dignité de Marquisat, son vieux château, la multitude de ses
habitants, ses manufactures de draps, son église paroissiale,
son hopital, sa forme de ville concourent à lui donner un air de grande beauté
et de richesse." Hilaire Trénard
Le curé Jacques Legroux déclare
en 1714 : « le bourg de Roubaix est considérable et ancien ;
ses manufactures le rendent célèbre plus que bien des grandes villes en France,
en Espagne et ailleurs ».
Le voyageur la Force, décrivant la Flandre
en 1722, dépasse les estimations, en affirmant :
« Outre les villes de la châtellenie de Lille,
il y a des bourgs aussi considérables que des villes : Tourcoing et Roubaix
sont de ce nombre et ne contiennent pas moins de 12000 âmes chacun.
(histoire de Roubaix: Hilaire-Trénard,p 77)
Au XVIII° siècle, Panckoucke écrit dans son
Petit Dictionnaire
Historique et Géographique de la châtellenie de Lille :
« Beaucoup de villes ne valent pas le bourg de Roubaix
tant dans la beauté
des maisons du lieu que dans le nombre de ses habitants ».
Jean sans peur, Philippe le Bon, Duc de
Bourgogne, 1° Chef et Souverain de la Maison de Bourgogne (1396-1467) Charles
le Téméraire, fils de Philippe le Bon, deuxième Chef et Souverain de la Maison
de Bourgogne (1433-1477)
Jean V de Roubaix (ca 1369 -
1449) (ou Jehan de Roubaix), chevalier de l'ordre de la Toison d'Or en 1430 était
seigneur de Roubaix, Seigneur de Roubaix et de Herzele, de
Longueval, du Broeucq et de Fontenoy
Il portait, comme tous les seigneurs de Roubaix, d'hermine au
chef de gueules. Un Jean de Roubaix est également tué à la bataille de
Nicopolis en 1396.Jean fit parler de lui, pour la première fois, lors de la
bataille de Roosebecke (sur la commune actuelle de Westrozebeke, 27 novembre
1382). Il combattit les Sarrasins à Carthage, visita les Lieux Saints en
Palestine. Ses nombreux succès firent de lui un des seigneurs les plus
puissants de l'époque, tant financièrement que par l'influence dont il
jouissait auprès des Ducs de Bourgogne. Il fut le premier chambellan du duché
de Bourgogne sous Jean sans Peur et conserva son poste à la mort de celui-ci au
profit de son fils, Philippe III de Bourgogne dit Philippe le Bon. C'est donc
tout naturellement que ce dernier l'envoya au Portugal en 1428, afin de
négocier le mariage du duc avec Isabelle de Portugal. Dans l'ambassade, on
retrouvait un membre illustre, Jan Van Eyck qui était, à l'époque, le peintre
du duc. Le mariage eut lieu à Bruges, le 10 janvier 1430. Lors des fastes, le
duc créa l'Ordre de la Toison d'Or, les premiers chevaliers furent (dans
l'ordre) Philippe le Bon, Guillaume de Vienne, Regnier Pot et Jean de Roubaix. Jean
meurt en 1449 ; son fils, Pierre de Roubaix, lui succède comme chambellan du
duché de Bourgogne.
La chapelle du Saint Sépulcre, Roubaix dans l’album de Croy L'hôpital Sainte Elisabeth,
le
château construit par Pierre de
Roubaix
Roubaix sous l’Ancien
Régime,
L’église saint Martin
de Roubaix : Tombeau de François de Luxembourg 1472, vierge à l’enfant,
retable, Vierges à l’enfant.
Face au pouvoir laïc symbolisé par l'Hôtel de Ville, la
tour de l'église Saint-Martin est le témoin architectural le plus
ancien de la Ville de Roubaix. Située au centre de la ville, elle a vu se
développer autour d'elle le bourg puis la ville que nous connaissons. L'origine
de l'église pourrait remonter au 9 ème siècle (vers 881-887). Elle se développe
peu à peu du 12ème au 15ème siècle. De 1468 à 1521 : l'église est reconstruite
à l'exception du chœur. Elle voit l'édification de sa tour de 1511 à 1571. En
1684, cette dernière est la seule rescapée d'un important incendie qui dévaste
une grande partie de la ville. En 1848, l'église est totalement remaniée par la
surélévation du chœur, et l'adjonction de deux nouvelles nefs de part et
d'autre de ce chœur, ce qui fait de l'Église Saint-Martin, l'un des premiers
édifices néo-gothiques dont le décor intérieur est dominé par le splendide
retable de Saint-Jean Baptiste, joyaux de l"art religieux.
Pierre de Roubaix est né à Herzelles (près de Bruxelles) le premier
août 1415. Il décède à Roubaix le 7 juin 1498 et est inhumé en l'église
paroissiale Saint Martin, dans la chapelle "Sainte-Croix". Il succède
le 7 juin 1449 à son père, Jean V de Roubaix. Il a trente quatre ans. Très
jeune, il avait épousé Marguerite de Ghistelle, dame du Broeucq et de
Wasquehal, héritière de l'une des plus nobles et des plus anciennes maisons de
Flandres. Il fit passer la ville d'une petite localité à une des villes les
plus prospères de la région, notamment en obtenant le 1er octobre 1469 une
charte de l’État bourguignon lui garantissant un privilège d'exercer le
commerce et la manufacture. Il accumula par ce biais une considérable fortune.
Pierre de Roubaix fut aussi un grand voyageur, qui se rendit à Rome, à
Jérusalem, alla combattre les infidèles à Carthage etc. À sa mort, il n'avait
qu'une fille, Isabeau de Roubaix qui fonda l'hôpital Sainte-Élisabeth en 1488
pour y accueillir 12 femmes pauvres, soignées par les religieuses de l'ordre de
Saint-Augustin jusqu'à la Révolution qui lui succéda. Après lui, la branche
masculine ainée de la famille "de Roubaix" s'éteint et la domination
du fief passe, par le mariage d'Isabeau avec Jacques de Luxembourg, par le
mariage de leur fille ainée Isabelle de Luxembourg à Jean III de Melun à la
famille de Melun. La descendante de Jean III, Jeanne de Melun portait le titre
de Marquise transmit à la maison de Ligne par son mariage avec Lamoral Ier de
Ligne, premier prince de Ligne, et actuellement la famille Meurillon.
Pierre de Roubaix et ses cinq collaborateurs :
Le bailly Jean de Langlée, les échevins
Jean de Buisnes et Jehan Prouvost, les lieutenants Jean Fournier et Guillaume Agache.
La charte des drapiers
en 1469 : " Dès 7 heures du matin, le 15 du mois de novembre 1469,
le bailly Jean de Langlée, les échevins Jean de Buisnes et Jean Prouvost, dit
des Huçons, seigneur de Wasquehal,
les deux lieutenants Jean Fournier et
Guillaume Agache, se rendirent au château de Roubaix construit par Pierre de Roubaix (1415-1498),
premier chambellan de Charles, duc de Bourgogne, pour lui
témoigner la reconnaissance de ses sujets
pour avoir obtenu la charte de Roubaix qui donnait à la ville le
droit de faire draps de toute laine. "
(Histoire de
Roubaix, Trénard)
Heures à l’usage des
filles de St Augustin XVI°, Heures d’Isabeau de Roubaix vers 1460, Oraisons de
St Augustin,
Blason de le Salle,
Claude Lamoral prince de Ligne, Armes Ramery dit de Boulogne
Armes de Wavrin, Robert de Melun, MarieClaire de Nassau, armes de le Becque
Blason de Lespaul,
château de Beaupré des Manufactures Royales, le dauphin couronné de porcelaine,
armes de le Rue ;
Catherine-Françoise PROUVOST 1752-1801, fille de Pierre Joseph PROUVOST et de Marie-Catherine RAMERY dit de BOULOGNE , petite fille de Pierre Joseph Prouvost, (1699-1774) (frère de Jacques Prouvost-Florin), maître de manufacture, échevin de Roubaix, et de Marie Jeanne de LE BECQUE, 1707-1778, épousa, le 30 avril 1782, François Joseph DUROT 1747-1815 fils d’Arnould-François DUROT, bourgeois de Lille, remarquable exemple de parcours proto-industriel : sa vie intense a été racontée par Alexis Cordonnier dans son article : « Une industrie d’art au siècle des lumières : l’indiennerie DUROT (1765-1790) : il créa ou racheta les:
Manufacture Royale des toiles peintes, indiennes et papiers peints en façon de damas & d'indienne de la Ville de Lille qu’il créa :
lettres patentes le 25 janvier 1770 (toiles frappées des armes fleurdelisées),
Manufacture Royale de Mousselines d’Houplines (association avec de Raincour) en 1768,
Manufacture Royale de verres, rachetée en 1775 et nommée sous la raison de son fils ainé « Louis-François Durot et fils », dirigée avec son gendre Auguste de LAGARDE ; cédée en 1777 à son associé Bernard Rousselle Beau-père de Louis-François LEPERRE-DUROT, fondateur de la
Manufacture Royale de porcelaines de Monseigneur le Dauphin, crée le 13 janvier 1784, place des Carmes, à Lille, Il fut un des premiers à employer la houille pour chauffer les fours. et fabriquait de la porcelaine dure. Marque au « dauphin couronné » et « A Lille ». En 1786, avec la protection de M. de Calonne, il place son usine sous le patronage du dauphin. Une pièce du musée est marquée « cuit au charbon de terre en 1785 ».
Après la Révolution, elle fut dirigée par Gaboria. Elle ferma en 1817
Blason Florin, Charles
Lauwick, petit fils de Catherine-Françoise Prouvost-Durot, son beau-père Louis
Riesener portraituré par son cousin Eugène Delacroix, armes Desruelles
Etats généraux de Versailles, l’ancien hôtel de ville, Officier de la Garde Nationale
Eglise Saint Joseph, classée au titre des monuments
historiques le 4 juin 1993. En 1878, l'architecte Jean‑Baptiste, Baron Béthune
d'Ydewalle, réalise un bâtiment néogothique d'une grande qualité. L'extrême
sobriété extérieure de l'édifice en brique contraste avec la richesse du décor
intérieur. Des fresques, dues à l'artiste hollandais Guillaume Beumens,
recouvrent murs et voûtes. Elles forment un véritable livre d'images d'histoire
sainte, à l'usage d'une population de fidèles majoritairement illettrés à
l'époque. Cet ensemble est exceptionnel par sa qualité, son homogénéité et son
ampleur. Le chœur de l'église attire le regard avec un retable en bois sculpté
de scènes de la vie de Saint Joseph, patron des ouvriers; remarquables
également, les vitraux du chœur (Claudius Lavergne et ses fils) et ceux du
transept, œuvres d'une maison anversoise.
Salons Gobelins : Avenue des
Nations Unies L'ancienne Église Notre-Dame est le dernier édifice religieux construit dans le Nord de la France dans
le style néo-classique, l'archevêque de Cambrai prônant dès lors les styles
gothique et roman, plus propices à susciter la ferveur religieuse des
foules".Bâti entre 1844 et 1847, l'église Saint-Martin n'étant plus
suffisante, cet édifice dû à l'architecte Achille DEWARLEZ a été inscrit à
l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 30 octobre 1983
(désaffectation .cultuelle de l'Église Notre-Dame en juillet 1983). A l'intérieur, remarquez l'exceptionnel décor :
vitraux de Claudius Lavergne, chaire mêlant bois et fonte classée monument
historique, boiseries...
Les usines Monstre Motte, Emblème de l'architecture industrielle du Nord de la France, la filature Motte-Bossut fut construite entre 1862 et 1.891. Sa façade crénelée à l'image d'un château fort lui a valu d'être inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en mars 1978. Derrière ses trois cents fenêtres, on a filé le coton jusqu'en 1981 ....Au centre des Archives du Monde du Travail : Imaginé en 1983, inauguré en 1993, le Centre des Archives du Monde du Travail a pour mission de sauvegarder, conserver et mettre à la disposition du public les archives témoignant des activités économiques et sociales, archives d'entreprises, de syndicats, d'associations, etc. Il relève du Ministère de la Culture, qui a confié à l'architecte Alain Sarfati le programme de réhabilitation du bâtiment."A L'USINE " USINE DE VELOURS MOTTE BOSSUT,228, avenue Alfred Motte Construits en. 1903, les bâtiments de cette usine de velours Motte-Bossut sont une parfaite illustration de l'architecture industrielle du début du siècle qui a valu à ces constructions l'appellation l'ensemble, en retrait de l'avenue alfred-Motte, surmonté d'une tour crénelée de 30mètres, procurant à l'ensemble un caractère imposant et majestueux. Jusqu'en 1981, date de fermeture de l'usine, la marque de fabrique a utilisé l'emblème de la tour crénelée dans ses étiquettes de publicité ! Le caractère exceptionnel de l'ensemble est un des plus marqués dans la production architecturale de Lille-Roubaix-Tourcoing...
Les visites de Napoléon
III et Eugénie à Lille et Roubaix
Les établissements Henri Prouvost, actions Prouvost-Masurel, Amédée Prouvost, la lainière de Roubaix: vidéo
les établissements François Masurel
Frères
Les établissements Motte, Teinturerie Scrépel
Les ateliers de
tissage, vue de Roubaix, les bas reliefs
de l’hôtel de ville de Roubaix,
Alfred Thiriez, la vie ouvrière, l’empire
Thiriez,
Hôtel de Ville : Grand-Place LA FACADE PRINCIPALE: L'hôtel de ville est inauguré le 30 avril 1911 en même temps que l'Exposition Internationale du Nord de la France. Cet édifice est bâti sur les plans de l'architecte Victor LALOUX (auteur des plans de la gare d'Orsay à Paris et de la mairie de Tours, sa ville natale), secondé par Monsieur Dubois, architecte. C'est un monumental témoin d'une prospérité née du courage et de l'esprit d'entreprise des Roubaisiens. II réunit en une superbe harmonie, la palette des styles et motifs de l'éclectisme. LE CORPS CENTRAL est en nuance par rapport aux deux ailes latérales qui le relient par des passerelles. II est remarquable, surtout par sa, frise en haut relief et par le frontispice dont la verticalité et reprise à l'arrière plan par le campanile. LES AILES : L'aile de gauche, commencée en 1907 par l'architecte Ernest THIBEAU, abrita longtemps la Chambre de Commerce. On reconnaît le dieu Mercure coiffé de son casque ailé symbolisant la vélocité du dieu messager de l'Olympe et tenant à sa main le caducée. A ses côtés, deux femmes assises, l'une appuyée sur une pile de dossiers, l'autre déversant les trésors d'une corne d'abondance, symbolisent l'industrie et le commerce. Le fronton sculpté est l'œuvre d'Alphonse CORDONNIER, tandis que celui de l'aile de droite (services municipaux) est l'œuvre de Corneille THEUNISSEN. On y distingue un vieillard près d'un bélier et une femme assise près d'une jarre, encadrant une ruche. Une devise surplombe ces sculptures < Pax Labor > , la Paix et le Travail.LA FRISE est un véritable hymne à la gloire de l'industrie textile roubaisienne. Elle se compose de 6 tableaux qui illustrent les différents aspects du travail de la laine et du coton. Elle mesure 2,40 m de haut et comprend une quarantaine de personnages. Les trois tableaux de gauche sont l'œuvre d'Alphonse CORDONNIER, sculpteur né à La Madeleine, et ceux de droite de Léon FAGEL. On peut y voir la récolte du coton et de la tonte de la laine , le lavage et le peignage , la filature , le tissage , la teinture et les apprêts et la manutention finale. LES ALLEGORIES : Hippolyte LEFEBVRE sculpte deux statues allégoriques: à droite l'Abondance avec ses fleurs et ses fruits et à gauche, la Paix avec son rameau d'olivier. Elles encadrent le blason de Roubaix, œuvre d'André LAOUST " Au premier d'hermine au chef de gueule; au second d'azur à un rot de sable encadré d'or, accompagné en chef d'une étoile d'or accostée de deux bobines d'argent et en ponte, d'une navette d'or, à la bordure dentelée d'or avec la devise Probitas Industria ". ESCALIER D'HONNEUR: Dans l'hôtel de ville, on est frappé par la dimension du hall d'accueil et par la taille de l'escalier d'honneur à double révolution. LE SALON D'HONNEUR: Plafond décoré d'une rosace. La SALLE des MARIAGES : le plafond est orné d'une peinture en toile marouflée du peintre parisien François Sommer.la SALLE du CONSEIL MUNICIPAL : Somptueux plafond à caisson de rose. Cinq superbes lustres...SALLE PIERRE DE ROUBAIX : Décorée par la superbe fresque murale de Jean-Joseph WEERTS ' La charte des Drapiers " achevée en 1914. http://www.nordmag.fr/nord_pas_de_calais/roubaix/roubaix.htm
L’École nationale des beaux-arts,
les cours d’arts plastiques.
église Saint Antoine,
caisse d'épargne, gare, hôtel des pompiers
Le conditionnement, l’hopital
de la Fraternité, Caisse d’épargne
Les réservoirs du
Huchon, Lycée Turgot, Banque de France
Hôtel Catteau, actuel
Palais de justice, Château Vaissier,
Hôtels Prouvost,
Motte-Lagache et son hall, Rang des drapiers
Louis Jean Scrépel par Victor Mottez, les hôtel Prouvost MH, Amédée Prouvost MH, Hôtels Six-Prouvost, château du Vert Bois.
PARC BARBIEUX : Avenue du Peuple Belge D'une superficie d'environ 33ha, le parc que les roubaisiens nomment "Le Beau Jardin" porte bien son nom car c'est en effet l'un des plus beaux parcs de France. Établi sur des terrains primitivement destinés à là construction d'un canal souterrain, cette création fut déclarée d'utilité publique par décret du 30 juin 1866. 135 espèces et variétés d'arbres et 33 massifs agrémentent ce magnifique parc, deux plans d'eau apportent un élément reposant à cet ensemble bucolique où se trouvent les, monuments Nadaud, Weerts, Bossut, le médaillon d'Amédée Prouvost et le buste de Pierre Destombes. Le site est classé par arrêté ministériel du 26 janvier 1994 parmi les sites remarquables du département.
L’exposition internationale de 1911
Vie de société
le CORT, stade Amédée
Prouvost
Le mouvement
littéraire du « Beffroi » : Achille Segard, Amédée Prouvost II
et son monument au parc Barbieux, Albert et Anne, Albert-Bruno, Camille, Géry Prouvost.
Vie de société
Le musée de la Piscine
Au cœur de Roubaix, l'ancienne piscine art-déco devient sur 11.000 m², un grand musée
d'Art et d'Industrie.
Champs Bâtie à la fin des années 20, selon les plans d'Albert BAERT (Architecte
célèbre pour ses ouvrages de même nature confus à Lille et à Dunkerque), la
piscine de Roubaix est une œuvre magistrale. Partageant avec la municipalité
des convictions sociales très militantes, Albert BAERT voulait élever à
Roubaix, un sanctuaire de l'hygiénisme triomphant. Son programme devait
répondre à la misère des populations ouvrières de la ville, en offrant à taus
l'accès à la salubrité.
Ce lieu unique ne pouvait abriter qu'un projet exceptionnel. C'est ainsi que
les très riches collections des Beaux-Arts et d'Arts Décoratifs du Musée d'Art
et d'Industrie de Roubaix trouvent maintenant dans cette piscine rénovée par
l'architecte Jean-Paul PHILIPPON, un écrin digne de leur valeur.
Mécénat : les
collections Masurel, le musée de Villeneuve d’Ascq, Myriam Delahoux, Roubaix
ville d’art et d’évènements, les Bayser, experts.
Bernard Arnault, ses
enfants Delphine et Antoine Arnault, LVMH
Pour vous, les princes
L’escalier de l’hôtel
de Ville
Situé à l'écart des grandes voies de communication terrestres et fluviales,
le petit bourg de Roubaix était, au 11 ème siècle, le siège d'une importante
seigneurie.
Composée d'exploitations rurales, la bourgade ne semble pas devoir devenir
une place d'importance mondiale. Pourtant, la Flandre et l'Artois avaient de
l'eau et de l'herbe ; bien vite, elles eurent des moutons. L'élevage donna
naissance à l'artisanat; la laine est travaillée sur place, dans les campagnes.
En 1414, Roubaix couvre près de 200 hectares et reçoit le titre de ville
grâce à Jean III de Roubaix (Jean Sans Peur), qui obtient le droit de créer un
échevinage. Ce dernier, conseiller des ducs de Bourgogne épousa par procuration
Isabelle de Portugal. Lors du mariage ducal à Bruges, il fut le troisième nommé
chevalier de la Toison d'or.
En 1463, est érigée, la chapelle du Saint-Sépulcre.
En 1469, son fils, Pierre de Roubaix, continuant l’œuvre de son père,
obtient de Charles le Téméraire, le privilège de fabrique, le droit de «
licitement draper et de faire drap de toute laine ». Ce droit confirmé par
un règlement en 1564 fut le point de départ de l'essor économique de la ville.
Le berceau industriel de la cité de la laine était installé et l'avenir
préparé.
Malgré la peste de 1638, l'incendie de 1684, la famine, les guerres et les
occupations successives, Roubaix se hisse aux premiers plans de l'industrie du
textile. En 1839, Roubaix est appelée le « Manchester français », rivalisant et
même dépassant la puissance textile anglaise.
Les ateliers textiles se développent beaucoup aux XVIIème et XVIII ème
siècles... Ils se créent de véritables dynasties de marchands-fabricants
roubaisiens.
En l'an 1800, la population atteint 8.000 habitants. En 1820, la machine à
vapeur fait son apparition..., en 1843, ce sont les " self-acting
mules" grâce à Louis Motte-Bossut. Les grands ateliers mécaniques se
développent alors.
A la fin du 19è` siècle, le rayon d'action de la ville s'étend au monde
entier, et à l'Exposition Universelle de 1889 à Paris, huit maisons
roubaisiennes sont représentées.
En 1911, Roubaix est le centre
européen du textile, et reçoit la visite du président Armand Fallière.
C'est l'apothéose : la ville héberge l'Exposition Internationale du textile et
l'Hôtel de Ville, œuvre de Victor Laloux édifié à (a gloire de l'industrie
textile), est inauguré.
En 1914, c'est la guerre; 4 ans d'occupation laissent Roubaix nue et
décharnée. Tous les stocks, tous les outils, beaucoup d'hommes ont disparu.
L'industrie textile est exsangue. Pourtant, en 1929, Roubaix a retrouvé sa
place de capitale du textile.
La crise de 1929
survient, puis les grèves de 1931-1932.
Cette grande prospérité économique liée en partie à la révolution
industrielle n'est pas sans engendrer des conditions de travail difficiles.
Jean Lebas, un enfant du pays et maire de Roubaix de 1912 à 1940, est l'auteur
d'initiatives sociales hardies.
C'est à lui que l'on doit l'expansion des cantines scolaires, le premier
centre aéré de Fronce, l'école de Plein Air et la création en 1924 des
habitations à Bon Marché.
C'est à nouveau la guerre et Roubaix sera frappée dans son cœur. Jean Lebas
meurt en déportation. De son passage à la mairie, il nous a laissé une piscine,
symbole de mélange social maintenant transformé en musée les beaux-arts et les
créations textiles s'exposent.
Pendant la guerre, le progrès social n'a pas été oublié. En 1943 sera signé
le premier protocole entre les organisations patronales et les syndicats. Le premier
C.I.L. est créé (1% de la masse salariale investi dans le logement social). II
sera plus tard dans toute la France.
Aujourd'hui, la grave crise que traverse l'industrie textile française a
obligé Roubaix à se tourner vers d'autres activités: capitale de la V.P.C., marketing direct, grande distribution sont
autant de secteurs performants.
Depuis août 1999, la ville de Roubaix s'est dotée du métro et une politique
dynamique de rénovation et de dynamisation permet aujourd'hui à la ville de
reconsidérer son patrimoine exceptionnellement bien conservé où toute
l'histoire de la révolution industrielle textile se retrouve.
Le label Ville d'Art et
d'Histoire a été accordé à Roubaix en
décembre 2000
(source : plaquette O.T.)
Pour en savoir plus
sur l'Histoire de Roubaix : site de la Commission Historique de Roubaix
Et http://www.nordmag.fr/nord_pas_de_calais/roubaix/roubaix.htm
Histoire de
Lille
Wikipedia
« Lille est une
commune du nord de la France, préfecture du département du Nord et chef-lieu de
la région Nord-Pas-de-Calais. Surnommée la « Capitale des Flandres », Lille
est, avec ses 227 560 habitants au 1er janvier 2010, la principale ville, aux
côtés de Roubaix, Tourcoing et Villeneuve-d'Ascq, de Lille Métropole Communauté
urbaine, intercommunalité qui regroupe 85 communes et compte environ 1,1
million d'habitants1. Dans sa partie française, l'unité urbaine de Lille est au
quatrième rang en France par sa population, avec 1 012 634 habitants au 1er
janvier 20082, derrière Paris, Marseille et Lyon, et son aire urbaine est la
cinquième de France avec 1 150 530 habitants3. Plus largement, elle appartient
à une vaste conurbation formée avec les villes belges de Mouscron, Courtrai,
Tournai et Menin qui a donné naissance en janvier 2008 au premier Groupement
européen de coopération territoriale, l'Eurométropole Lille Kortrijk Tournai,
qui totalise près de deux millions d’habitants. Avec les villes de l'ancien bassin
minier du Nord-Pas-de-Calais, elle participe aussi d'un ensemble métropolitain
de plus de 3,5 millions d'habitants, appelé « aire métropolitaine de Lille
».Son nom en ancien français (L’Isle), comme en flamand français (Ryssel [ri:səl], et Rijsel [reɪsəl] en néerlandais; de « ter Yssel ») proviendrait de sa
localisation primitive sur une île des marécages de la vallée de la Deûle où
elle a été fondée. Lille et ses environs appartiennent à la région historique
de la Flandre romane, ancien territoire du comté de Flandre ne faisant pas
partie de l'aire linguistique du flamand occidental. Ville de garnison, Lille a
connu une histoire mouvementée du Moyen Âge à la Révolution française. Connue
pour avoir été la ville la plus assiégée de France, elle a appartenu
successivement au comté de Flandre, au royaume de France, à l'État bourguignon,
au Saint-Empire romain germanique et aux Pays-Bas espagnols avant d'être
définitivement reprise par la France au terme de la guerre de Succession
d'Espagne. Elle est encore assiégée en 1792 lors de la guerre
franco-autrichienne et très durement éprouvée par les deux conflits mondiaux du
XXe siècle au cours desquels elle est occupée.
Cité marchande
depuis ses origines, manufacturière depuis le XVIe siècle, la révolution industrielle
en fait une grande capitale industrielle, principalement autour des industries
textiles et mécaniques. Leur déclin, à partir des années 1960, ouvre une longue
période de crise et ce n'est qu'à partir des années 1990 que la reconversion
vers le secteur tertiaire et la réhabilitation des quartiers sinistrés donnent
un autre visage à la ville. La construction du nouveau quartier d'affaires
Euralille à partir de 1988, l'arrivée du TGV en 1993 et de l'Eurostar en 1994,
le développement d'un pôle universitaire qui accueille au début des années 2000
près de 100 000 étudiants, le classement Ville d’art et d’histoire en 2004 et
les manifestations de Lille 2004, Capitale européenne de la culture,
constituent les principaux symboles de ce renouveau.
o
Géographie
Situation
Lille est située
dans le nord de la France, au centre du département du Nord et à proximité de
la Belgique, à une vingtaine de kilomètres de la région flamande au nord et de
la région wallonne à l'est.
Elle s'est
établie dans la vallée de la Deûle dont plusieurs bras, aujourd'hui pour la
plupart couverts, parcourent la ville. Naviguée depuis l'époque gallo-romaine,
la rivière, aménagée récemment en canal à grand gabarit, traverse la ville du
sud-ouest au nord pour rejoindre la Lys.
Dès le milieu du
IVe siècle, au déclin de l'empire romain d'Occident, des peuples Germains se
sont installés au nord de la route Boulogne-sur-Mer-Cologne : la frontière
linguistique passait alors au sud de Lille comme le signale la toponymie en hem
de Wazemmes, Esquermes, Hellemmes, etc.4. Pourtant, Lille et ses environs
appartiennent à la région historique de la Flandre romane, c'est-à-dire aux
anciens territoires du comté de Flandre ne faisant pas partie de l'aire
linguistique du flamand occidental, contrairement à Dunkerque ou Bailleul. Au
XIe siècle, lors de la naissance de Lille, la frontière linguistique passait
déjà à l'ouest de la ville5. Ainsi, à l'opposé d'une idée assez répandue, Lille
n'a jamais été une ville de langue flamande, mais de dialectes romans.
Lille est à la
croisée de grands itinéraires européens, routiers, mais aussi ferroviaires ou
maritimes, Est/Ouest entre l'Allemagne, le Luxembourg, la Belgique et le
Royaume-Uni, Nord/Sud entre les Pays-Bas, la Belgique, la France et l'Espagne.
Par la route, Lille
est distante de 80 km de Dunkerque, de 110 km de Calais, de 230 km de Paris, de
110 km de Bruxelles, de 90 km d'Ostende, de 125 km d'Anvers, de 300 km
d'Amsterdam, de 305 km de Luxembourg, de 225 km de Londres (+ 55 km en
shuttle), de 330 km de Cologne et de 345 km de Bonn.
À vol d'oiseau,
Lille se situe à 93 km de Calais, 205 km de Paris, 408 km de Strasbourg, 796 km
de Toulouse, 100 km de Bruxelles, 242 km du centre de Londres, 230 km
d'Amsterdam et 405 km de Francfort.
Communes
limitrophes
Lille est située
au centre de l'intercommunalité Lille Métropole Communauté Urbaine. Toutes les
communes limitrophes en font partie. Il n'y a aucune rupture du tissu urbain
entre Lille et ces communes, sauf à l'ouest entre Lomme et les communes de
Ennetières-en-Weppes, Capinghem, Prémesques, Pérenchies et Lompret qui restent
assez largement rurales.
Communes
limitrophes de Lille
Lambersart,
Lompret
Saint-André-lez-Lille,
La Madeleine
Marcq-en-Barœul,
Mons-en-Barœul
Pérenchies,
Prémesques,
Capinghem,
Ennetières-en-Weppes
Villeneuve-d'Ascq
Englos,
Sequedin,
Loos-lez-Lille
Wattignies,
Faches-Thumesnil
Lezennes,
Ronchin
Topographie de
la ville de Lille.
La ville de
Lille est située à environ 20 mètres d'altitude6 dans un élargissement de la
vallée de la Deûle. À cet endroit, les derniers affleurements crayeux (Sénonien
et Turonien) de la région naturelle du Mélantois plongent à l’ouest sous les
Weppes, et, au nord, sous le Barœul, deux régions de reliefs modérés développés
dans le sable landénien et l’argile yprésienne. La couverture sédimentaire
récente (pléistocène) est omniprésente, sous forme de lœss sur les versants ou
d’alluvions en fond de vallées7.
Hydrographie
La Deûle est une
rivière au débit faible perdue dans une large vallée. Très fortement
anthropisée dès le Moyen Âge, les multiples états de ses canalisations et
aménagements, dans un contexte de relief très peu marqué, rendent difficile la
perception de son tracé originel.
La ville se
serait développée initialement sur un point de rupture de charge de la Deûle,
nécessitant le déchargement des bateaux jusqu’à une section plus navigable de
la rivière. De fait, jusqu’au creusement du canal de l’Esplanade au XVIIIe
siècle, les marchandises transportées par voie d’eau devaient transiter par voie
de terre entre la « Haute » et la « Basse » Deûle8.
La ville
ancienne était traversée par de nombreux canaux, pour certains issus du cours
originel des petites rivières qui convergeaient vers la Deûle (les nombreux
bras du Fourchon et de l’Arbonnoise, le Bucquet, la Riviérette, le Ruisseau de
Fives, etc.), pour d'autres issus des fossés des enceintes successives ou
creusés pour des besoins spécifiques. Soumis à un fort envasement et considérés
comme des agents infectieux, la plupart ont été asséchés et comblés,
transformés en égouts ou recouverts au cours du XIXe siècle. Le dernier canal
important, le canal de la Basse-Deûle, où était établi l'un des deux ports
historiques de la ville, a été comblé au début des années 1930 pour devenir
l'avenue du Peuple-Belge9.
En 2009, trois
bras de la Deûle subsistent en partie : le bras de Canteleu ou de la « Haute »
Deûle, qui longe le quartier des Bois-Blancs ; le bras de la Barre et de la «
Moyenne » Deûle, qui affleure Quai du Wault, entre la citadelle et le Vieux-Lille
; et le bras de la « Basse » Deûle qui émerge au bout de l'avenue du
Peuple-Belge. Dans le cadre du plan bleu métropolitain, ce dernier bras devrait
rouvrir jusqu'à l'IAE10.
Ressources en
matériaux de construction
Le lœss a
alimenté de nombreuses briqueteries qui ont fourni la ville, jusque dans la
seconde partie du XXe siècle. La craie, appelée localement pierre de Lezennes a
été largement exploitée pour la construction, en carrières souterraines (à la
périphérie de Lille, principalement à Loos-lez-Lille et à Emmerin, au sud, et à
Lezennes, au sud-est)7. Ces anciennes carrières sont matérialisées dans les
champs par des ouvertures clôturées (les têtes de catiches), effondrement ou
fontis mettant en relation les réseaux souterrains avec la surface. La craie en
moellons, matériau bon marché, était traditionnellement utilisée en mélange
avec la brique (créant les rouges barres). Sinon elle était destinée à la
fabrication de chaux.
Climat
Article détaillé
: Climat du Nord-Pas-de-Calais.
On rencontre à
Lille les principaux traits des climats tempérés océaniques : les amplitudes
thermiques saisonnières sont faibles, les précipitations ne sont négligeables
en aucune saison. Les hivers y sont doux et les étés frais7.
Urbanisme
Tissu urbain
Trois dimensions
principales ont contribué, souvent conjointement, à façonner le tissu urbain de
la ville actuelle : les extensions successives de la place forte, depuis les
origines de la cité jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, lorsque
les fortifications ont été déclassées ; les destructions survenues lors des
principaux conflits qu’elle a connu au cours de son histoire ; les
restructurations volontaires de l’espace urbain, à l’initiative des
entrepreneurs lors de son industrialisation ou des pouvoirs publics dans le
cadre de sa modernisation.
Extensions de la
place forte
L'enceinte du
Second Empire et les enceintes précédentes depuis le XIIIe siècle.
L’enceinte
fortifiée de Lille a connu sept extensions successives qui ont fait passer l’espace
intra-muros de dix à 1 000 hectares sur une période de 800 ans14. Les trois
principales surviennent : au XIIIe siècle, lors de l’annexion des paroisses
Saint-Maurice et Saint-Sauveur ; en 1670, lors de la construction de la
citadelle et du renforcement du système de défense de la ville par Vauban,
lequel s’est accompagné de l’annexion des faubourgs de Saint-André et de la
Madeleine ; en 1858, à la suite de l’annexion de Wazemmes, Moulins, Esquermes,
Fives et du faubourg Saint-Maurice, au terme de laquelle les trois premières
communes se trouvent largement inscrites dans le nouveau périmètre fortifié. La
première extension définit un périmètre d’urbanisation dense d’origine
moyenâgeuse sous influence flamande ; la seconde une adjonction d’époque classique
française et une infrastructure militaire particulièrement prégnante ; la
troisième l’inscription d'une véritable ville nouvelle, déjà marquée par
l’industrialisation naissante, et une emprise de plus en plus considérable des
fortifications. Déclassées en 1919, ces fortifications et les terrains
militaires qui les entouraient ont offert une réserve foncière à l’implantation
d’infrastructures modernes depuis l’entre-deux guerres jusqu’aux années 1990
(nouvelle faculté de Droit, cité administrative, logements sociaux, voies
rapides, espaces verts, cité hospitalière, Lille Grand Palais et Euralille,
etc.)15 Cette césure entre la partie intra-muros de l'ancienne ville et les
quartiers hors les murs reste par conséquent aujourd'hui encore très sensible.
Destructions
militaires
Régulièrement
endommagée par les nombreux sièges qu’elle a subis, Lille est toujours
reconstruite. Les destructions les plus massives sont aussi les plus récentes.
D’abord au cours de la Révolution et du siège de la ville de 1792. À la vente
des biens nationaux, souvent voués à la démolition, s’ajoutent les dégâts du
siège autrichien au cours duquel un grand nombre d’édifices publics ou
religieux et 2 000 maisons sont endommagés tandis que 500 sont complètement
détruites, en particulier dans le quartier populaire de Saint-Sauveur16. La
Première Guerre mondiale, dont la ville sort exsangue après quatre années
d’occupation, laisse à son tour des traces indélébiles17. Les bombardements de
1914, l’explosion de 1916, les réquisitions et la destruction des
infrastructures par l’occupant laissent une ville en ruine et les baraquements
dans les zones sinistrées ne disparaîtront que lentement entre 1924 et 193018.
La Seconde Guerre mondiale se révèle moins dramatique au plan des
infrastructures industrielles, mais les dommages sont néanmoins considérables :
1 675 immeubles et édifices publics ont été totalement détruits, 1 709
gravement endommagés, 2 208 plus ou moins touchés19.
Restructurations
urbaines
Les quartiers de
Lille et les grands axes de la trame urbaine
Les premières
opérations de restructuration à l’initiative de la puissance publique datent du
XVIIe siècle espagnol lorsque le Magistrat fait percer et paver de nouvelles
rues et impose un nombre défini de types de constructions. C’est l’époque de
l’édification de la Vieille Bourse, de l’essentiel des bâtiments de l’Hospice
Comtesse, des bâtiments d’inspiration hollandaise (comme le rang des
Arbalétriers) et des maisons à arcures dont on trouve encore de nombreux
exemples dans le vieux Lille. La seconde vague survient aussitôt après, avant
la fin du siècle, lorsque Louis XIV ordonne la construction d’un nouveau
quartier dans les faubourgs annexés qui font face à la citadelle, et se
poursuit tout au long du XVIIIe siècle. C’est la naissance du quartier royal,
avec ses hôtels particuliers, ses maisons de premier et second rang à un étage
et, plus largement, l’édification dans le centre de rangs de maisons de même
hauteur à façade identique (rang du Beauregard, rang Anselme Carpentier, rangs
de la rue de la Monnaie, maisons de la place aux Oignons, etc.) Une nouvelle
vague, déterminante, couvre la seconde moitié du XIXe siècle après l’annexion
des communes limitrophes. À la limite sud et ouest de la ville ancienne, de
nouvelles avenues larges et rectilignes prennent la place des fortifications
démantelées (en particulier, l’actuel boulevard de la Liberté avec la Place de
la République en son centre). La ville nouvelle est par ailleurs structurée par
un quadrilatère formé par la rue Nationale, le boulevard Montebello et le
boulevard Victor Hugo autour desquels se bâtissent des immeubles bourgeois.
C’est l’époque de la construction de grands édifices publics (Préfecture,
Palais des Beaux-Arts) et des quartiers universitaires, catholique dans le quartier
Vauban, laïc dans le quartier Saint-Michel. C’est aussi l’époque du percement
de l’actuelle rue Faidherbe, qui relie la gare à la Grand Place, puis de
l’actuelle avenue de la République, qui relie Lille à Roubaix et Tourcoing,
prolongée par le boulevard Carnot jusqu’à la Grand Place, et qui entraîneront
d’importantes destructions de la ville ancienne20. C’est enfin l’époque où la
plupart des nombreux canaux à ciel ouvert disparaissent et où se met en place
un système de voirie. En revanche, dans les quartiers qui échappent à ces
opérations urbanistiques d’envergure, c’est le développement anarchique de
l’habitat ouvrier qui se déploie à proximité d’usines qui ne cessent de
grandir. Le XXe siècle, enfin préoccupé de salubrité publique, devra, pour
faire face au problème récurrent du logement exacerbé par les destructions des
deux guerres, composer avec cet état de fait, souvent en procédant à des
destructions massives avant que ne s’impose l’idée de préservation du
patrimoine21. Ce sera le cas pour l’ancien quartier Saint-Sauveur, déjà
partiellement démoli lors de l’édification du nouvel hôtel de ville dans les
années 1920, et complètement rasé dans les années 1960 pour faire place à de
nouvelles voies et à des ensembles immobiliers modernes.
Quartiers
Contrairement à
la plupart des villes médiévales, Lille ne s’est donc pas développée de manière
circulaire autour d’un hyper-centre, mais par la construction de quartiers
entiers et en absorbant des villes avoisinantes. C'est pourquoi elle se
présente plutôt comme une mosaïque de quartiers, avec chacun une physionomie et
un dynamisme propre.
Vient d'abord le
cœur historique qui constitue aujourd'hui une partie des quartiers du
Vieux-Lille et de Lille-Centre. Ces deux quartiers couvrent toutefois également
des extensions de la ville des XVIIe siècle au XIXe siècle. Viennent ensuite
les quartiers issus des annexions du XIXe siècle, les quartiers des Bois
Blancs, de Vauban Esquermes, de Wazemmes, de Lille-Moulins, du Faubourg de
Béthune, de Lille-Sud, de Saint-Maurice Pellevoisin et de Fives. Viennent enfin
les communes associées au XXe siècle, Hellemmes à l'est et Lomme à l'ouest.
Les quartiers
défavorisés correspondent plus particulièrement à un croissant s’étendant au
sud de la ville et, ponctuellement, à l'est et à l'ouest22. Les quartiers de
Moulins, Faubourg de Béthune et Lille-Sud sont classés zones franches urbaines
et hébergent environ 15 % de la population de la ville23. À l'exception de
Moulins, ces quartiers peinent à se développer malgré les efforts de la
municipalité.
Les quartiers du
Vieux-Lille, de Wazemmes et de Saint-Maurice Pellevoisin connaissent une
évolution particulièrement dynamique. Les raisons de ces évolutions sont
variées. On peut citer principalement la beauté et la richesse historique pour
le Vieux-Lille, la vivacité de la vie associative et artistique pour Wazemmes
et la proximité de nouvelles infrastructures commerciales et de transports
(Euralille, Gare de Lille-Europe) pour Saint-Maurice Pellevoisin.
Conurbation
Tout au long de
son histoire, Lille s’est trouvée enfermée dans ses fortifications. Des
communes puissantes se sont alors développées dans les environs de la place
forte, en particulier au cours de la révolution industrielle : si, entre 1861
et 1931, Lille enregistre une croissance de 50 % de sa population, c’est un
doublement que connaît sa banlieue24 tandis que les populations de Roubaix et
Tourcoing se trouvent multipliées par 2,5. Aujourd'hui, selon l'Atlas
transfrontalier de l'Insee25, l'ensemble formé par l'agglomération transfrontalière
lilloise comprend environ un million d'habitants côté français et 1,2 million
d'habitants si l'on intègre le semis de villes frontalières côté belge telles
que Mouscron, Comines, Wervik, etc. L'agglomération multipolaire dont fait
partie Lille est ainsi la quatrième agglomération française (par sa population)
derrière celles de Paris, Lyon et Marseille.
Cette
agglomération appartient également à une vaste conurbation qui s’étend en
Belgique avec, notamment, les villes de Courtrai, Tournai, Roulers, Mouscron,
Ypres et Menin, totalisant plus de 1,9 million d’habitants26. Elle a donné
naissance, en janvier 2008, au premier groupement européen de coopération
territoriale (GECT), l'Eurométropole Lille Kortrijk Tournai27.
Lille dispose
d’une situation géographique privilégiée. Depuis une trentaine d'années, un
important réseau de transports s’est développé qui en fait aujourd’hui un
carrefour européen, particulièrement au niveau routier et ferroviaire et, dans
une moindre mesure, portuaire et aéroportuaire.
Au niveau
urbain, Lille dispose d’une ceinture périphérique et d’un réseau relativement
dense de voies rapides reliant la majorité des communes de l’agglomération. Les
transports en commun (métro, bus et tramway) sont bien développés mais, comme
dans la plupart des métropoles, ont l’inconvénient d’être principalement en «
étoile », polarisés autour de Lille.
Pour ce qui
concerne la ville de Lille proprement dite (hors Hellemmes et Lomme), la
dernière enquête de 2006 sur les déplacements fait apparaître une mobilité par
habitant plutôt élevée (3,99) par rapport à la moyenne de la Métropole. Le
premier mode de déplacement est la marche à pieds qui représente 47 % des
déplacements. Le second reste l'automobile avec 33 % des déplacements. Mais les
Lillois se déplacent relativement moins en voiture et de moins en moins (-18 %
de déplacements par personne en tant que conducteur entre 1998 et 2006). De
fait, 41 % des Lillois appartiennent à un ménage qui ne possède pas de voiture.
En revanche, ils se déplacent plus en transports collectifs urbains (17 % des
déplacements) et à vélo (2 % des déplacements), ces deux modes de transport
marquant par ailleurs une nette progression depuis la dernière enquête (+ 46 %
pour les transports collectifs et + 39 % pour le vélo)33.
Depuis le début
des années 2000, un effort relativement important de promotion des déplacements
à vélo a été entrepris. Le réseau des pistes cyclables totalise ainsi un peu
plus de 450 km à l'échelle de la métropole et un maillage complet est prévu à
l'horizon 201234. Depuis le 16 septembre 2011, Lille est doté d'un système de
vélos en libre service, le V'Lille, qui propose 2 000 vélos en libre service
répartis sur 270 stations situées à Lille et dans d'autres communes de la
communauté urbaine35. Le service offre également 3 000 vélos en location longue
durée.
Ces dernières
années, Lille s’est ouvert à de nouvelles formes de mobilités ainsi qu’en
attestent les projets Cycloville et EcoTa.co36,37.
Projets
d'aménagements
Lille est
actuellement concernée par trois grands projets d'aménagement :
• le Grand Projet Urbain (GPU)38. Il porte
principalement sur l'aménagement de l'habitat social et de l'habitat ancien des
quartiers de Lille-Sud et de la Porte de Valenciennes à Moulins. Il comprend
notamment la construction de 3 400 logements neufs et la reconstruction ou la
réhabilitation d'une douzaine d'équipements collectifs. Lancé en 2006, il
devrait être achevé en 2015 ;
• l'aménagement des Rives de la Haute
Deûle, entre Lomme et le quartier des Bois Blancs. Il couvre une superficie de
cent hectares et est organisé autour de l’aménagement d’un centre d’activités
dédié aux NTIC, qui accueille le pôle d'excellence EuraTechnologies, et de la
création d’un parc urbain39. Il a été initié en 2004 par la création de la ZAC
des Rives de la Haute Deûle ;
• l'extension d'Euralille, depuis le nord
de la gare Lille-Europe jusqu'à la gare de fret Saint-Sauveur40. Le programme
porte notamment sur l'extension du Grand Palais et l’implantation d'un casino
tandis que la réalisation d'Euralille 2, qui accueille en particulier le nouvel
Hôtel de Région et environ 800 logements, s'est achevée en 2010.
Un quatrième
projet engagé dès 1994 se poursuit par ailleurs. Il s'agit du parc Eurasanté,
destiné à accueillir des entreprises dans la filière de la biologie, des biotechnologies
et de la santé. Le périmètre actuel du parc est de 130 hectares qui devraient
être portés à 170 hectares d'ici à 2020. Le programme à l’horizon 2015 devrait
comprendre 300 000 à 345 000 m2, de bureaux et laboratoires, mais aussi un
centre de service, une résidence hôtelière et des logements41.
Une partie de la
friche de l'ancienne gare Saint Sauveur
Parmi les grands
projets qui restent encore largement à définir, on peut citer la reconversion
de l'emprise de l'ancienne gare Saint-Sauveur dans le centre (environ 20
hectares), et celles des friches de Fives Cail Babcock à Fives (une vingtaine
d'hectares également) et de l'ancienne filature Mossley à Hellemmes (3,2
hectares). Cette dernière a toutefois donné lieu à la création d'une ZAC en
2006, la ZAC du Parc de la Filature, qui propose notamment la construction de
260 logements, un espace vert public de 5 000 m², une médiathèque, une crèche
et une résidence-service pour personnes âgées42.
Enfin, des
études concernant la remise en eau de certains des anciens canaux sont en
cours. Il s'agit principalement de la remise en eau de la basse Deûle dans le
Vieux-Lille, actuellement avenue du peuple Belge. Une première partie devrait
concerner la jonction de l'avenue, en face de l'ancien hospice général, avec le
cours actuel du canal dans la ville de Saint-André-lez-Lille43. Le canal du
Cirque, qui entourait la cathédrale, le canal Saint-Pierre et l'abreuvoir
Saint-Jacques pourraient aussi faire partie du projet, comme la reconstruction
du moulin Saint-Pierre, avec ses trois roues à aube, dont seule subsiste la
façade, rue de la Monnaie.
Toponymie
Le nom de la
ville provient de sa situation géographique : une île sur la Deûle où la ville
a été fondée. Elle est ainsi successivement attestée sous les formes latinisées
Isla dans la charte de 1066, Insula en 1104, castro Insulano en 1177 et enfin
française Lysle en 125944. La forme de 1259 montre un ajout précoce de
l'article défini et son agglutination. En français, le terme isle est attesté
dès le XIIe siècle et est issu du gallo-roman ISULA, issu lui-même du latin
i[n]sula « île, îlot de maisons »45.
Histoire
Lille possède
une longue histoire et une riche tradition de résistance armée. C'est notamment
la ville la plus assiégée de France46 et ses canonniers constituaient une
confrérie très respectée.
Héraldique
Grandes Armes de
Lille d'après Robert Louis.
Les armes de
Lille se blasonnent ainsi : De gueules à la fleur de lys florencée d'argent.
Le blason de
Lille date de 1199. Il porte alors une fleur de lys à cinq feuilles ou pétales.
La fleur de lys à trois branches apparaît en 1235 sur la charte de Jeanne de
Flandre48. Ces armes figureraient la ville, lilia en latin signifiant lys,
florencé pour rappeler l'iris d'eau qui poussait dans les marais qui entouraient
la ville49. Son dessin actuel date de 1926.
Lille a connu
d'autres blasons. En 1811, Napoléon Ier a donné à la ville de Lille des armes
impériales50 : coupé d'azur et de gueules, l'azur au drapeau en lance d'argent
orlé d'or ; la gueule à la ville fortifiée et bombardée, le tout d'argent au
chef cousu des bonnes villes. De tels écus sont encore visibles au niveau du
dôme de la Poste située place de la République et sur la façade de la
préfecture (fronton de l'aile nord).
Sous la 3ème
République, les abeilles (symbole impérial) seront remplacées par des étoiles.
En 1901, le maire de Lille, Gustave Delory, rétablira finalement le blason
initial51.
•
Une légende aux
origines de la ville
Une légende,
celle de Lydéric et Phinaert, situe la fondation de la cité de L'Isle en 640.
La première mention de la ville dans les archives date de l'an 1054. La charte
de consécration de la collégiale Saint-Pierre, en 1066, est le plus ancien
document historique complet. Elle a fait l'objet d'une récente traduction par
le professeur Stéphane Lebecq.
Le peuplement
ancien
Des éléments
archéologiques trouvés dans le sous-sol de la ville indiquent un peuplement
ancien de la vallée, au moins depuis le Mésolithique. En Gaule belgique, le
site de la future ville se situe aux confins des territoires des Ménapiens et
des Nerviens. Quelques fouilles anciennes d'Henri Rigaux au XIXe siècle ont
révélé une présence gallo-romaine sur les rives de la Deûle (Palais Rameau) et
un cimetière mérovingien à Esquermes. Plus récemment, des fouilles menées rue
des Poissonsceaux et sur l'îlot des Tanneurs, ont mis au jour des vestiges
romains. Un édifice rural de la fin du Xe siècle a été fouillé rue Virginie
Ghesquière, dans l'ancienne paroisse d'Esquermes, non loin de la chapelle
Notre-Dame-de-Réconciliation sous laquelle ont été également découverts des
vestiges de la même période. Enfin, une maison carolingienne a été fouillée par
le service municipal d'archéologie sous l'actuel conservatoire de musique,
place du Concert. Aucun élément archéologique ne permet toutefois de faire
remonter le fait urbain avant l’émergence tardive de Lille dans les textes au
XIe siècle. Pourtant, des découvertes archéologiques récentes (2008 & 2009)
ont révélé ou précisé l'existence d'une continuité urbaine ou néo-urbaine
remontant aux temps très anciens, avant même l'occupation romaine, dans les
environs immédiats de Lille. En particulier au sud d'une ligne Ouest-Est
constituée par un repli crayeux (depuis Loos-epi de soil jusqu'à
Wattignies-arbrisseau) avec une descente en pente douce vers le sud. Plusieurs
fermes gallo-romaines ont également été trouvées à Wattignies, Seclin,
Noyelles, Wavrin, constituant une densité d'occupation inhabituelle. De même,
en mars 2009, lors des creusements préparatoires d'un lotissement à
Noyelles-lez-Seclin, on a mis au jour un cimetière mérovingien contenant plus
de 500 tombes, le plus grand cimetière connu à ce jour au nord de Paris.
Le site et
l'émergence de la ville
Le site de Lille
et les premiers lieux de peuplements attestés par les textes
Le nom de la
ville vient de « insula », « l'Isla ». Lille est construite dans un
élargissement de la vallée de la Deûle entre trois régions de relief modéré :
le Barœul au nord-est, les Weppes à l’ouest et le Mélantois au sud. Dans le
détail, le site originel de la ville est difficile à reconstituer car le réseau
hydrographique, peu contraint par le relief, a très tôt été modifié.
À l'emplacement
de Lille, plusieurs petits cours d’eau convergeaient vers la Deûle : Le
Bucquet1, La Riviérette2, le « Ruisseau de Fives »3. L’ensemble formait un
lacis de zones humides. Des zones d’alluvions lœssiques, légèrement plus
élevées, en émergeaient, formant autant de rives marquées ou d’îlots exondés.
Vers l’aval, la Deûle s’encaissait en un lit plus étroit et régulier (avenue du
Peuple Belge).
Jusqu’au
creusement du canal de l’Esplanade au XVIIIe siècle, les marchandises
transportées par voie d’eau devaient transiter par voie de terre entre la «
Haute » et la « Basse » Deûle. Historiens et géographes ont considéré cette rupture
de pente longitudinale, induisant une activité portuaire, comme un facteur
primordial du développement de la ville4.
En outre, la
configuration du fond de vallée permet, à cet endroit, un franchissement
relativement aisé, entre la paroisse Saint-Maurice et la motte féodale. Les
deux bas de versants opposés constituent d’ailleurs les premiers noyaux de
peuplement5 cités dans les textes médiévaux au XIe siècle. Le toponyme insula
(l’île) est né dans ce contexte. Il désigne : soit la motte féodale artificiellement
séparée sur son côté ouest du versant du Weppes par le canal de la Monnaie et
le Saint-Pierre qui reprenait les eaux du Bucquet, soit un îlot plus haut et
plus sec au centre de la vallée, utilisé pour la traversée de la vallée
(approximativement à emplacement de l’Opéra).
Ces deux axes de
circulation ont favorisé, au Moyen Âge, l’urbanisation de « l’île » et de ses
abords. La ville médiévale était traversée de nombreux canaux. Ils reprennent
partiellement les anciens cours d’eau à l’origine de la ville mais beaucoup
sont totalement artificiels, issus des fossés des enceintes successives ou
creusés pour des besoins spécifiques. Soumis à un fort envasement et considérés
comme des agents infectieux, ils ont été comblés ou recouverts au cours du XIXe
siècle.
Moyen Âge
Carte des
Pays-Bas bourguignons en 1477
En orange, les
acquisitions des Ducs de Bourgogne et de Charles Quint.
- 1384 : Artois
(5), Flandre (9), Malines (15)
- 1427 : Namur
(8)
- 1428 : Hainaut
(6), Zélande (10), Hollande (7)
- 1430 : Brabant
(1), Limbourg (3)
- 1443 :
Luxembourg (4)
- Sous Charles
Quint
- Utrecht (17),
Frise occidentale et orientale (14), Gueldre (2)
- provinces
perdues et reprises: Groningue (14), Overijssel (16), Zutphen (11)
- la Picardie va
à la France en 1477.
En vert, La
principauté de Liège indépendante
En rouge,
l'Angleterre
En bleu, la
France
En gris,
d'autres États du Saint-Empire romain germanique
Les 17 provinces
1. le duché de
Brabant
2. le duché de
Gueldre
3. le duché de
Limbourg
4 le duché de
Luxembourg
5. le comté
d'Artois
6. le comté de
Hainaut
7. le comté de
Hollande
8. le comté de
Namur
9. le comté de
Flandre
10. le comté de
Zélande
11. le comté de
Zutphen
12. le marquisat
d'Anvers
13. la
seigneurie de Frise
14. la
seigneurie de Groningue
15. la
seigneurie de Malines
16. la
seigneurie d'Overijssel
17. la
seigneurie d'Utrecht
Au moment de son
émergence dans l'histoire, Lille appartient au comté de Flandre, alors une des
régions les plus prospères d'Europe. Lille intègre un réseau de villes dont
certaines sont héritées de l’urbanisme antique (Boulogne, Arras, Cambrai)
tandis que d'autres sont de développement plus tardif, à l'époque carolingienne
(Valenciennes, Saint-Omer, Gand, Bruges, Anvers, Douai). L’essor ou le
renouveau urbain repose alors sur la fabrication, la diffusion de draps de
laine et sur le commerce.
Dès le XIIe, la
renommée de la foire aux draps de Lille s'accroît. En 1144 apparaît dans les
sources la « paroisse saint Sauveur » qui donna son nom au quartier «
Saint-Sauveur ».
En 1213,
Philippe Auguste vient par trois fois ravager les environs de Lille, pour punir
les comtes de Flandre qu'il ne juge pas assez coopératifs6.
Les comtes de
Flandre, de Boulogne et du Hainaut, l'Angleterre et le Saint Empire Germanique
s'unissent pour faire la guerre à la France et à son roi Philippe Auguste. Lors
de cette guerre, le roi de France Philippe Auguste bat le comte de Flandre et
l'Empereur Germanique Othon IV, elle s'achève par la victoire française de
Bouvines en 1214. Le comte Ferrand de Portugal est emprisonné et le comté tombe
en « quenouille » : c'est son épouse, Jeanne, comtesse de Flandre et de
Constantinople qui gouverne la ville. La comtesse était, dit-on, fort aimée des
Lillois. Lille compte alors 10 000 habitants.
En 1224,
l'ermite Bertrand de Rains, sans doute poussé par des seigneurs locaux, essaye
de se faire passer pour Baudoin Ier de Constantinople, père de Jeanne de
Flandre disparu à la bataille d'Andrinople. Il pousse les comtés de Flandre et
du Hainaut à la sédition contre Jeanne pour recouvrer ses terres. Elle en
appelle à son cousin le roi Louis VIII le Lion. Celui-ci démasque l'imposteur
qui est ensuite pendu par la comtesse Jeanne. Le roi consent en 1226 à libérer
Ferrand de Portugal, qui meurt en 1233, ainsi que sa fille, Marie, peu après.
En 1235, Jeanne octroie une charte à la ville de Lille par laquelle les mayeurs
et les échevins sont choisis à chaque Toussaint par quatre commissaires
désignés par le souverain. Le 6 février 1236 elle fonde, dans l'enceinte de son
palais lillois, l'hôpital Comtesse, qui demeure l'un des plus beaux bâtiments
du Vieux-Lille. C'est en son honneur que la maternité du centre hospitalier
régional universitaire de Lille fut baptisée hôpital Jeanne de Flandre au XXe
siècle.
À la mort de la
comtesse, sans descendance, en 1244 en l'Abbaye du repos de Notre-Dame de
Marquette, les comtés de Flandre et du Hainaut échoient à sa sœur Marguerite II
de Flandre puis au fils de Marguerite, Gui de Dampierre. Suite à la victoire
des milices flamandes, en 1302, lors de la bataille des Eperons d'Or, Lille à
son tour, chasse les Leliaerts et se joint à ses compatriotes flamands7. Lille
passera tout de même sous la tutelle de la France de 1304 à 1369, après la
bataille de Mons-en-Pévèle.
Le comté de
Flandre est rattaché au duché de Bourgogne après le mariage en 1369 de
Marguerite de Male, comtesse de Flandre, et de Philippe II le Hardi, duc de
Bourgogne. Le duc crée en 1385 le Conseil de Lille comprenant une Chambre des
Comptes et une cour de justice, le Conseil de Flandre. Ce conseil est
sédentaire et s'occupe des affaires financières et judiciaires de l'ensemble
des territoires du duc à l'exception de la Bourgogne. Par la suite, Jean sans
Peur déplace le Conseil de Flandre à Gand mais conserve la Chambre des Comptes
à Lille où elle a la charge des affaires financières de tous les territoires à
l'exception du Brabant, de la Hollande, de la Frise et de la Bourgogne8. Lille
devient alors l'une des trois capitales du duché bourguignon avec Bruxelles et
Dijon. En 1445, Lille compte 25 000 habitants. Philippe le Bon, duc de
Bourgogne, et plus puissant que le roi de France, fit de Lille une capitale
administrative et financière.
Le 17 février
1454, soit un an après la prise de Constantinople par les Turcs, Philippe le
Bon organise en son palais ducal de Lille un banquet pantagruélique resté
célèbre sous le nom de « Banquet du Vœu du faisan ». Le duc et ses suivants y
firent le serment sur un faisan richement paré de porter secours à la
Chrétienté.
En 1477, à la
mort de Charles le Téméraire dernier duc de Bourgogne, son héritière Marie de
Bourgogne épouse Maximilien d'Autriche, apportant la ville aux Habsbourg, qui
prend ainsi le titre de comte des Flandres. À Lille, en 1477, la Chambre des
Comptes de Lille est alors supprimée9. À la fin du règne de l'empereur romain
germanique Charles V, dit Charles Quint, les Flandres espagnoles échoient à son
fils aîné. Lille passe donc sous la tutelle de Philippe II d'Espagne, roi
d'Espagne. La ville resta sous autorité espagnole jusqu'au règne de Philippe IV
d'Espagne.
Porte de Paris,
construite en l'honneur de Louis XIV
Époque moderne
Le XVIe siècle
est surtout marqué par les épidémies de peste, l'essor de l'industrie textile
dans la région, et les révoltes protestantes.
Le Magistrat de
Lille crée une école latine en 1529 ; les Jésuites s'établissent à Lille en
1562 et prennent la direction du collège municipal.
En 1542, la
commune recense les premiers calvinistes. En 1555 a lieu une répression
anti-protestante. Au début de l'année 1560, les Hurlus, rebelles protestants se
réclamant de l'autorité du prince d'Orange, écument la région de Tournai,
détruisant églises et couvents, ce qui leur vaut la répression par les Tercios
espagnols menés par le duc d'Albe, envoyé par Philippe II d'Espagne. En avril
1578, les Hurlus prennent le château des comtes de Mouscron. Après s'en être
fait déloger quatre mois plus tard par un régiment wallon catholique, et s'être
fait reprendre la ville de Courtrai par le bailli de Mouscron, ils tentent à
plusieurs reprises de prendre la ville de Lille pendant les années 1581 et
1582, mais en vain. Les Hurlus auraient notamment été repoussés par l'héroïne
légendaire Jeanne Maillotte. Dans le même temps (1581), avec l'appui
d'Élisabeth Ire d'Angleterre, le nord des Pays-Bas espagnols, devenu
majoritairement protestant, se révolte avec succès et devient les
Provinces-Unies.
En 1667, la
ville, redevenue riche et prospère, est assiégée et prise par Vauban en huit
jours (20-27 juillet) simultanément avec Douai10 sous les yeux du Roi Soleil.
Lille devient alors française en 1668 par le traité d'Aix-la-Chapelle, ce qui
provoque le mécontentement des Lillois. Vauban fortifie la ville et en est
nommé gouverneur en 166811. D’autres grands travaux de 1667 à 1670, outre la
citadelle, comme la création des quartiers de Saint-André et de la Madeleine,
rallient la confiance des sujets flamands. D'avril à décembre 1672, le Roi
nomme D’Artagnan gouverneur de la ville en remplacement momentané du maréchal
d'Humières12.
Au cours de la
guerre de Succession d'Espagne, qui oppose entre autres la France à la
coalition entre la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies, l’Autriche et la
Prusse, la ville fortifiée est assiégée mi-août 1708 par les 75 000 hommes du
duc de Marlborough et du prince Eugène de Savoie. La garnison lilloise,
commandée par le maréchal de Boufflers, est de 15 000 hommes. Fin octobre,
Boufflers doit abandonner la ville, et se replie avec 5 000 hommes dans la
citadelle Vauban. Il capitule finalement début décembre. La ville est alors
occupée pendant cinq ans par les troupes de la coalition. Lille est rendue à la
France quand la paix est signée à Utrecht le 11 avril 1713.
Carte du XVIIIe
siècle du vieux Lille et de la citadelle Vauban
Pendant le
XVIIIe siècle, siècle des Lumières, Lille reste profondément catholique, et en
1789 la ville ne connaît pas véritablement de révolution populaire. Elle subit
cependant des émeutes et la destruction de nombreuses églises. En 1790, a lieu
l'installation de la première municipalité élue.
La Révolution
française
Boulets de canon
factices sur les façades de la place du Théâtre à Lille
La Révolution
française pousse en 1792 les Autrichiens, alors présents dans les
Provinces-Unies, à assiéger Lille le 20 avril, jusqu’à une trêve le 18 mai. Un
nouveau siège commence à l’automne, accompagné d’un bombardement qui dure du 29
septembre au trois octobre. Confronté à la résistance des Lillois conduits par
leur maire François André et à la pression des armées révolutionnaires, Albert
de Saxe-Teschen lève le siège le 8 octobre13.
Le 12 octobre
1792, la Convention nationale décrète à l'unanimité que « Lille a bien mérité
de la patrie ». Pour célébrer la résistance de la ville, les habitants
placèrent sur certaines façades des boulets de canon factices (notamment dans
les façades du « rang du beau regard »), autour de la « place du théâtre». De
même la « colonne de la Déesse », initialement sculptée pour figurer sur l'Arc
de triomphe de l'Étoile, a été érigée en 1845 sur la « Grand'Place » en
commémoration de l'évènement14.
La ville
continue de grandir, et en 1800 elle compte 53 000 habitants ; elle devient le
chef-lieu du département du Nord en 1804 et développe son enseignement public,
rue des Arts.
Au début du XIXe
siècle, le Blocus continental du Royaume-Uni par Napoléon Ier permet à la
région de développer encore son industrie textile. Lille travaille le coton, et
les proches communes de Roubaix et Tourcoing, la laine.
En 1846, la
première ligne de chemin de fer entre Paris et Lille est construite.
En 1853,
Alexandre Desrousseaux compose sa fameuse berceuse, (L'Canchon-Dormoire), «
Dors min p’tit quinquin ».
La ville
développe son enseignement supérieur en établissant une faculté des sciences et
une École des arts industriels et des mines en 1854.
En 1858, un
décret impérial annexe les communes limitrophes de Fives, Wazemmes, Moulins et
Esquermes à Lille. Lille compte 158 000 habitants en 1872, plus de 200 000 en
1891 et 217 000 habitants en 1912. En 1896 Lille devient la première
municipalité de France présidée par un socialiste, Gustave Delory. La grande
ville vit pleinement la révolution industrielle. Grâce notamment à la machine à
vapeur et aux métiers à tisser mécaniques, la ville devient opulente15.
Les facultés
universitaires se développent entre la rue Jean-Bart et la rue Jeanne-d'Arc et
forment l'université de Lille.
Première Guerre
mondiale
Le haut de la
rue Faidherbe, face à la gare, en 1916
Lille est
déclarée « ville ouverte » le 1er août 1914 (ses fortifications sont déclassées
depuis 1910) et l’État-major l'évacue le 24 août. La ville retrouve une
importance stratégique avec la « course à la mer » et est réoccupée le 3
octobre par l'armée française. Du 4 au 13 octobre 1914, en faisant tourner
l'unique canon dont les troupes lilloises disposent, les défenseurs réussissent
à duper l'ennemi et à lui tenir tête plusieurs jours sous les intenses
bombardements qui détruisent plus de 2 200 immeubles et maisons, en particulier
dans le quartier de la Gare. C'est précisément pendant cette période que se
signalent les Lilloises qui soignent les blessés des 2 camps, en particulier
une forte personnalité qui fera parler d'elle en 1915 : Louise de Bettignies,
âgée de 28 ans (paraissant 20, détail important pour la suite) et parlant 4
langues dont l'allemand et l'anglais. Traversant les ruines de Lille, elle
assure la navette (munitions et aliments) avec les soldats qui tiraient encore
sur les assiégeants. Dans les hôpitaux de fortune, elle écrit les lettres en
allemand dictées par les mourants allemands pour leur famille. En 1915, pour
les services anglais, elle va construire le réseau de renseignement (derrière
les lignes allemandes) qui se révélera le plus étendu et le plus efficace de
toute la guerre, sur 40 km de front autour de Lille. Elle dirige plus de 100
personnes appartenant à toutes les couches de la société du département du
Nord. Elle permit le premier bombardement aérien d'un train qui transportait le
Kaiser en visite secrète à Lille en février 1915. Son dernier message, avant
d'être arrêtée à Tournai en septembre 1915 fut pour annoncer la préparation de
l'offensive allemande sur Verdun pour début 1916, information considérée comme
absurde par l'état-major français.
Avec de
nombreuses réquisitions en nourriture, matériel et des prises d'otages,
l'occupation allemande est dure, comme partout au nord du front.
La nuit du 11
janvier 1916, le « dépôt de munition des dix-huit ponts » explose sur le
Boulevard de Belfort. La déflagration, énorme, est entendue jusqu'au centre des
Pays-Bas. Elle souffle le quartier Moulins, détruisant une vingtaine d'usines,
des centaines de maison et provoquant la mort de 104 civils et plusieurs
centaines de blessés. On peut penser qu'un nuage de vapeur de mercure a pollué
la zone située sous les retombées de l'explosion. On n'a pas su si un sabotage
ou un accident était à l'origine de l'explosion.
La ville est
libérée, sans résistance, le 17 octobre 1918 par les troupes britanniques du
général William Birdwood accueillies par une foule lilloise en liesse. Le 28
octobre, le général Birdwood reçoit le titre de citoyen d’honneur de la ville
de Lille.
Les Années
folles, la Crise et le Front populaire
Carte de Lille
et de ses environs en 1922. La grande urbanisation entre les villes n'a pas
encore eu lieu.
En juillet 1921,
à l'institut Pasteur de Lille, Albert Calmette et Camille Guérin mettent au
point le premier vaccin antituberculeux, plus connu sous le nom de BCG pour «
Bacille de Calmette et Guérin ».
Dès 1931, Lille
subit les répercussions de la crise de 1929 et le tiers de la population
lilloise vit dans la pauvreté en 1935. En 1936, le maire de Lille, Roger
Salengro devient ministre de l'Intérieur du Front populaire, et se suicide
suite à la calomnie menée à son encontre par les milieux d'extrême droite.
Seconde Guerre
mondiale
Article détaillé
: Lille pendant la Seconde Guerre mondiale.
La poche de
Lille est prise le 31 mai 1940 par les Allemands, après une héroïque résistance
du groupement du général Molinié. Les Allemands impressionnés leur rendirent
les honneurs sur la Grand Place le 1er juin.
Dès l'invasion
de la Belgique, les Lillois encore marqués par la Première Guerre mondiale
fuient en grand nombre. Lille, dans la zone rattachée au commandement allemand
de Bruxelles, ne fit jamais partie du gouvernement de Vichy. Le Nord et le
Pas-de-Calais sont pour l'essentiel libérés en cinq jours du 1er au 5 septembre
1944 par des troupes britanniques, américaines, canadiennes et polonaises ; à
l'exception de la côte, et spécialement de Dunkerque qui fut une des dernières
villes libérées de France. Le 3 septembre, les troupes allemandes commencent à
quitter la ville pour ne pas être encerclées par les troupes britanniques déjà
en route vers Bruxelles. La résistance lilloise reprend une partie de la ville
au cours de furieux combats entre Allemands en déroute et FFI qui commenceront
par l'ordre d'insurrection lancé le 2 septembre. La résistance s'empare des
principaux sièges administratifs et attaque les troupes allemandes en retraite
puis, par un audacieux coup de main, trois groupes d'élèves policiers commandés
par le lieutenant Basseux prennent la citadelle en faisant plus de 300
prisonniers. Ils s'emparent d'un important matériel qui permet à la résistance
de continuer les combats contre les colonnes allemandes qui arrivent à pénétrer
jusqu'à l'hôtel des postes. Le 3 septembre 1944 vers 17 heures, c'est dans une
ville de Lille qui s'est déjà en partie libérée qu'entrent triomphalement les
chars britanniques. Le dernier échange de feu eut lieu le 4 septembre, au sud
de Lille, au village de Noyelles-lès-Seclin, sous la menace du dernier carré d'irréductibles
: une compagnie de SS ayant obligé les éléments de la Wehrmacht (qui voulaient
fuir vers la Belgique) du fort de Seclin à tenir une position dans le bois
d'Emmerin. La concentration d'artillerie et de munitions allemande provoqua la
destruction de 2 chars britanniques entre Noyelles et Houplin Ancoisne. Un 3e
char évita de justesse de connaitre le même sort grâce à un habitant du village
parlant l'anglais et put, caché par la petite église de Noyelles, détruire la
totalité de la position allemande en une suite d'obus ajustés sur le bois
d'Emmerin, déclenchant l'explosion des stocks de munitions. Le rationnement
prit fin en 1947 et le ravitaillement ne redevint normal qu'en 1948.
De
l'Après-Guerre à aujourd'hui
Dans les années
1960 et 1970, la région doit faire face à la crise du textile et de la
métallurgie.
En 1962,
l'agglomération Lille-Roubaix-Tourcoing est considérée comme l'une des huit «
métropoles d'équilibre ». En 1967 les chambres de commerce de Lille, Roubaix et
Tourcoing sont fusionnées. En 1968, est créée la « Communauté urbaine de Lille
» (désormais « Lille Métropole communauté urbaine ») qui regroupe 87 communes
autour de Lille. Lille compte en outre aujourd'hui deux communes associées :
Hellemmes (1976) et Lomme (2000). La Ville de Lille a été une des premières en
France à développer une démocratie participative en créant dix conseils de
quartier (1978), un Conseil communal de concertation (1996), un conseil
municipal d'enfants (1999). Elle compte actuellement 230 000 habitants. En 1998,
Lille est désignée ville candidate de la France pour les JO de 2004 devant Lyon
mais ne sera pas retenue par le CIO. L'agglomération de Lille est devenu le
troisième pôle éducatif de France avec plus de 115 000 élèves, étudiants et
stagiaires de plus de 15 ans. Le PRES université Lille Nord de France regroupe
les six écoles doctorales du Nord-Pas-de-Calais, et rassemble 3 000 doctorants.
Imaginé en 1971,
le Véhicule automatique léger (VAL), premier métro automatisé au monde, est
inauguré en 1983. En 1993, la ligne TGV-Nord, qui relie Paris et Lille en une
heure, « rapproche » les deux villes, et en 1994 l'ouverture du Tunnel sous la
Manche, puis l'arrivée de l'Eurostar dans la nouvelle gare « Lille-Europe »
placent Lille au centre du triangle Paris, Londres, Bruxelles.
Dès le début des
années 1980, Lille se tourne vers le secteur tertiaire.
En 1991 débutent
les travaux d'Euralille, projet d'aménagement urbain autour des gares TGV. Le
quartier, d'architecture résolument moderne, comporte des immeubles de bureaux,
des centres d'affaires, des commerces, des logements et des espaces verts. En
1994 sont inaugurés le centre Euralille et Lille Grand Palais.
La ville de
Lille a été désignée « capitale européenne de la culture » en 2004 et, sous
l'autorité de Martine Aubry, a développé une forte notoriété sur le plan
international en accueillant, lors des évènements et créations artistiques, 9
millions de visiteurs.
Le titre de
co-capitale européenne de la culture en 2004 et le classement du beffroi de
l’hôtel de ville au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2005 augmente le
rayonnement touristique de l'agglomération.
Enseignement
Établissements
éducatifs
Article détaillé
: Liste des établissements scolaires de Lille.
Les
établissements éducatifs de la commune relèvent de l'académie de Lille97 qui
évolue sous la supervision de l'Inspection académique du Nord.
En 2010, la
commune compte 50 écoles maternelles, 51 écoles élémentaires, 21 collèges, 16
lycées généraux, neuf lycées professionnels et un EREA. L'enseignement privé
sous contrat y tient une part importante puisqu'il concerne neuf collèges, neuf
lycées généraux, trois lycées professionnels et une école active bilingue.
Huit lycées
comprennent des classes préparatoires aux grandes écoles, soit quatre lycées
publics : Faidherbe (filières scientifique, économique, littéraire et
commerciale), Berger (filière économique), César-Baggio (filières scientifique
et réservée aux techniciens supérieurs), Montebello (filière scientifique) et
quatre lycées privés : Saint Pierre (filière scientifique), Ozanam (filière
scientifique), Saint Paul (filière économique), Notre Dame de la Paix (filière
littéraire et commerciale)98.
Sont par
ailleurs situés dans la commune des établissements des trois universités
lilloises, l'Université Lille I (sciences et technologies), l'Université Lille
II (droit et santé), l'Université Lille III (sciences humaines, lettres et
arts). Leurs laboratoires contribuent au pôle de recherche et d'enseignement
supérieur Université Lille Nord de France.
Les locaux de
plusieurs établissements d'enseignement supérieur sont également situés dans la
commune : Skema Business School, École des hautes études commerciales du Nord,
École supérieure de journalisme de Lille, Institut d'administration des
entreprises de Lille, Institut d'études politiques de Lille (« Sciences Po
Lille »), Institut d'économie scientifique et de gestion — School of
Management, ESME-Sudria, Institut catholique d'arts et métiers. Y sont
également situés des laboratoires de recherche de l'École nationale supérieure
de chimie de Lille, de l'École nationale supérieure d'arts et métiers et de
l'École centrale de Lille.
Vie étudiante
Article détaillé
: Études supérieures à Lille.
L'institut
catholique de Lille
Au XVIe siècle,
c'est Douai qui accueille les facultés nordistes99. À cette époque et jusqu'au
XVIIIe siècle, Lille ne possède ni université, ni académie, mais seulement
quelques collèges enseignant les humanités, successeurs des écolâtres de la
collégiale Saint-Pierre de Lille établis depuis le XIIIe siècle. Le premier
collège municipal, tenu par les Jésuites, est créé en 1529.
Au cours du
XVIIIe siècle, un enseignement artistique commence à se développer : une école
publique de dessin s'ouvre en 1753, une école d'architecture en 1758 et un
cours de mathématiques en 1763. Ces trois institutions fusionnent en 1766 pour
donner naissance aux Écoles académiques de Lille100. De même, des sociétés
savantes se créent : d'abord une société littéraire, Le Brunin, fondée
notamment par Charles-Joseph Panckoucke, libraire et éditeur de revue ; puis,
en 1785, le Collège des Philalèthes101, fondé par Liborio Valentino,
apothicaire à Lille. Issu d'une loge maçonnique, ce collège qui enseigne les
sciences et techniques est actif jusqu'à la Révolution française. Il est suivi
en 1796 par l'ouverture d'une École centrale102, rue des Arts, dont les
enseignements sont assurés au travers de chaires municipales. L'enseignement
scientifique est soutenu par la société des sciences, de l'agriculture et des
arts de Lille à partir de 1802.
Mais ce n'est
qu'au cours du XIXe siècle que la vocation académique de Lille s'affirme. Une
école de médecine est mise en place en 1805 ; des cours municipaux de sciences
sont établis en 1817 par Charles Delezenne et Frédéric Kuhlmann ; la faculté
des sciences de Lille est fondée en 1854, rue des Arts ; une école publique
d'ingénieurs est créée en 1854 rue du Lombard par la municipalité de Lille et
devient en 1860 l'École impériale des arts industriels et des mines103.
Dès la création
de la faculté des sciences, de nombreux bâtiments sont construits pour
accueillir les étudiants entre le boulevard Jean-Baptiste Lebas et la rue
Jeanne d'Arc, dans le quartier Saint-Michel. C'est là que s'établissent aussi,
en 1872, l’École des arts industriels et des mines rebaptisée sous le nom
d'Institut industriel du Nord, devenu depuis l’École centrale de Lille, et, en
1874, la faculté de médecine et de pharmacie de Lille.
C'est à la même
époque, en 1875, que sont créées les facultés catholiques (droit, lettres et
sciences) qui se fédèrent en 1877 sous le terme d'institut catholique de
Lille104, lequel s'installe au cœur du quartier Vauban Esquermes. Toujours
présent dans ses locaux historiques, il comprend aujourd'hui six facultés :
lettres et sciences humaines, droit, sciences et technologies, médecine,
théologie, sciences économiques et gestion, et une vingtaine d'écoles et
instituts qui composent la Fédération universitaire et polytechnique de Lille
(FUPL, connue sous le nom d'Université catholique de Lille)105.
La bibliothèque
universitaire et la faculté des Lettres de 1895, vues de la rue Jean-Bart
(Lille)
En 1887, au
terme de nombreuses péripéties106, les facultés douaisiennes de lettres et de
droit sont transférées à Lille, mettant un point final à trente ans de
rivalités entre les deux villes107. Toutes les facultés publiques sont ainsi
regroupées à Lille et sont unifiées pour devenir l’université de Lille. Elle
est suivie par l’École supérieure de commerce de Lille, fondée en 1892 ;
l’École nationale supérieure de chimie de Lille, créée en 1894 en tant
qu'Institut de chimie de Lille ; l'Institut Pasteur de Lille, établi en 1898 ;
l’antenne lilloise de l’École nationale supérieure d'arts et métiers, créée en
1900108.
Comme dans le
reste du pays, les évènements de mai 1968 entrainent à Lille un déménagement
vers des campus modernes en périphérie, de l'École centrale de Lille en 1968,
puis de l'École nationale supérieure de chimie de Lille et de l'université
entre 1970 et 1974. L’État crée alors à partir de l'université trois entités
publiques axées chacune autour d’un campus spécifique : Lille I à Villeneuve-d'Ascq,
Lille II à Lille et Ronchin et Lille III également à Villeneuve-d'Ascq.
Cependant, au
cours des années 1990, un retour partiel dans Lille s'amorce : l'institut
d'administration des entreprises dépendant de Lille I s'implante dans le
quartier du Vieux-Lille et, en 1991, l'Institut d'études politiques de Lille
s'installe dans le quartier de Moulins où il est rejoint par la faculté de
Droit à partir de 1995.
En 2006,
l'agglomération de Lille était, après Paris et Lyon, le troisième pôle éducatif
de France avec plus de 115 000 élèves, étudiants et stagiaires de plus de 15
ans109. Le PRES université Lille Nord de France comprend le Collège doctoral
européen Université Lille Nord de France110, qui regroupe les six écoles
doctorales du Nord-Pas-de-Calais, et rassemble 3 000 doctorants.
Cultes
Article détaillé
: Liste des lieux de culte de Lille.
Lille est un
haut lieu du catholicisme depuis les origines de la ville. Tout au long de son
histoire, elle en a connu les excès, comme à l'époque de la Contre-Réforme,
mais aussi les avancées avec, par exemple, le catholicisme social d'un
Philibert Vrau. C'est également une terre d'immigration qui a amené avec elle
un renouveau du protestantisme à partir du début du XIXe siècle, une petite
communauté juive au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et une importante
communauté musulmane à partir du début du XXe siècle.
Catholiques
L'autel et la
statue de Notre-Dame de la Treille dans la sainte chapelle de la cathédrale
Dès les
origines, Lille connaît une vie religieuse intense qui se traduit notamment par
la multiplication rapide des paroisses : en 1280, Lille en possède déjà
sept111. Elle se traduit aussi par la fondation d'un béguinage en 1240 et le
développement des fondations religieuses, comme par exemple celle des
dominicains, et hospitalières, dont la plus célèbre est l'Hospice Comtesse
fondé en 1236. De grandes cérémonies religieuses ponctuent l'année liturgique,
notamment autour du culte de Notre-Dame de la Treille, à laquelle une série de
miracles est attribuée à partir de 1254.
Entre le milieu
du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, Lille devient un bastion de la
Contre-Réforme112. Cette époque est marquée par l'arrivée des jésuites, des
capucins, des augustins, des minimes, des carmes déchaussées, des brigittines,
des carmélites, des urbanistes, des célestines, des ursulines, etc. qui partout
bâtissent des couvents. En 1634, après quatre siècles de dévotion, la Vierge
Marie devient la sainte patronne de la ville sous le vocable de
Notre-Dame-de-la-Treille. Elle est fêtée le dimanche après la Sainte Trinité
(fin mai-début juin). Saint Eubert, l'un des principaux évangélisateurs des
nerviens et des ménapiens dans la seconde moitié du IIIe siècle qui œuvra aux
côtés de saint Piat de Seclin113, est, quant à lui, patron secondaire de Lille.
Fêté le 1er février, ses reliques reposèrent pendant de longs siècles au sein
d'une châsse en la collégiale Saint-Pierre jusqu'à sa profanation en 1791.
Après la
Révolution française et tout au long du XIXe siècle, le militantisme catholique
lillois reste très vivace. Il est notamment incarné par une bourgeoisie
majoritairement monarchiste mais aussi par une partie du patronat animée d'une
conception chrétienne du corporatisme et qui fut à l'origine de nombreuses
initiatives comme la création de l'Université catholique de Lille en 1875.
Pourtant, ce n'est que le 25 octobre 1913 que l'archidiocèse de Cambrai est
divisé en deux pour donner naissance au diocèse de Lille.
Présents à Lille
depuis 1224, les dominicains y sont toujours bien implantés grâce à la
quarantaine de religieux du couvent Saint-Thomas-d’Aquin. La spiritualité
franciscaine est également, et depuis longtemps, ancrée à Lille. Cela est moins
vrai, actuellement, pour les frères du premier Ordre stricto sensus mais le
Tiers-Ordre, organisé en fraternités laïques franciscaines (près de
quatre-vingt membres « gravitant » autour de Lille), reste assez présent114.
En 2008, Lille
est élevée au rang d'archevêché métropolitain, siège de l'archevêque qui a
autorité sur les diocèses d'Arras, Cambrai et Lille. En 2011, l'archevêque
lance une série d'évènements et de manifestations, devant s'étaler sur trois
ans, afin de fêter le centenaire du diocèse en 2013.
Protestants
Les premières
traces de la religion luthérienne apparaissent à Lille en 1526. Mais c'est
surtout à partir du milieu du XVIe siècle que se développe un important
mouvement calviniste. Il sera complètement éradiqué par la répression au cours
des décennies qui suivent et, à la fin du siècle, il n'en reste pratiquement
pas trace, les survivants se trouvant rejetés dans la clandestinité. Ce n'est
ensuite qu'au début du XIXe siècle, en 1804, qu'un lieu de culte est concédé
aux protestants qui ne constituent alors qu'une toute petite communauté,
principalement étrangère. Elle va se renforcer progressivement avec
l'industrialisation et l'arrivée d'entrepreneurs et d'universitaires, puis, à
partir de 1871, de réfugiés alsaciens et lorrains. Le protestantisme participe
alors au développement du christianisme social et se diversifie avec l'arrivée
d'églises adventiste, pentecôtiste, baptiste et de l’Armée du salut.
Finalement, Lille serait aujourd'hui la principale zone d'implantation du
protestantisme dans le Nord115. Une église anglicane, la Christ Church de
Lille, célèbre les offices en anglais.
Orthodoxes
Une petite
communauté russe orthodoxe se constitue à Lille après la révolution bolchevique
de 1917. La paroisse Saint-Nicolas est fondée en 1925. En 1935, la communauté
compte environ 130 membres et, en 1936, l’église Saint-Nicolas est construite
dans le quartier de Fives116. Jusqu’au début des années 1950, elle accueillera
également les fidèles grecs orthodoxes avant qu’ils ne disposent de leur propre
lieu de culte, l’église Saint-Paul dans le Vieux-Lille.
Juifs
Ce n’est
qu’après la révolution, à la fin du XVIIIe siècle, que les premières traces
d’une communauté juive apparaissent à Lille. Mouvante, issue de colporteurs
venus des Pays-Bas ou d’Allemagne dont certains se sont fixés et ont été
rejoints par leur famille, elle est alors très réduite, de l’ordre de quelques
dizaines de familles au début du XIXe siècle. Un local est loué en 1807 pour y
établir une première synagogue. Les effectifs de la communauté doublent
probablement entre 1810 et 1870 avant de connaître un essor plus significatif à
partir de 1871 avec l’arrivée de réfugiés alsaciens et lorrains. Elle sera
suivie de l’arrivée de juifs d’Europe centrale et orientale à partir de 1890.
Lille devient le siège consistorial du Nord en 1872 et, en 1885, le conseil municipal
de Lille concède un terrain rue Jean Bart pour la construction d’une synagogue
à la mesure des besoins de la communauté. Elle est inaugurée en 1891. La
communauté aura à souffrir d’un certain antisémitisme lors de l’affaire Dreyfus
puis des lois de ségrégation et de la grande rafle du 11 septembre 1942 pendant
l’occupation allemande. Actuellement, la communauté juive de Lille et ses
environs compterait environ 3 000 membres117.
Musulmans
Une communauté
musulmane se constitue à Lille dès le lendemain de la Première Guerre mondiale.
Cependant, le fait religieux ne commence à prendre de l’ampleur qu’au cours des
années 1960 et une première mosquée officielle, la mosquée El-Forkane, voit le
jour en 1972. Elle est installée dans une ancienne chapelle dominicaine, prêtée
par les sœurs, qui sera plus tard rachetée par une association de la communauté
musulmane. Depuis lors plusieurs mosquées ont été créées et Lille en compte
aujourd’hui une douzaine. La grande mosquée, la mosquée Al-Imane, a été fondée
en 1982. C’est là que s’est installé, en 2003, le lycée Averroès, premier lycée
musulman de France. Elle accueille aussi l’Institut Culturel Al-Imane qui
dispense notamment des cours de langue arabe et de religion. Lille compte
également, depuis 2006, un institut supérieur de sciences humaines et de
théologie musulmane, l’Institut Avicenne de Sciences Humaines (IASH)118.
Manifestations
culturelles et festivités
Chaque année, le
premier week-end de septembre, la ville organise la grande Braderie de Lille,
l'un des plus grands rassemblements de France et le plus grand marché aux puces
d'Europe. Ses origines remontent au XIIe siècle et elle reçoit de nos jours
environ deux millions de visiteurs chaque année119.
La ville
accueille par ailleurs régulièrement plusieurs festivals de cinéma, de musique
ou encore de photographie :
• le Festival du Cinéma Européen de Lille,
qui se tient chaque année en mars ou avril ;
• le Festival international du film
indépendant de Lille, qui se déroule dans divers lieux de la métropole en juin
et juillet ;
• la Fête de l'Animation, qui propose
chaque année depuis 2004 un regard sur le cinéma d'animation autour du monde ;
• Le Printemps de la Vieille Bourse,
festival de jazz et de musiques actuelles organisé chaque année en mars ou
avril ;
• le Festival Paysages Electroniques, dédié
aux musiques électroniques et à la création digitale, organisé en avril ;
• le festival Jazz en nord, qui se déroule
dans toute l'agglomération lilloise d'octobre à fin mars ;
• le Festival Wazemmes l'Accordéon, qui se
déroule entre mai et juin ;
• Les Paradis Artificiels, festival de
musiques actuelles qui se tient en avril ;
• Le Père-Noël est-il un rocker ?, festival
musical et social se déroulant chaque année fin-novembre, début-décembre ;
• les Transphotographiques, festival
organisé par la Maison de la Photographie en mai et juin.
Ainsi que des
évènements à caractère plus local :
• le Festival international de la soupe,
chaque 1er mai à Wazemmes, sur la place du marché de Wazemmes et aux environs
de la maison folie de Wazemmes après la traditionnelle manifestation des
travailleurs ;
• le Lille Comics Festival, le premier ou
second week-end de novembre pour les passionnés de bandes dessinées
anglo-saxonnes ;
Lille Grand
Palais accueille également de nombreux salons et expositions périodiques parmi
lesquels, depuis 2008, la Foire Européenne de l’Art Contemporain Lille Art
Fair, en avril.
Santé
La tradition
hospitalière lilloise remonte aux origines de la cité, qui se confondent
pratiquement avec la fondation des premiers hospices120. Aujourd'hui, Le Centre
hospitalier régional universitaire de Lille est le plus important établissement
hospitalo-universitaire au Nord de l’Europe. Chaque année, il assure plus de 1
000 000 de consultations et près de 100 000 hospitalisations121. Premier
employeur de la région avec, en 2009, 12 600 professionnels de la santé, il
couvre 12 hôpitaux spécialisés122. Il est inscrit dans un campus
hospitalo-universitaire, constitué des facultés de médecine, de chirurgie
dentaire et des sciences pharmaceutiques et biologiques de Lille, et dans le
parc Eurasanté, qui compte une centaine d'entreprise des secteurs de la biologie
et de la santé. Certifié de niveau 1 par la Haute Autorité de Santé, le CHRU
forme par ailleurs un millier d'élèves hospitaliers par an et concentre ses
activités de recherche sur un certain nombre de thèmes d’excellence (plus
particulièrement, le cancer, les maladies cardiovasculaires et métaboliques,
les maladies neurologiques et mentales et les maladies inflammatoires et
infectieuses).
Au côté de cet
important dispositif public, Lille compte également une quinzaine
d'établissements privés, dont les plus importants sont le Groupe Hospitalier de
l'Institut catholique de Lille et les polycliniques de La Louvière et du Bois.
Sports
Voir :
Catégorie:Sport à Lille.
Clubs
professionnels ayant joué ou jouant à Lille
Équipe Sport Fondé
en Ligue Stade
Sporting Club
fivois
Football
1901
Fusion avec
l'Olympique lillois en 1944 Stade
Virnot
Olympique
lillois
Omnisports 1902
Fusion avec le
Sporting Club de Fives en 1944 Stade
Henri-Jooris
LOSC Lille
Football
1944
Championnat de
France de football
Grand Stade
Lille Métropole à Villeneuve-d'Ascq
Lille Université
Club
Omnisports 1921
Nombreuses
sections professionnelles Selon discipline
Lille Métropole
Rugby Club
Rugby à XV
1996
Championnat de
France de rugby à XV de 1re division fédérale
Stadium Lille
Métropole
Lille Métropole
Hockey Club
Hockey sur gazon
1924
Division élite
de hockey sur gazon
Selon discipline
(out/in door)
ASPTT Lille
Métropole
Omnisports 1922
Nombreuses
sections professionnelles Selon discipline
Lille Métropole
Athlétisme
Athlétisme
2006
Fusion de
l’ASPTT Lille et de l’US Tourcoing Stadium
Lille Métropole à Villeneuve-d'Ascq
Lille Métropole Basket Clubs
Basket-ball
1994
Pro B (basket-ball)
Palais des
sports Saint Sauveur
La ville de
Lille, comme de nombreuses villes françaises, connaît en raison de contraintes
en termes d'emplacement disponible et de transport, de recours d'associations
NIMBY, et d'un transfert de compétences des infrastructures sportives des
mairies vers la communauté urbaine, un départ des équipes vers les communes
limitrophes :
• le LOSC Lille, autrefois basé dans le
Vieux-Lille, joue depuis 2012 au Grand Stade Lille Métropole, à cheval sur les
communes de Villeneuve-d'Ascq (stade) et de Lezennes (parking silo de 3 000
places123). Il peut accueillir 50 000 spectateurs. Le centre d'entraînement du
club et son siège se situent, quant à eux, à Camphin-en-Pévèle ;
• le Lille Métropole Hockey Club joue
depuis 1924 à Lambersart ;
• le Lille Métropole rugby club joue au
Stadium Nord Lille Métropole.
À côté du Lille
Métropole rugby club, Lille compte de nombreux clubs amateur de haut niveau,
avec notamment le Tennis Club Lillois, le Lille Métropole Natation, ou l'OSM
Lomme Lille Métropole (handball).
Chaque année, le
semi-marathon de Lille fait l'ouverture de la braderie de Lille. Le marathon de
la Route du Louvre, qui relie Lille à Lens, connaît aussi un grand succès
depuis sa première édition en 2006. Il s'accompagne de randonnées familiales
très fréquentées.
Le 6 août 2008,
Lille décide de faire partie des villes hôte pour héberger à moindre frais qu'à
Londres les participants aux Jeux olympiques d'été de 2012.
Médias
Le siège du
principal opérateur régional, le groupe La Voix du Nord, est situé sur la
Grand'Place de Lille. Il édite notamment les quotidiens régionaux La Voix du
Nord, tiré à 300 000 exemplaires dans 24 éditions locales, et Nord éclair, tiré
à 35 000 exemplaires dans cinq éditions locales, ainsi que le journal
d'information gratuit Direct Lille Plus, diffusé à environ 50 000 exemplaires124.
Le groupe possède par ailleurs C9 Télévision, qui a diffusé sur le câble dans
la majeure partie de la métropole lilloise jusqu'en avril 2009 avant d'être
remplacée par la nouvelle chaîne régionale de la TNT, Wéo. Depuis le 15 avril
2009, la ville reçoit Grand Lille TV, une seconde chaîne locale de la TNT.
Lille accueille
également l'une des treize antennes régionales de France 3, France 3
Nord-Pas-de-Calais Picardie, et une édition locale des journaux gratuits 20
minutes et Metro.
Au plan
radiophonique, la ville est couverte par de nombreuses stations locales, qu'il
s'agisse de déclinaisons régionales d'acteurs nationaux, comme France Bleu Nord
(87,8 MHz), RTL 2 Nord (89,2 MHz), Virgin Radio Lille (92,0 MHz), Chérie FM
Nord (93,9 MHz), Skyrock Nord (94,3 MHz), RFM Nord (96,0 MHz), NRJ Lille (101,3
MHz), ou d'acteurs locaux, comme Radio Boomerang (89,7 MHz), Metropolys (97,6
MHz) et Pastel FM (99,4 MHz) qui émettent depuis Roubaix, Contact (91,4 MHz)
qui émet depuis Tourcoing, Galaxie (95,3 MHz) qui émet depuis Wattrelos, RCV
(99,0 MHz) qui émet depuis Lille, RPL 99 FM (99,0 MHz) qui émet depuis
Lambersart, Mona FM (99,8 MHz) qui émet depuis Armentières ou Radio Campus
(106,6 MHz) qui émet depuis Villeneuve-d'Ascq125. Plusieurs radios belges
peuvent également être captées, en particulier les différents canaux de la
RTBF. Les radios musicales belges flamandes sont d'ailleurs très prisées par
les jeunes, car réputées en avance sur leurs consœurs françaises, comme Studio
Brussel (102,1 MHz) ou MNM (101,5 MHz).
Concernant la
presse aussi, à côté des grands opérateurs régionaux, Lille bénéficie de
nombreuses initiatives locales, telles que le journal La Brique, Liberté Hebdo
Lille, Presto! ou le magazine Pays du Nord.
Vie militaire
Rivale de Douai
pour la suprématie commerciale, universitaire et administrative, de Roubaix et
Tourcoing pour la suprématie industrielle, de Cambrai pour la suprématie
religieuse, seule la vocation militaire de Lille n'a jamais été disputée. Lille
a toujours été une ville de garnison, laquelle comptait 4 700 hommes au début
du XXe siècle. Elle a abrité de nombreuses casernes dont plusieurs sont encore
en activité, comme la caserne Négrier, la caserne Kléber, la caserne
Saint-André (ancienne caserne Saint-Ruth) ou encore la caserne Vandamme, qui
accueille le Centre Interarmées de Reconversion de Lille126.
Mais la vie
militaire moderne de Lille, siège du Commandement des forces terrestres, est
principalement marquée par la présence du 43e RI et du Corps de Réaction Rapide
France au sein de la citadelle de Lille.
La ville a
également reçu plusieurs distinctions :
• la Légion d'honneur en 1900 ;
• la Croix de guerre 1914-1918 ;
• l'Ordre portugais de la Tour et de l'Épée
en 1920 ;
• la Croix de guerre 1939-1945.
Économie
Historiquement,
Lille dispose d’un très riche passé industriel et commercial, en particulier
dans les domaines de l’agro-alimentaire avec ses moulins et ses brasseries, du
textile autour de la filature du lin et de la transformation du coton, de la
mécanique à destination notamment de l’automobile et du ferroviaire. Marques de
son passé commerçant, certaines grandes enseignes françaises sont nées à Lille,
tels que les magasins d'électroménager Boulanger ou encore les boulangeries
Paul. C’est aussi, de longue date, un centre financier de premier plan, dans la
banque et l’assurance. Mais Lille est aujourd’hui largement recentrée sur sa
vocation de capitale administrative et de fournisseur de services publics ou
privés aux activités environnantes. C’est pourquoi l’appréhension de l’économie
locale à l’échelle de la seule commune de Lille ne revêt qu’un sens limité.
Revenus de la
population et fiscalité
Socialement,
Lille a toujours été une ville de contrastes. En tant que cité marchande,
lorsque l’opulence des bourgeois côtoie la précarité de la condition des
artisans et la misère du petit peuple, mais surtout en tant que cité
industrielle. C’est certainement la ville qui a incarné en France les ravages
sociaux de l’industrialisation et la paupérisation des classes laborieuses.
Lille tient ainsi une place de choix dans le Tableau de l’état physique et
moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie
publié en 1840 par Louis René Villermé et c’est après un passage à Lille en
1851 que Victor Hugo écrit le poème des Châtiments « Joyeuse vie127 » et son
célèbre vers « Caves de Lille ! on meurt sous vos plafonds de pierre ! ».
Ainsi, de 1850 jusqu’à la Première Guerre mondiale, 8 à 9 % de la population
lilloise, constituée d’industriels, négociants, propriétaires et professions
libérales, détient entre 88 % et 91 % de la fortune de la cité tandis que les
classes populaires, qui représentent près des deux tiers de la population, n’en
contrôlent qu’une part inférieure à 1 %128.
Hôtels
particuliers rue Négrier dans le Vieux-Lille
En 2007 encore,
le revenu fiscal moyen des ménages par UC est le plus faible des principales
villes françaises et inférieur de plus de 2 600 € à la moyenne nationale.
L’éventail des revenus y est par ailleurs très ouvert, le rapport entre le
seuil des 10 % de revenus fiscaux les plus élevés (34 676 € par UC) et le seuil
des 10 % de revenus fiscaux les plus faibles (2 609 € par UC) atteignant 13,3
(contre 5,4 pour l'ensemble de la France métropolitaine)129.
L'ampleur de cet
écart provient du nombre des foyers à très faible revenu : le seuil du 1er
décile se situe à 6 573 € par UC au niveau national, 2,5 fois au-dessus du
seuil lillois. Ainsi, en 2007, plus de 35 % des foyers fiscaux lillois
présentent un revenu inférieur à 9 400 €, soit 8,5 points de plus qu’au niveau
national, et seuls 48,6 % des foyers fiscaux sont imposables, soit cinq points
de moins qu'au niveau national130. Parmi les grandes villes, seules Montpellier
et Marseille présentent des situations similaires. Pour autant, il existe
également une classe très aisée à Lille, 1,2 % des foyers fiscaux étant
redevables de l’impôt sur la fortune, pour un patrimoine moyen de près de 1,7
million d’euros131.
Les disparités
entre quartiers sont par ailleurs importantes : en 2002, le revenu médian
s'établissait à moins de 6 800 euros par UC dans les quartiers du sud (Fives,
Lille-Sud, Faubourg de Béthune), tandis qu'il dépassait 16 000 euros par UC
dans les quartiers du nord-ouest (Vauban-Esquermes, Vieux-Lille et Centre)132.
Emploi
Le niveau de
l'emploi lillois n'a guère évolué au cours des 40 dernières années, mais sa
structure s'est profondément modifiée. À la fin des années 1960, l'industrie
emploie encore quelque 50 000 personnes. En 2006, elles sont moins de 10 000.
En leur sein, les activités industrielles traditionnelles ont pratiquement
disparu et l'industrie textile ne représente plus que 350 emplois. Les
qualifications employées se sont aussi fortement modifiées : l'emploi
industriel est en 2006 constitué pour près de moitié de cadres et professions
intermédiaires, en premier lieu administratives ; l'emploi ouvrier n'en
représente plus que 38 %. L'essentiel de l'emploi ouvrier est à présent de type
artisanal, dans la construction et les services134.
Entreprises et
secteurs d'activité
Lille est le
siège de la Chambre régionale de commerce et d’industrie du Nord -
Pas-de-Calais. La ville est également le siège de la Chambre de commerce et
d'industrie du Grand Lille. Elle gère le port fluvial, l’aéroport de Lille -
Lesquin, l'aéroport de Merville - Calonne ainsi que plusieurs écoles de
formation supérieure et le CFA.
En 2007, Lille
compte près de 21 000 établissements, soit 31 % des établissements de la
métropole. Les plus nombreux sont les établissements de commerce et de services
aux entreprises (respectivement 4 265 et 4 087). Les établissements de
l'industrie et de la construction sont en revanche relativement peu représentés
(respectivement 819 et 758) et de petite taille (respectivement 17 et 8
salariés en moyenne). À l'inverse, les établissements de l'administration et de
l'éducation, la santé et l'action sociale sont très représentés et de taille
importante (respectivement 1 770 et 59 salariés en moyenne et 3 217 et 43
salariés en moyenne). Les activités immobilières et des services aux
particuliers sont aussi particulièrement représentées (respectivement 1 771 et
3 075 établissements)139.
Proportionnellement,
la part des établissements de services aux entreprises est particulièrement
importante. Très diversifiés, ils couvrent de grandes entreprises (La Poste,
France Télécom, Forclum, Apave, etc.) mais aussi un grand nombre de moyennes et
petites entreprises dans les activités informatiques, l'administration
d'entreprises, la publicité et les études de marché, l'architecture et l'ingénierie,
les services professionnels et le contrôle, la sécurité, le nettoyage et les
services divers aux entreprises.
Secteur
secondaire
Lille affirme sa
vocation manufacturière dès le XVIe siècle, particulièrement dans le domaine
textile avec l'expansion de la sayetterie (fabrication d'étoffes légères en
laine peignée) et de ses filatures de lin, puis de coton. Au début du XIXe
siècle, l’avènement de la machine à vapeur et les importants gisements de
charbon de la région permettent à la ville de développer une importante
industrie textile (en particulier dans les quartiers de Wazemmes et
Lille-Moulins) et mécanique (à Fives, Hellemmes, Bois Blancs).
Le site
d'EuraTechnologies
Les patrons du
Nord, ardents défenseurs de la mono-industrie, se sont longtemps opposés à
toute tentative de diversification140. Or, ces activités traditionnelles, mal
préparées, entrent en crise profonde au début des années 1970. À la crise
pétrolière de 1973 s'ajoute dans la région une crise charbonnière qui affecte
directement l’industrie mécanique, telle Fives Cail (8 000 employés sur Fives).
Puis vient celle du textile français qui va conduire à sa quasi disparition du
paysage économique lillois. Aujourd’hui quelques friches textiles ont connu une
belle reconversion comme la faculté de Droit de Lille II, la maison folie de
Wazemmes, le théâtre du Prato ou le site d'EuraTechnologies.
Ces activités
industrielles ne sont donc plus qu'un souvenir et l'industrie lilloise est
aujourd'hui essentiellement représentée par des sièges sociaux et quelques
dizaines de PMI, notamment dans les secteurs de la pharmacie et des
biotechnologies. Lille héberge en effet le plus grand complexe
hospitalo-universitaire d’Europe avec Eurasanté, parc d’activités de 130
hectares dédié aux secteurs de la santé et des biotechnologies, qui accueille
une centaine d'entreprises141.
Secteur
tertiaire
Pour faire face
au déclin des activités industrielles, Lille a cherché à développer des
activités tertiaires, notamment sous l’impulsion de Pierre Mauroy qui a
favorisé la desserte de Lille par le réseau de lignes à grande vitesse et lancé
le projet de centre d’affaires Euralille. Lille est sur la voie de cette
reconversion depuis maintenant deux décennies.
Commerce
La place
centrale qu'occupe la ville au sein de la métropole en fait un centre
d'attraction particulièrement favorable aux activités commerciales. Lille
compte ainsi 4 500 établissements du commerce et de l'artisanat.
La partie sud du
Vieux Lille, qui hébergeait encore dans les années 1970 les populations les plus
déshéritées de la ville, accueille désormais les commerces de luxe où sont
commercialisées la plupart des grandes marques d'équipement de la personne et
du foyer.
La plupart des
grandes enseignes de distribution sont également présentes à Lille, dans le
quartier du centre : le Printemps, les Galeries Lafayette, la Fnac, Darty, le
Furet du Nord, etc.
Dans la grande
distribution, Carrefour a implanté un magasin dans le centre commercial
d'Euralille, qui accueille par ailleurs environ 120 commerces, et un autre dans
le centre commercial de Lomme, qui comprend également 35 boutiques, à côté d'un
magasin Ikea. Une autre galerie marchande, le centre commercial Les Tanneurs,
est située dans le centre. Elle héberge une cinquantaine de commerces dont un
Monoprix.
Dans le commerce
de gros, Lomme accueille un Marché d'intérêt national (MIN) sur 40 hectares qui
est le second en France après celui de Rungis.
Finance et
assurance
La métropole
lilloise est la deuxième ou la troisième place financière de France après Paris
et au coude à coude avec Lyon142. À Lille même, l'essor de la ville au cours de
la seconde moitié du XIXe siècle a conduit à la création de nombreuses banques
mutualistes. Aujourd'hui, trois d'entre elles sont des acteurs majeurs de
l'économie régionale. Il s'agit de la Banque Scalbert-Dupont (groupe CIC), du
Crédit mutuel Nord-Europe (groupe Crédit mutuel) et du Crédit du Nord.
Depuis, de
nombreuses directions régionales de grandes banques se sont implantées à Lille,
parfois de façon importante comme Crédit lyonnais qui a fait bâtir une tour à
Euralille, quartier où la Caisse d’épargne Nord France Europe a inauguré sa
propre tour en 2007.
L'assurance est
aussi particulièrement bien représentée. La Mondiale, Lloyd Continental,
l'Union Générale du Nord et Vauban Humanis y ont installé leur siège. AXA,
Cardif, la CNP, le GAN, Groupama ou la Macif y ont également installé une
délégation régionale. Parmi les intermédiaires, la société Gras Savoye, fondée
à Lille en 1907, est aujourd'hui la première entreprise européenne de courtage
d’assurance et de réassurance143.
Tourisme
L'office de
tourisme installé dans le Palais Rihour
Lille réussit
progressivement à se défaire de son image de ville industrielle sinistrée par
un important travail de remise en valeur de ses quartiers historiques et le
retour d'initiatives culturelles d'ambition. Après la mise en valeur du
Vieux-Lille dans les années 1980 et 1990, puis de la Citadelle et de ses abords
au début des années 2000, le lancement du projet Lille 2004, Capitale européenne
de la culture, a été un des événements déclencheurs du devenir de Lille comme
ville touristique. Bénéficiant de son excellente desserte, elle a alors attiré
un nombre croissant de visiteurs, quasi exclusivement pour des courts séjours.
Avec les 750 000 personnes venues pour l’inauguration de Lille 2004, la ville a
su montrer qu’elle pouvait attirer les foules avec un événement de grande
ampleur144. La municipalité a voulu prolonger cet élan en transformant
l'opération en biennale à thèmes sous le nom de Lille 3000. Dans ce cadre,
l'exposition François Pinault Fondation, qui s'est déroulée entre octobre 2007
et janvier 2008 au Tri Postal, a rencontré un vif succès et confirmé le
positionnement de Lille comme ville tendance.
À côté du
tourisme culturel, la ville a également développé un important tourisme
d'affaires et de salons professionnels. Lille Grand Palais accueille
aujourd'hui de très grands congrès.
Au 1er janvier
2009, l'offre hôtelière de Lille s'établissait à 3 074 chambres dans 46 hôtels
homologués145. C'est dans la catégorie deux étoiles qu'elle est la plus
abondante (1 591 chambres dans 27 hôtels). L'offre de haut de gamme restait en
revanche relativement limitée (330 chambres quatre étoiles et luxe). Elle s'est
toutefois étoffée début 2010 avec l'ouverture du complexe Hôtel-Casino-Théâtre
Lucien Barrière à Euralille146. Cet établissement est classé 5 étoiles comme
l'hôtel Hermitage Gantois147. Il existe aussi quatre hôtels 4 étoiles : le Best
Western Grand Hôtel Bellevue, l'hôtel Carlton, l'Alliance-Couvent des Minimes
et le Crowne Plaza Hotel Lille-Euralille148.
Recherche
Les locaux du
CNRS dans les bâtiments réaménagés de l'ancienne caserne Souham
De nombreux
organismes de recherche sont présents à Lille, en particulier la délégation
Nord-Pas-de-Calais et Picardie du CNRS, la délégation régionale Lille
Nord-Pas-de-Calais - Basse Normandie - Haute Normandie - Picardie de l'INSERM,
le Centre de Lille - Villeneuve-d'Ascq de l'INRETS, la délégation régionale de
l'INRA, le Centre de Recherche Lille Nord Europe d'Inria et le Centre de Lille
de l'ONERA. Ils couvrent plus de 150 laboratoires relevant d'une douzaine
d'établissements149.
Cinq
pôles de
compétitivité sont également implantés
à Lille : Nutrition, Santé, Longévité, I
Trans, Industrie du commerce (PICOM), Up Tex et Matériaux
à usage domestique
(MAUD)150.
Culture et
patrimoine
La ville de
Lille a été classée Ville d’art et d’histoire le 18 juin 2004.
Patrimoine de
Lille
Le faîte de la
porte de Paris
Les diverses
guerres mais aussi l’indifférence des habitants, la priorité donnée au
développement industriel et les nécessités immédiates du logement ouvrier ont
par le passé causé d'importants dégâts au patrimoine de Lille. Une certaine
prise de conscience de la richesse de ce patrimoine à partir des années 1960-70
a abouti à d’importantes opérations de rénovation, particulièrement dans le
Vieux-Lille, quartier dont le bâti vétuste tombait pratiquement en ruines, et
qui est aujourd’hui une zone touristique.
Intérieur de la
vieille bourse
Lille dispose
pourtant d'un patrimoine très diversifié. Le patrimoine architectural s'étend
ainsi du Moyen Âge roman (crypte de la collégiale Saint-Pierre, hospice Comtesse),
aux styles gothique (églises Saint-Maurice et Sainte-Catherine), renaissance
(immeuble du Beaurepaire, maisons rue Basse), maniériste flamand (Vieille
Bourse, maison de Gilles de la Boë), classique (églises Saint-Étienne,
Saint-André, citadelle), néogothique (immeubles de l'institut catholique,
cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille), art nouveau (maison Coilliot),
haussmannien (rue Faidherbe, place de la République), néo lillois (nouvelle
bourse), art déco régionale (hôtel de ville) et enfin contemporain (tours
modernes d'Euralille)1.
•
Patrimoine civil
L'une des plus
anciennes maisons de Lille, rue de la Barre
De l’habitat
médiéval, il ne reste rien à la surface de la ville actuelle. Seules quelques
caves voutées du XIIIe siècle dans le Vieux-Lille, ainsi que des ponts romans
sous la chaussée, témoignent encore de ce passé, notamment rue des
Chats-Bossus, Place du Lion-d’Or, rue de la Monnaie, rue des Arts ou rue Saint
Jacques. Car la ville est alors construite de maisons de bois et de torchis ( 2
maisons a pans de bois sont connus, contour de la treille et une autre
decouverte en coeur d ilot place du lion d or) et ce n’est qu’en 1567 que le
Magistrat imposera de construire en pierre. De l'époque bourguignonne, il ne
reste pratiquement rien non plus, si ce n'est les vestiges du Palais Rihour,
édifié au cours de la seconde moitié du XVe siècle. Mais en termes d'habitat,
la maison la plus ancienne de datation certaine se situe au 63-65, rue de la
Barre. Elle appartenait à Jean du Bosquiel, seigneur des Planques, échevin puis
rewart de Lille, et l’année 1595 est inscrite sur l’une de ses poutres2.
Maisons à
arcures rue Benvignat
La maison de
Gilles de la Boë
Les témoignages
de l’architecture renaissance du XVIIe siècle sont en revanche beaucoup plus nombreux.
Le type courant de la maison lilloise au début du siècle est la maison dite à
arcures, en raison de ses arcs de décharge en forme d’anse de panier. Ces
maisons sont construites sur un châssis de bois revêtu de briques, les arcures
incluant souvent des claveaux de pierre blanche taillés à pointe-de-diamant.
Elles sont parfois surmontées de pignons à pas de moineaux. Une deuxième série
de bâtiments de la même époque subit l’influence du style d’inspiration
italienne de l’architecte flamand Wenceslas Cobergher. Sa principale
réalisation est l’ancien mont-de-piété, l’hôtel du Lombard, construit rue du
Lombard en 1626, mais on trouve trace de son influence dans d’autres bâtiments
comme le rang des arbalétriers érigé dans les années 1630, place aux Bleuets,
ou la maison des Vieux-Hommes construite en 1624, rue de Roubaix. Une troisième
série de bâtiments est marquée par l’abondance de l’ornementation. La
manifestation la plus célèbre de cette tendance d’inspiration flamande est la
Vieille Bourse conçue par l’architecte Julien Destrée en 1652. On en trouve
toutefois des exemples plus anciens, comme la maison de Gilles de la Boë de
1636, place Louise de Bettignies. Enfin une dernière série de bâtiments est
caractérisée par l’influence du style français qui va dominer pendant plus d'un
siècle après la prise de la ville par Louis XIV en 1667. Elle se manifeste
directement dans les maisons de la rue Royale, construites dans le nouveau
quartier qui fait face à la citadelle, mais aussi dans une synthèse avec les traditions
décoratives lilloises, comme dans le rang du Beauregard érigé comme la Vieille
Bourse par Julien Destrée, en 1687, place du Théâtre, ou le rang Anselme
Carpentier, construit la même année, rue du Palais Rihour3.
La place aux
Oignons
Lille est alors
pris d’une fièvre de construction et se rénove profondément tout au long du
XVIIIe siècle. Parmi les constructions remarquables de cette époque, il nous
reste des rangs de maisons complets, notamment place aux Oignons, rue de Paris,
rue du Pont Neuf ou rue du Palais Rihour, et de nombreux hôtels particuliers où
s’exprime une nouvelle génération de jeunes architectes tels que Michel-Joseph
Lequeux. C’est lui qui dessinera notamment les plans de plusieurs hôtels
particuliers de style néoclassique, comme l’hôtel d’Avelin érigé en 1777, rue
Saint-Jacques, et l’hôtel Petitpas de Walle construit en 1779, rue de
l'Hôpital-Militaire4.
La rue Faidherbe
La seconde
moitié du XIXe siècle, avec l’industrialisation et l’extension de la ville,
ouvre une nouvelle époque de construction largement inspirée du modèle
parisien. Le percement de grands boulevards s’accompagne de la construction
d’immeubles imposants plus ou moins ostentatoires et anachroniques, de styles
néoclassique, comme la préfecture à partir de 1865, l'Institut industriel du
Nord à partir de 1873, le Palais des Beaux-Arts à partir de 1885, le Théâtre
Sébastopol en 1903 et le nouvel Opéra à partir de 1907, néogothique, comme les
facultés catholiques à partir de 1879, ou composite, sorte de mélange de références
antiques, pour l’université publique et le nouveau quartier latin à partir de
1890. L’influence haussmannienne est également sensible, par exemple dans les
immeubles de la nouvelle rue Faidherbe, percée en 1870, ou de la place Simon
Vollant, autour de la Porte de Paris, ou encore Place de la République et
boulevard de la Liberté. Dans cet océan d’architecture bourgeoise, la maison
Coilliot, bel exemple d’art nouveau construit par Hector Guimard en 1898,
apporte une touche de modernisme dont on trouve également des marques dans
certaines maisons d’habitation, notamment rue de Châteaudun, rue Gounod, rue
Saint-Étienne ou rue du Vert-Bois avec la maison de l’architecte Horace
Pouillet.
La cité
philanthropique
C’est à partir
de cette époque que se développe aussi l’architecture industrielle dans les
nouveaux espaces investis par la ville après l'absorption des communes
limitrophes. Des immenses usines qui s’étendent à cette époque, il reste
quelques témoignages, pour la plupart à la suite de reconversions récentes en
immeubles de bureaux, d’habitation, d’enseignement ou de loisir, en particulier
dans le quartier de Moulins. Il reste également de nombreuses traces de
l’habitat ouvrier, quelques courées mais aussi une dernière maison de bois du
milieu du XIXe siècle dans le quartier de Wazemmes et la cité philanthropique
construite en 1860, rue Gantois, par l'architecte Émile Vandenbergh, l'un des
plus prolifiques et originaux de la période.
Mais c’est au
cours des reconstructions de la première Guerre mondiale qu’apparaît un
renouveau du style lillois d’inspiration flamande avec en particulier
l’achèvement de la nouvelle bourse, inaugurée en 1921, et la construction du
nouvel hôtel de ville à partir de 1924, mélange de tradition flamande et de
style art déco. Ce mélange se retrouve dans un grand nombre de bâtiments, qu’il
s’agisse d’immeuble de bureaux, comme celui de la Voix du Nord construit en
1934, d’habitat collectif, comme la cité jardin des 400 maisons de Salengro,
rue du Faubourg d’Arras, édifiée en 1932, ou d’habitat individuel, comme
certaines maisons de la rue du Molinel ou de la rue de la Bassée.
Les
reconstructions de la Seconde Guerre mondiale sont souvent considérées comme
moins heureuses, en particulier dans les années 1970 avec, par exemple, le
nouveau palais de justice dans le Vieux-Lille, et ce n’est qu’à partir des
années 1990 qu’une architecture audacieuse retrouve sa place, en particulier
lors de l’édification du quartier d’Euralille pour lequel des architectes
novateurs sont sollicités, comme Rem Koolhaas pour la construction du Grand
Palais, Jean Nouvel pour le centre commercial Euralille ou Christian de
Portzamparc pour la tour du Crédit Lyonnais5.
Les principaux
édifices civils
Antérieurs à la
conquête française
• Les vestiges du palais Rihour, construit
entre 1453 et 1473 par Philippe le Bon et son fils Charles le Téméraire. En
majeure partie détruit par un incendie le 23 avril 1916.
• L’hospice Gantois (1460)
• L'Hôtel du Lombard (1626)
• La Maison de Gilles de la Boë (1636)
• La Vieille Bourse, construite lors de la
période espagnole (1652)
• Le Mont de piété de Lille (XVIIe siècle);
situé rue Des tours, il abrite actuellement un hôtel.
• La Maison du Beaurepaire (renaissance)
Ainsi que de très
nombreuses maisons de style Lillois du XVIIe siècle et XVIIIe siècle ou se
mêlent racines flamandes et influences françaises.
De la conquête
française à la révolution
• Les façades du quartier du Vieux-Lille
• De nombreux hôtels particuliers parmi
lesquels :
o L'Hôtel Scrive (élevé rue du Lombard au
début du XVIIIe siècle, il a été remanié de nombreuses fois jusqu'à la Belle
époque), siège depuis 1979 de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
du Nord - Pas-de-Calais.
o L'Hotel de Wambrechies élevé vers 1685
et agrandi à la fin du XVIIIe siècle et au début du XVIIe.
o L'Hôtel d'Ailly d'Aigremont (1702 -
1703) aujourd'hui résidence du général commandant la Force d'Action terrestre
du territoire national.
o L'Hotel Vrau et les Salons lillois du
Pont Neuf (début du XVIIIe siècle)
• Le Théâtre du Nord (1717)
• L'ancien Hôpital général de Lille (1738 -
1743), qui accueille depuis 1996 l'IAE de Lille.
De la révolution
à la Première Guerre mondiale
Les locaux de
l'école supérieure de journalisme de Lille, installée dans le bâtiment de
l'ancien Institut de physique de Lille
• Le lycée de Lille (1845-1852) et la
faculté des sciences (1854), rue des Arts
• La Préfecture de Lille (1865)
• La gare Lille-Flandres (1869-1892)
• L'Institut industriel du Nord
(1873-1875), rue Jeanne-d'Arc
• L'Université catholique de Lille (1875 -
1877)
• La faculté de médecine et de pharmacie
(1876-1892), à l’angle de la rue Jean Bart et de la rue de Valmy, face à la
place Philippe Lebon
• L'Institut de physique (1877-1894), rue
Gauthier de Châtillon
• Le palais Rameau (1878 - 1881)
• Le palais des beaux-arts, architecture
Belle Époque (construction de 1885-1892, fin de la rénovation en 1997),
deuxième plus grand musée de France après le Louvre.
• L'Institut de chimie (1894)
• L'Institut de sciences naturelles (1895),
rue Malus
• La Faculté de lettres (1895)
• La faculté de droit (1895), rue Angelier
• La Bibliothèque universitaire (1895)
• La Maison Coilliot (1898), de style Art
nouveau, construite par Hector Guimard.
• Le théâtre Sébastopol (1903)
• La Chambre de commerce et d’industrie,
sise place du Théâtre, dont le beffroi de 70 m carillonne l’air du p’tit
quinquin. (1910-1921 par Louis Marie Cordonnier)
• L’opéra, théâtre « à l’italienne », sis
place du Théâtre, bâtiment néo-classique (1907-1923 par Louis Marie Cordonnier)
• D'anciennes filatures ou bâtiments
industriels, souvent d'architecture néo-gothique en briques, réhabilités. En
particulier :
o "La filature", dans le
quartier de Moulins, dans une partie des bâtiments de l'ancienne filature de
lin Le Blan, construite en 1900, réhabilités entre 1976 et 1980 d'abord en
bureaux et espaces commerciaux puis en médiathèque, théâtre et logements
sociaux.
o La Faculté des Sciences Juridiques, Politiques
et Sociales de Lille II logée dans une autre partie des bâtiments de l'ancienne
filature Le Blan depuis 1995.
o La malterie, ancienne brasserie du XIXe
siècle dans le quartier de Wazemmes, à présent lieu d'accueil d'artistes.
o Euratechnologies, technopole en cours
d'aménagement dans l'ancienne usine textile Le Blan - Lafont du quartier des
Bois-Blancs.
o Les « Maisons Folies », issues de la
manifestation culturelle « Lille 2004 Capitale européenne de la culture ».
La Maison folie de Wazemmes dans le site
de l'usine Leclercq (ancienne filature du XIXe siècle fermée en 1990)
La Maison folie de Moulins dans le site
de la Brasserie des Trois Moulins (brasserie malterie du XVIIIe siècle)
Postérieurs à la
Première Guerre mondiale
• L’hôtel de ville (construction de 1924 à
1932 par Émile Dubuisson) et son beffroi de 106 m de hauteur (construction de
1927 à 1932). Le beffroi fait partie des 23 beffrois du Nord-Pas-de-Calais et
de la Somme qui ont été classés au Patrimoine mondial de l'UNESCO en juillet 2005
• Le Palais de Justice (1968)
• Euralille
Patrimoine
religieux
Comme le
patrimoine civil, les édifices religieux de la ville au Moyen Âge ont tous
disparu. La collégiale Saint-Pierre, qui a été la grande église de Lille
pendant plus de sept siècles, a été complètement détruite en 1794 à la suite
des dommages causés par le siège autrichien de 1792. Il n’en reste plus
aujourd’hui que les vestiges d’une crypte enfouie sous le palais de justice.
Ainsi, le plus ancien sanctuaire lillois est une modeste chapelle, la chapelle
Notre-Dame-de-Réconciliation, érigée au XIIIe siècle.
L'église
Saint-Maurice
Des six autres
églises que comptait Lille à la fin du XIIIe siècle, reste toutefois le nom,
adopté par de nouveaux édifices au fil des reconstructions successives.
Le plus ancien
est sans doute l’église Saint-Maurice, Hallekerke, typique de l'architecture
religieuse flamande, de style gothique et néo-gothique à cinq vaisseaux. Située
dans le Centre, les premiers éléments de sa construction remontent au début du
XIVe siècle, mais elle a été profondément remaniée au XVIIe siècle puis au XIXe
siècle. Fait remarquable, elle combine la structure d’une église-halle avec un
déambulatoire. Elle présente de beaux vitraux du XIXe siècle et renferme de
nombreux tableaux des XVIIe siècle et XVIIIe siècle6.
Vient ensuite
l’église Sainte-Catherine, église-halle de style gothique flamboyant à trois
vaisseaux dont la nef centrale est précédée d'une tour carrée. Située dans le
Vieux-Lille, elle a été érigée à la fin du XVe siècle. Plusieurs fois
réaménagée, son mobilier date pour l’essentiel du XIXe siècle à l’exception de
quelques tableaux7.
La nef de
l'église Saint-André
À
la différence
des deux précédentes, l’église
Saint-André n’est pas une reconstruction en lieu
et place du sanctuaire d’origine. Initialement chapelle des
Carmes Déchaussés,
elle a été rebaptisée de son nom lorsque
qu’il a été détruit à la suite des
dommages causés par le siège de 1708. L’actuelle
église Saint-André, de style
baroque, a pour l’essentiel été construite au cours
du XVIIIe siècle sur les
plans de l’architecte Thomas-Joseph Gombert. Plus d’un
siècle plus tard, sa
tour-clocher a été rajoutée par l'architecte
Louis-Marie Cordonnier. Elle
renferme plusieurs tableaux des XVIIe siècle et XVIIIe
siècle et surtout une
magnifique chaire à prêcher en bois de chêne
taillé du XVIIIe siècle8.
L’histoire de
l’église Saint-Étienne est similaire à celle de l’église Saint-André.
Initialement chapelle du collège des Jésuites, elle ne prend son nom actuel
qu’en 1796 après la destruction de l’église d’origine lors du siège autrichien
de 1792. Elle-même détruite en 1740 par un incendie, elle est reconstruite à
partir de 1743. De style baroque également, c’est l’une des plus grandes
églises jésuites de France. Elle renferme une remarquable chaire en bois
sculpté de François Rude et plusieurs tableaux des XVIIe siècle au XIXe
siècle9.
La chaire de
l'église Saint-Sauveur
L’église
Saint-Sauveur est plus récente, l’édifice d’origine ayant été détruit par un
incendie en 1896. De style éclectique néobyzantin, elle répond à une curieuse
structure : la croisée du transept est couverte par une coupole, un cul de four
recouvre le chœur et le clocher se trouve à l'arrière du chevet. Elle recèle
par ailleurs un exceptionnel mobilier en chêne, dont une chaire monumentale
particulièrement travaillée.
Enfin, l’église
Sainte-Marie-Madeleine est désaffectée au culte depuis 1989 et a été
transformée en lieu d'expositions. Elle avait été construite à la fin du XVIIe
siècle pour remplacer l’édifice d’origine détruit lors de l’édification de
nouvelles fortifications par Vauban. Surmontée d’un dôme, elle présente un
mélange curieux de styles, renaissance flamande pour la décoration du chœur,
Grèce antique pour l'élévation de la coupole, ordres doriques et ioniques pour
ses colonnes et style baroque pour les ailes de la façade.
La nef de la
cathédrale
Toutes les
autres églises de Lille sont d’origine récente, à commencer par la cathédrale
Notre-Dame-de-la-Treille, dont la construction débute en 1854 pour s’achever en
1999, près de 150 ans plus tard10. Elle doit son existence à la volonté de la
bourgeoisie industrielle lilloise d'ériger une somptueuse église dans le style
gothique du XIIIe siècle, inspiré de Viollet-le-Duc, afin de susciter la
création d'un évêché à Lille et son nom à une statue de la Vierge du dernier
quart du XIIe siècle vénérée depuis le XIIIe siècle pour les miracles qui lui
sont attribués. Mais le projet connaîtra de nombreuses péripéties de sorte
qu’après un siècle de travaux, le projet est loin d'être achevé et doit être
révisé. Finalement, ce n’est qu’en 1991 que la décision de terminer la façade
est prise par l’association diocésaine de Lille. Elle retient un projet de
style résolument moderne, composé d’une ogive de 30 mètres de haut tapissée de
110 plaques de marbre translucide que soutient une structure métallique. Il en
résulte un édifice composite, pour partie temple néogothique à la gloire de
l’industrie, pour partie hymne à la technologie moderne. Les nombreuses
mosaïques sont à cet égard particulièrement remarquables. Par ailleurs, la
cathédrale héberge depuis 2008 le Grand Orgue du studio 104 de la Maison de la
Radio, qui compte parmi les plus grandes orgues de France. Dotée d’une crypte
de 2 500 m2, elle accueille également le centre d'art sacré contemporain qui
présente des œuvres sur le thème de la Passion.
Mais le
patrimoine religieux à Lille, ce sont aussi les hospices. Marques de
l'attention charitable très tôt portée aux pauvres, ce sont eux qui témoignent
du passé médiéval de la ville.
L'Hospice
Comtesse
Le plus connu,
l'Hospice Comtesse, a été fondé en 1236 par Jeanne de Constantinople, comtesse
de Flandre. Plusieurs fois la proie des flammes, il reste peu de chose de la
construction d'origine. La salle des malades, du XVe siècle, est la partie la
plus ancienne, la chapelle ayant été reconstruite au XVIIe siècle et les
bâtiments conventuels au XVIIIe siècle. La salle des malades, vaste salle
oblongue en pierre de Lezennes couverte d'un berceau lambrissé, s'achève par la
chapelle dont le plafond à caisson est décorée d'armoiries. Dans le bâtiment
conventuel, on peut encore visiter la cuisine, dont les murs sont couverts de
carreaux de faïence lilloise, et son arrière-cuisine, la salle à manger, les
appartements de la prieure11.
Un autre
hospice, l'hospice Gantois, fondé en 1462 par Jean de la Cambe, riche bourgeois
lillois, peut également être visité. En activité jusqu'en 1995, pendant plus de
500 ans sans interruption, il comprend notamment une chapelle, une salle des
malades et des bâtiments de service organisés autour de quatre cours plantées
de jardinets12. Repris en 2001 par une société d'investissement, il a été
reconverti en hôtel de luxe et a rouvert ses portes en 2003 au terme d'une
remarquable restauration menée sous les auspices des Bâtiments de France.
Mais les nombreux
couvents qu'abritait la ville ont pour la plupart disparu. L'un des plus
imposants d'entre eux, le couvent des Minimes, situé quai de Wault, a lui aussi
été reconverti en hôtel de luxe au début des années 1990. C'est finalement une
construction des années 1960, le couvent des dominicains bâti sur les plans de
l'architecte Pierre Pinsard dans le quartier Saint-Maurice Pellevoisin, premier
couvent classé « Patrimoine du XXe siècle », qui incarne l'architecture
conventuelle lilloise aujourd'hui.
Les principaux
édifices religieux
Les principaux
édifices religieux de la ville peuvent être répartis par quartier.
• Vieux-Lille
o La cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille
(début de la construction 1854, achevée en 1999).
o La crypte de la collégiale Saint-Pierre
de Lille (Construite en 1066).
o L’hospice Comtesse (Fondé en 1237,
bâtiments du XVe au XVIIIe siècle)
o L’église Saint-André (Construite entre
le XVIIIe et le XIXe siècle).
o L’église Sainte-Catherine, de style église-halle
à trois nefs d’égale hauteur (Construite entre le XVe et le XVIe siècle).
o L’église Sainte-Marie-Madeleine
(Construite au XVIIe siècle), désaffectée au culte.
o L’église Sainte-Marie-Madeleine
(ancienne chapelle des Carmes) (Construite au XVIIe siècle).
o Le couvent des Minimes (Construit au
XVIIe siècle).
• Lille-centre
o L’église Saint-Maurice, de style
église-halle à cinq nefs d’égale hauteur (Construite entre le XIVe et le XVIIIe
siècle. Classée aux monuments historiques en 1840).
o L’église Saint-Étienne (Construite au
XVIIIe siècle).
o L’église Saint-Michel (Construite au
XIXe siècle).
o L’église Saint-Sauveur (Construite à la
fin du XIXe siècle).
o L’église du Sacré-Cœur
o Le temple de l'église réformée de France
o La synagogue
• Vauban Esquermes
o L'église Saint-Martin d'Esquermes
o L'église Notre-Dame-de-Consolation
o La chapelle Notre-Dame-de-Réconciliation
(Construite au XIIIe siècle).
• Wazemmes
o L'église Saint-Pierre Saint-Paul
o L'église Saint-Benoit-Labre
o L'église Saint-Joseph
o Le couvent des Carmes
• Lille-Moulins
o L'église Saint-Vincent-de-Paul
• Lille-Sud
o L'église du Cœur-Immaculé-de-Marie
o L'église Sainte-Germaine
o L'église Saint-Philibert
o La grande Mosquée
• Faubourg de Béthune
o L'église Notre-Dame-des-Victoires
• Bois-Blancs
o L'église Saint-Charles
• Saint-Maurice Pellevoisin
o L'église Saint-Maurice-des-Champs
o L'église Notre-Dame-de-Pellevoisin
o La chapelle Notre-Dame du Rosaire
o Le Couvent Saint-Thomas-d’Aquin souvent simplement
appelé couvent des dominicains,
o La Mosquée El Forkane, ancienne église
dominicaine, convertie en mosquée depuis 1972.
• Fives
o L'église Notre-Dame-de-Fives
o L'église Saint-Louis
o L'église Saint-Sacrement
o La chapelle d'Elocquès
• Hellemmes
o L'église Notre-Dame-de-Lourdes
o L'église Saint-Denis
• Lomme
o L'église Notre-Dame-de-la-Visitation
o L'église Notre-Dame-de-Lourdes
o L'église Sacré-Cœur
o L'église Saint-Christophe
Patrimoine
militaire
Plan de Lille
fortifiée au début du XVIIIe siècle
La citadelle de
Lille est le principal ouvrage militaire de la ville. Surnommée la « Reine des
citadelles », c'est la première des citadelles conçues par Vauban, nommé
gouverneur de la citadelle en 1668 puis de Lille en 1684, où il passa la plus
grande partie de sa vie. Sa construction, sous la direction du maître maçon
Simon Vollant, débute en 1668 pour s'achever en 1671. Édifiée sur des terrains
marécageux en bordure de la Deûle, elle se présente sous la forme d’un
pentagone régulier avec cinq bastions royaux disposés aux angles. Elle est
entourée d'une défense échelonnée composée de fossés, de tenailles, de
demi-lunes, de chemins couverts, de glacis et de terrains en pente et à
découvert afin de rendre l'approche de l'ennemi plus délicate. À l'intérieur, les
bâtiments s'organisent autour de la place d'armes et comprennent des logements
destinés aux soldats, à l’état-major et au gouverneur, des poudrières, des
prisons, un arsenal, une chapelle, des magasins pour les vivres, un barbier,
une boulangerie et un moulin13. Constamment militarisée depuis sa construction,
elle est dans un état de conservation exceptionnel.
La porte de
Paris
La citadelle
s'inscrit dans un système complexe de défense qui entourait la ville. Des
remparts qui la ceinturaient du Moyen Âge jusqu'au début du XXe siècle14
subsistent :
• la Noble Tour, qui abrite aujourd'hui le
mémorial de la déportation, dernière trace des 65 tours médiévales qui
entouraient la ville (début XVe siècle) ;
• la porte de Gand et la porte de Roubaix,
vestiges de l’ancienne enceinte espagnole édifiée à partir de 1621 (début XVIIe
siècle) ;
• la porte de Paris, construite en
l'honneur de Louis XIV après la conquête de la ville (fin du XVIIe siècle) ;
• des pans de fortifications noyés dans la
verdure à l'extrémité de l'avenue du Peuple belge ;
• la porte de Dunkerque, édifiée à la suite
du dernier agrandissement de la ville fortifiée de 1858 (seconde moitié du XIXe
siècle).
De nombreux
édifices militaires subsistent par ailleurs, dont les plus remarquables ont été
reconvertis. C'est le cas notamment de l'ancien corps de garde de la garnison
de la ville qui abrite désormais le théâtre du Nord, de la caserne Souham, dont
une partie des bâtiments d'origine est aujourd'hui occupée par le CNRS, de
l'ancien « magasin au bled des châtellenies de Lille, Douai et Orchies »,
affecté à l'Armée au début du XIXe siècle et reconverti en logements
d'habitation au début des années 200015 ou encore de l'hôpital militaire,
abandonné par l’Armée en 1998 et racheté en 1999 par le Ministère de
l’Intérieur en vue d’y installer les annexes de la Préfecture du Nord.
Les principaux
édifices militaires
La porte de Gand
• La Noble Tour (1402-1422), renommée en
1975 « mémorial départemental de la Résistance et de la Déportation »
• La citadelle, qualifiée par Vauban de «
reine de Citadelles »
• Le Théâtre du Nord, ancienne garnison
édifiée sous le règne de Louis XIV
• La porte de Paris édifiée à la gloire de
Louis XIV (1685-1692)
• La porte de Gand (XVIIe siècle)
• La porte de Roubaix (XVIIe siècle)
• La porte de Dunkerque (1858)
Patrimoine
environnemental
La voie des
combattants dans le parc de la citadelle
Le principal
espace vert de Lille est constitué par le « Bois de Boulogne » où se trouvent
la citadelle, le zoo et un parc d'attraction pour les enfants. D'une superficie
de 70 hectares, il longe les berges du canal de la Haute-Deûle. Terrain
militaire constitué de talus, de fossés, de glacis et de chemins couverts après
la construction de la citadelle, il a été aménagé en parc de loisirs à partir
de 1880. De nombreux arbres datent de cette époque, parmi lesquels certains
sont remarquables, tels des noyers noirs d'Amérique, un érable de Montpellier,
un pin laricio et même un séquoia géant planté en 1882. Après un sévère
nettoyage de la végétation du sous-bois dans les années 1980, la gestion
actuelle du parc s'emploie à restaurer la qualité écologique des milieux
naturels qui abritent notamment plusieurs espèces de chauve-souris (murin de
Daubenton et murin à moustaches) et d'oiseaux (martin pêcheur, épervier, pic
épeichette, rousserolle effarvatte, etc.) Le zoo, dont l'accès est gratuit,
serait le plus visité de France. Créé en 1950, il présente environ 300 animaux
appartenant à plus de 70 espèces sur un espace de 3,5 hectares. Ces espaces devraient
faire l'objet d'une extension de dix hectares et de nouveaux travaux
d'aménagement à partir de 201016.
Situé en face du
Bois de Boulogne, de l'autre côté d'un bras canalisé de la Deûle et accessible
par une passerelle, le jardin Vauban a été créé en 1863 par l'architecte
paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps. Jardin à l'anglaise d'une superficie
de 3,5 hectares, il comprend une variété d'essences, un jardin d'arboriculture
fruitière, des parterres fleuris, des allées de promenade, un plan d'eau qui
accueille des canards, des poules d’eau et des cygnes et une grotte
artificielle17. On y trouve également un théâtre de marionnettes.
L'île Derborence
dans le Parc Matisse
Dans le quartier
d'Euralille, le Parc Matisse, d'une superficie de huit hectares, a été aménagé
entre 1996 et 2003. Il comporte quatre espaces distincts : une vaste pelouse,
dite grande prairie du boulingrin (de l’anglais bowling green), l’île
Derborence, forêt inaccessible de 2,5 hectares perchée sur un socle de sept
mètres de haut planté d’essences originaires de régions de l’hémisphère nord
(Japon, Amérique du Nord, Chine), le bois des transparences, planté de
pyrophytes, de bruyère et de bambous, et le jardin en creux, aménagé dans les
fossés des anciennes fortifications18. De l'autre côté du périphérique, le parc
Matisse est prolongé par le jardin des géants, jardin d'environ deux hectares
composé de 45 000 végétaux qui a été inauguré en juin 200919.
À l'opposé du
parc Matisse par rapport au centre commercial, de part et d'autre du
périphérique, le parc des Dondaines, d'une superficie de 4,5 hectares, a été
aménagé dans les années 1970 sur l'emplacement d'un important bidonville. Il
est actuellement en restructuration dans le cadre du projet d'extension
d'Eurallile et devrait être amputé d'un côté pour accueillir le casino et son
hôtel de luxe et agrandi d'un autre20.
Au nord, la
plaine de la Poterne et la plaine Winston Churchill suivent l'ancien tracé des
remparts. La première, d'une superficie de huit hectares, est occupée par des
jardins familiaux et par une Réserve naturelle régionale, le Jardin écologique
du Vieux-Lille. La seconde, d'une superficie de six hectares, a été aménagée en
1993, lors des travaux de la ligne de TGV.
Au sud, le
jardin des plantes a été créé par l'architecte Jean Dubuisson et le paysagiste
Jacques Marquis sur une parcelle de près de 11 hectares à l'emplacement des
anciennes fortifications. Inauguré en 1948, son tracé est inspiré des jardins à
la française. Il présente en particulier une importante collection de dahlias,
une roseraie disposée autour d'une grande pièce d'eau, une orangerie et une
serre équatoriale conçue par l’architecte Jean-Pierre Secq en 1970. C'est aussi
là que se trouvent les serres de production de la ville. Il bénéfice d'un
partenariat avec le jardin botanique de la faculté de pharmacie, jardin de deux
hectares créé en 1970 qui appartient au réseau « jardins botaniques de France
et des pays francophones ». Il présente plus d'un millier d’espèces végétales
réparties en trois zones : un arboretum, une serre tempérée et une école de
botanique.
Les principaux
jardins et espaces verts
• Le jardin Vauban
• le bois de Boulogne où se trouvent la
citadelle Vauban, et le zoo de Lille
• Le parc Jean-Baptiste Lebas
• Le parc Matisse
• Le jardin des Géants (construit à la
place des parkings de Lille Métropole)
• Le jardin de la porte de Gand
• La plaine Wiston Churchill
• Les jardins communautaires
• Le « jardin des plantes », situé au sud
de la ville propose des plans d'eau, une roseraie et une serre équatoriale
Statuaire
La statue la
plus marquante de Lille est certainement la colonne de la Déesse qui occupe le
centre de la Grand place. Érigée en 1845, elle commémore la résistance
victorieuse au siège autrichien de 1792 grâce à laquelle la ville de Lille
recevra la légion d'honneur en 1900.
Près de l'entrée
du 43e RI dans le parc de la citadelle de Lille se trouvent de nombreux
monuments dont le monument aux fusillés lillois de la Première Guerre mondiale,
érigé en 1929 et le monument au Pigeon voyageur. Lille rend aussi hommage à ses
hommes illustres : Louis Pasteur sur la place Philippe Lebon, Faidherbe sur la
place de la République ou Alexandre Desrousseaux et Le p'tit quinquin dans
l'hôtel de ville et à l'entrée du square Foch.
De nombreuses
statues lilloises érigées au XIXe siècle ont disparu pendant l'occupation
allemande entre 1914 et 1918, par suite des réquisitions de métal pour l'effort
de guerre.
• Le « Furet du Nord », seconde plus grande
librairie du monde (après celle de Toronto, Canada), installée depuis 1959 sur
la Grand’Place.
Patrimoine
culturel
Lille, en tant
que ville principale de l'une des principales aires urbaines de France dispose
d'une vie culturelle riche et diversifiée : des musées, de nombreuses salles de
spectacle et de concerts, une vie associative dynamique (distribution annuelle
du Ch'ti) et de nombreux événements (Lille 3000, Braderie de Lille, etc.)172
Musées
Le Palais des
beaux-arts
Le Palais des
beaux-arts de Lille est l'un des plus grands musées des Beaux-Arts de France.
Rénové et étendu dans le courant des années 1990, il dispose de 12 000 m2 de
surface d'exposition. Il y présente en particulier une très riche collection
d'œuvres peintes du XVe siècle au début du XXe siècle. Il contient également un
cabinet de dessins, une galerie de sculptures, une collection de céramiques,
une quinzaine de plans en relief de villes fortifiées du nord de la France et
de Belgique et une collection numismatique173.
Situé rue de la
Monnaie, dans le Vieux-Lille, l'Hospice Comtesse abrite également un musée
consacré à la vie dans les Flandres du Moyen Âge à la Révolution. Il présente
une collection de peintures, principalement flamandes, et de nombreux meubles
et objets d'époque (céramiques, orfèvrerie lilloise, tapisseries, etc.)174.
Installé dans un
ancien couvent, rue des Canonniers, le musée des canonniers retrace l'histoire
militaire de la ville et en particulier celle de ses nombreux sièges. Le musée
présente des objets militaires mais aussi des témoignages de la vie quotidienne
des canonniers sédentaires de la ville175.
Fondé en 1816,
le Muséum d'histoire naturelle de Lille présente quatre grandes collections :
zoologique, géologique, industrielle et ethnographique. Il présente également
en moyenne deux expositions temporaires par an176.
La Maison natale
de Charles de Gaulle, située rue Princesse, a été transformée en musée en 1983.
Il comporte deux parties séparées par une cour-jardin : le logis familial et la
« Fabrique d'histoire ». La première permet au visiteur de se situer à l'époque
de la naissance de Charles de Gaulle ; la seconde, installée dans l'ancienne fabrique
de tulle de son grand-père maternel, est aménagée en centre culturel177.
À côté de ces
collections permanentes, Lille possède plusieurs lieux d'expositions
temporaires, comme le Tri Postal, le Palais Rameau, l'église
Sainte-Marie-Madeleine, les Maisons Folies de Wazemmes et de Moulins ou, tout
récemment, la Gare Saint-Sauveur.
Bibliothèques
La médiathèque
Jean Lévy
La médiathèque
Jean Lévy est le principal établissement du réseau de bibliothèques de Lille.
Inaugurée en 1965 et rénovée en 2006-2007, c'est tout à la fois une
bibliothèque de lecture publique et de prêt, une bibliothèque d'étude (650 000
documents imprimés et 11 000 titres périodiques sont accessibles sur place) et
une bibliothèque de conservation (manuscrits, incunables, livres anciens,
photographies, estampes, affiches, etc.) Le fonds est notamment l'héritier de
la bibliothèque du chapitre de la collégiale Saint-Pierre constituée à partir
du XIVe siècle. Il se caractérise aussi par des collections particulières comme
le fonds musical178, le fonds japonais et chinois légué par Léon de Rosny, les
fonds de biographies et portraits, d'étiquettes de fil, d'images pieuses et de
chansons de carnaval179.
Le réseau de la
bibliothèque municipale est complété par sept bibliothèques de quartier dont la
première a été ouverte en 1971 et la dernière en 2003. La construction d'une
nouvelle médiathèque est en cours180, dans le quartier de Saint-Maurice
Pellevoisin.
Les archives
municipales sont par ailleurs accessibles à l'hôtel de ville, où une salle de
lecture est mise à disposition. Elle possède un fonds qui s'étend du XIIIe
siècle à nos jours et qui comprend en particulier des actes de catholicité et
d'état-civil, des comptes rendus de conseils municipaux, des plans et cartes,
des permis de construire.
Le Centre d'arts
plastiques et visuels de la ville de Lille détient également un fonds
spécialisé en arts plastiques, histoire de l'art, peinture, sculpture, dessin,
arts graphiques, photographies et nouveaux médias. Ce fonds documentaire met à
disposition plus de 3 000 ouvrages (monographies d’artistes du XIVe siècle à
nos jours, écrits sur l’art, catalogues d’expositions, etc.), des revues
(revues spécialisées et magazines de l’actualité artistique) et des DVD (cinéma
d’animation, documentaires, vidéo art, etc.)
Théâtres et
salles de spectacle
Le premier
théâtre lillois, la Comédie, a été inauguré en 1702. Il possédait une troupe
permanente et donnait quatre représentations hebdomadaires. En 1741, Voltaire y
assistera à la première de Mahomet181. Jugé insuffisant, un édifice plus vaste,
la nouvelle comédie, est construit sur les plans de l'architecte lillois
Michel-Joseph Lequeux. Inauguré en 1787, il sera détruit par un incendie en
1903.
Le théâtre du
Nord
Aujourd'hui, le
Théâtre du Nord, centre dramatique national situé sur la Grand'Place, est
installé dans un édifice érigé en 1717 qui servait alors de corps de garde pour
la garnison de la ville. Réaménagé en 1989, il comprend une grande salle, la
salle Roger Salengro, d'environ 460 places, une petite salle d'une centaine de
places et une salle de répétition. Issu de l'équipe de « la Salamandre » de
Gildas Bourdet, le théâtre du Nord a ensuite été dirigé par Daniel Mesguich de
1991 à 1998 puis par Stuart Seide182.
Construit à la
veille de la Première Guerre mondiale, après l'incendie de la nouvelle comédie,
l'Opéra de Lille a été profondément rénové et modernisé entre 1998 et 2004.
Doté d'une salle à l'italienne, il comprend six loges d'avant-scène et quatre
niveaux de galeries et propose 1 138 places. Il présente chaque année une
quinzaine de spectacles du répertoire lyrique, de danse et de musique. Il
accueille également des artistes en résidence, dont le chœur de l'Opéra de
Lille, qui participent à la programmation183.
Construit en
1903 et restauré en 1997 et 1998, le Théâtre Sébastopol est la seconde grande
scène de Lille avec 1 450 places qui lui permettent notamment d'accueillir des
spectacles populaires, de théâtre ou d'opérette mais aussi de variété184.
Plus récemment,
en 2004, le théâtre Le Prato s'est installé dans la Filature, ancienne usine
textile située dans le quartier de Moulin. Dirigée par Gilles Defacque, la
troupe propose des one-man-show burlesques, mais également des pièces de
théâtre plus complexes ainsi que des spectacles de cabarets et de variétés
auxquels participent de nombreux artistes extérieurs185.
Le jeune public
dispose aussi d'un lieu qui lui est dédié avec Le Grand Bleu, centre dramatique
national pour l'enfance et la jeunesse qui propose des spectacles de théâtre,
de danse, de cirque, de marionnettes, de hip-hop, etc.186.
Lille possède
également une école de théâtre, l'École professionnelle supérieure d'art
dramatique (EPSAD)187, créée en 2003, installée dans le quartier des
Bois-Blancs et une école de cirque, le Centre régional des arts du cirque188,
situé à Lomme.
Lille compte par
ailleurs de nombreuses salles de spectacle privées telles que le Zénith de
Lille (7 000 places) ou encore l'Aéronef et le Biplan, acteurs de la scène rock
lilloise.
Musique
C'est au cours
du XVIIIe siècle que le goût pour la musique connait une forte expansion à
Lille. Elle est notamment marquée par la création de la Société du Concert par
le duc de Boufflers en 1726, puis, à sa suite, par de nombreuses autres
sociétés de concert189.
Le Conservatoire
de Lille est l'héritier de l'Académie de musique de Lille créée en 1803. Il a
obtenu le label Conservatoire à rayonnement régional en 2006. Animé par une
équipe de 120 enseignants, il accueille plus de 2 000 élèves et étudiants
auxquels il dispense des cours de musique, de danse et d'art dramatique. Doté
d'un auditorium de 400 places, il donne des concerts tous les jeudis.
Les locaux de
l'Orchestre National de Lille
Issu de l'ancien
orchestre de l’ORTF Nord Pas-de-Calais, l'orchestre philharmonique de Lille,
devenu Orchestre national de Lille en 1980, a été créé en 1976 avec l'aide de
la région par son directeur et chef d'orchestre principal, Jean-Claude
Casadesus. L'orchestre compte près d'une centaine de musiciens et est logé dans
les bâtiments du Nouveau-Siècle à Lille, où il dispose d'un auditorium de 2 000
places. L'orchestre donne environ 120 concerts par an, dans toute la région,
mais aussi en tournées nationales et internationales. Il est notamment l'auteur
d'une importante discographie190.
Dans un tout
autre registre, une musique populaire typiquement lilloise voit le jour au
début du XVIIIe siècle avec les chansons burlesques patoisantes de François
Cottignies. Cette veine se développe considérablement au cours du XIXe siècle,
de très nombreuses chansons étant composées, imprimées et vendues, soit par des
sociétés amicales à l'occasion du carnaval, soit au bénéfice du Parti ouvrier
lors des élections ou de mouvements de grève. Elle donnera naissance à une
tradition de chansons ch'ti qui est restée vivace jusqu'au milieu du XXe
siècle, parmi lesquelles le P'tit Quinquin d'Alexandre Desrousseaux, véritable
hymne de la ville sonné toutes les heures par le carillon du beffroi de la
chambre de commerce, reste la plus connue.
Enfin, bien
qu'elle atteigne rarement à une notoriété nationale, la scène rock lilloise
présente une certaine diversité, parfois héritière de la verve parodique de la
musique populaire traditionnelle, avec des groupes comme Buzz, Gronibard,
HYNNNER Vs HANT1S3, Les Blaireaux, Les Fils de Sammy, Loudblast, The Bilbocks,
Curry & Coco, Stocks ou Unswabbed.
Cinéma
Le Majestic, rue
de Béthune
Lille compte de
nombreuses salles de cinéma en particulier dans le centre, avec deux cinémas
d'art et essai, le Métropole (4 salles classées), situé rue des Ponts de
Comines, et le Majestic (6 salles classées), situé rue de Béthune et un
complexe, l'UGC Ciné Cité (14 salles), dans la même rue.
Plus original,
L'Hybride est un cinéma bar qui propose une programmation traditionnelle mais
aussi des films expérimentaux, des courts métrages et des films d'animation. Il
peut être réservé pour l'organisation d'évènements publics ou privés191.
Le quartier de
Moulins abrite quant à lui le cinéma associatif L'Univers, lieu de diffusion
unique dans la région du Nord Pas-de-Calais. Ancien cinéma art et essai,
L’Univers a été acheté par la ville de Lille en 1995 et remis en activité fin
1999 à l’initiative d'un collectif d'associations qui assure aujourd'hui la
programmation et le fonctionnement du cinéma. En moyenne, plus de 150
manifestations y sont organisées annuellement192.
Le plus grand
multiplexe de France, le Kinépolis-Château du cinéma (23 écrans), est par
ailleurs installé à Lomme.
La région, et
tout particulièrement la métropole lilloise, est également un lieu d'accueil
important de tournage de films et de téléfilms. L'Aveu de Costa-Gavras en 1970,
Le Corps de mon ennemi de Henri Verneuil en 1976, La femme flic de Yves Boisset
en 1979, La Vie rêvée des anges d'Erick Zonca en 1998, Entre ses mains d'Anne
Fontaine en 2005 ou encore Bienvenue chez les Ch'tis de Dany Boon en 2007 ont
été pour partie tournés à Lille.
Depuis quelques
années, les tournages dans la région se sont beaucoup développés. C'est
notamment le résultat d'une politique régionale volontariste, le Centre
régional de ressources audiovisuelles (CRRAV)193 disposant d'un fond de soutien
à la production de plus de 2,5 millions d'euros par an, troisième budget de
France après ceux de Paris et Lyon. Lille compte ainsi une vingtaine de
sociétés de production194.
Gastronomie
La façade
art-déco du restaurant L'Huitrière
La gastronomie
lilloise présente des influences picardes mais relève aussi des traditions
flamandes, en particulier avec la cuisine à la bière.
Autrefois
important centre brassicole avec de nombreuses marques locales présentes dans
ses cafés (telles que Pelforth, Pélican, Semeuse, Excelsior ou Coq Hardi),
Lille et ses environs n'accueillent quasiment plus de brasseries sur son
territoire. Des brasseries artisanales existent toujours ou ont été créées dans
les environs de Lille mais la consommation de leurs productions est marginale.
La culture de la bière reste néanmoins fortement ancrée dans les mœurs
lilloises. Ainsi, trois plats régionaux accompagnent et, parfois, utilisent la
bière :
• la carbonade flamande, ragoût de bœuf
mijoté à la bière, souvent agrémenté de pain d'épices ;
• le potjevleesch, terrine de quatre
viandes blanches prises en gelée ;
• le waterzoï, pot-au-feu de volaille ou de
poisson à la crème et aux petits légumes.
Le petit salé
lillois, équivalent du potjevleesch réalisé uniquement à base de maigre de
jambon, et les moules-frites, plat obligé de la grande braderie de Lille, font
également partie du patrimoine culinaire de la ville.
La pâtisserie
Méert, où Madame de Gaulle mère aimait, dit-on, acheter ses gaufres lilloises
De nombreuses
sucreries sont réalisées à base de vergeoise, qu'il s'agisse de la tarte au sucre,
des gaufres fourrées ou des babeluttes de Lille.
Comme dans le
reste de la région, la consommation de café est très importante tout au long de
la journée. Il existe toujours diverses marques locales ainsi que de petites
entreprises de torréfaction à Lille et dans ses environs.
La liqueur
traditionnelle est le genièvre, autrefois massivement consommé dans les
estaminets. Il est aujourd'hui encore distillé dans les villes voisines de Loos
et de Wambrechies. Le genièvre était parfois mélangé au café, donnant alors une
bistouille.
En corollaire à
la résurgence de la culture régionale et à la mise en valeur du patrimoine
historique local depuis une vingtaine d'années, de nombreux restaurants
régionaux et estaminets ont ouvert leurs portes. Mais à côté de ces
établissements qui proposent des spécialités régionales, Lille compte aussi
quelques grandes tables qui, sans en faire une capitale gastronomique,
contribuent à élargir l'étendue de la gastronomie locale. En 2009, deux
restaurants lillois sont crédités d'une étoile au guide Michelin (Philippe Lor
pour l'Huîtrière et Jean-Luc Germond pour le Sébastopol195).
Personnalités
Article détaillé
: Personnalités liées à Lille.
Le général Louis
Faidherbe
Lille a vu
naître et grandir plusieurs hommes politiques et gouvernants qui ont marqué
l'histoire. C'est le cas du général Louis Faidherbe, administrateur du Sénégal,
et de Charles de Gaulle dont la maison natale, située dans le Vieux-Lille, est
aujourd'hui un musée.
Parmi les
scientifiques, le savant Louis Pasteur a été nommé professeur de chimie et
doyen de la faculté des sciences de la ville de 1854 à 1857. Il fonde
l'Institut Pasteur de Lille qui est l'un des plus importants de France après
celui de Paris. C'est là qu'Albert Calmette et Camille Guérin mettent au point
le BCG.
C'est à Lille
que sont nés les peintres Wallerant Vaillant, Jean-Baptiste Monnoyer, Carolus
Duran, Emile Bernard, François Fauck. Ainsi que les sculpteurs Agathon Leonard,
Villanis, René Leleu, Emile Morlaix, Gérard Choain, le musicien Édouard Lalo,
le poète Albert Samain et le réalisateur Julien Duvivier.
Lille a
également accueilli de nombreux artistes, qu'il s'agisse de peintres, comme Jan
Van Eyck, Jacques Daret, Louis Joseph Watteau et François Watteau, de musiciens
comme Pierre Degeyter, compositeur de la musique de L'Internationale, ou
d'écrivains comme Marguerite Yourcenar.
Plus près de
nous, l'acteur Philippe Noiret, l'écrivain Alain Decaux, l'humoriste Maxime,
les footballeurs Didier Six et Gaël Kakuta, comme le reporter et écologiste
Nicolas Hulot, sont originaires de Lille.
Histoire de Tourcoing
Antiquité : Des fouilles archéologiques
ont montré que l’ on fil ait et tissait ici il y a 20 siècles.
14ème siècle : Tourcoing participe au
développement de la " Nouvelle Draperie "
1360
Un " scel de draperie " est accordé
aux Tourquennois, la fabrication est réglementée.
14ème et 15ème siècles : Les draps de
Tourcoing sont vendus à Bruges aux marchands de la Hanse, on les retrouve en
Allemagne, Lituanie, Pologne, Russie
1491 : Une charte autorisant une Franche
Foire est octroyée par Maximilien d’Autriche
16ème siècle : Tourcoing devient une
ville atelier, les 2 500 habitants du début du siècle sont plus de 10 000 vers
1600, nombre d’entre eux sont déjà spécialisés dans le peignage de la laine.
17ème et 18ème siècles : La ville atelier
est généralement prospère mais ces deux siècles voient alterner avec Lille,
crises et équilibres fragiles. Tout va bien lorsque les peigneurs et les fil
eurs travail lent pour les tisserands de Lille mais les tisserands tourquennois
sont considérés comme des rivaux. Lille prétend se réserver l’ exclusivité de
la sayetterie (les tissus de pure laine) et parfois même de tout le tissage.
Les procès se traduisent parfois pour Tourcoing par la disparition de ses
métiers mais les interdictions sont faites pour être tournées, stimulantes,
elles permettent l’ invention de nouveaux types de tissus, ils sont ou de
qualité médiocre (molleton) ou au contraire de très grande qualité, velours,
damas soie et laine.
1777 : Publication d’un arrêt accordant
aux habitants de la campagne, la liberté de fil er, tisser ou apprêter toutes
sortes de tissus. A la veille de la Révolution, selon J.E Van den Driessche,
Tourcoing produisait 1300 tonnes de laine peignée par an, la moitié était
expédiée par roulage à Paris, Rouen, Arras, Amiens, Montdidier, principalement
pour les fabriques de bas. Cette industrie occupait environ 1600 ouvriers qui
parfois s’unissaient à cinq ou six, sous la direction, d’un maître–peigneur. Un
peigneur travail lait 21 kilos de laine à la semaine. Un mois de chômage
survenait chaque année entre l’ intervalle des vieil les et des nouvelles
laines.
La laine était ensuite fil ée. Tourcoing
faisait surtout commerce avec l’ Angleterre de fil ras pour le tissu uni, et en expédiait
beaucoup à l’ intérieur du pays, principalement à Amiens. Tourcoing faisait
aussi un fil retors qui servait aux
passementiers. Il était utilisé par la Manufacture des Gobelins et on l’
envoyait en Hollande, à Saint Amand, Lecelles, Rumegies. Une partie de cette
laine fil ée après avoir subi les manipulations des redoubleuses, bobineuses,
retordeuses, était tissée à Tourcoing. Les étoffes étaient des tissus communs,
ras ou tricot calmouch, calmande, molleton. Il y avait à Tourcoing en 1789 :
360 métiers à tisser le molleton occupant chacun six ouvriers et 120 métiers à
tisser la calmande. Les étoffes étaient expédiées en Bourgogne, en Champagne,
en Normandie, en Picardie, en Limousin, en Provence, en Belgique et en
Hollande.
Début du 19ème siècle : Les premières
machines arrivent d’Angleterre, les Mull Jenny, d’abord utilisées pour fil er
le coton, elles seront plus tard adaptées pour fil er la laine, l’ énergie est
fournie par des manèges à chevaux et après 1830 par des machines à vapeur.
1852 : Installation du premier peignage
mécanique, les tissages commencent à se mécaniser à partir des années 1860. Le
travail à domicile fait place aux
ateliers dont les dimensions s’accroissent, ils deviennent de gigantesques
entreprises, l’ usine Réquillart, Roussel et Chocqueel emploie plus de mille
ouvriers en 1867.
A partir de 1860, le négoce de la laine prend
une importance considérable, les maisons de commerce créent des comptoirs en
Amérique du Sud puis en Australie, Nouvelle Zélande et Afrique du Sud.
1906 : L’ Exposition Internationale vient
couronner un siècle de développement industriel. Pour Roubaix – Tourcoing, la
croissance a été exponentielle. Les entreprises totalisent pour la laine 1600
machines à peigner, plus de 800 000 broches en continu et plus de 200 000 à
retordre, plus de 2 600 métiers à tisser.
1914 – 1918 : Les usines ont été
méthodiquement pillées mais la remise en route est assez rapide, la plupart
fonctionnent parfaitement dès 1920. On observe un mouvement de concentration,
beaucoup de petites entreprises disparaissent alors que surgissent de
gigantesques établissements installés sur plusieurs hectares. Le niveau de
production d’avant–guerre est retrouvé dès 1922.
1930 – 1931 : Lorsque la dépression
aborde l’ Europe, Tourcoing compte une centaine de maisons de négoce, 54 triages
(1100 ouvriers), 9 lavages (500 ouvriers), 14 peignages (6400 ouvriers), 34 fil
atures de laines peignées (10 000 ouvriers), 6 fil atures de laine cardée (600
ouvriers), 25 retorderies (3150 ouvriers), 27 manufactures de bonneterie (3900
ouvriers), 18 fabriques de tissus (8200 ouvriers), 14 teintureries et usines
d’apprêts (2100 ouvriers) et 25 fabriques de tapis (5480 ouvriers).
1931 – 1951 : Les maître–mots de la
période sont " concentration imposée " : d’abord par la récession
économique qui touche dès 1931 et durablement l’ industrie de la laine
(particulièrement la laine fil ée). Puis la seconde guerre mondiale : l’
occupation allemande se traduisant par des prélèvements et l’ impossibilité de
se procurer les matières premières. Enfin avec l’ internationalisation de l’
économie, au sortir de la guerre.
Depuis 1951 : A l’ aube des années 1950,
suite à une modernisation des techniques, les effectifs ne sont certes plus ce
qu’ils étaient avant guerre, malgré tout, à Roubaix et Tourcoing, 70% des emplois
relèvent toujours de l’ activité textile et le Nord–Pas–de–Calais assure encore
80 à 85% de la production lainière française.
L’ automatisation et la pression du marché
impliquent des rythmes sans cesse plus soutenus. La productivité est devenue un
maître mot dans les ateliers et les primes de rendements font partie intégrante
des salaires ouvriers. Les conditions de travail restent rudes, en effet, température et
humidité élevées restent toujours indispensables.
Sur fond de mondialisation, les années de
crise ont progressivement multiplié les fermetures d’usines , suppressions
d’emplois et plans nationaux de soutien : en l’ espace de trente ans, le
textile a perdu les trois quarts de ses effectifs. La décennie des années 80 a
été dominée par de vastes manouvres financières qui modifièrent sensiblement le
paysage textile et transformèrent cette industrie en branche hautement
capitalistique. C’est alors que les grands empires familiaux se sont étiolés
les uns après les autres tout en générant des réussites exceptionnelles dans la
VPC (La Redoute dès 1919, Les 3 Suisses, La Blanche Porte en 1921.), la laine à
tricoter (Phildar, Pingouin.) ou encore la grande distribution.
Les pertes d’emplois ont été accompagnées de
fermetures d’entreprises. Il n’est pas rare de voir des usines vides, bâtiments
de briques noircis par le temps, dans le paysage nordiste. Certains édifices
qui, on peut le dire, font partie du patrimoine (architecture, histoire) ont
déjà bénéficié d’une reconversion . Ainsi, la fil ature Vandenberghe–Desurmont
est devenue une antenne universitaire de Lille 3 (IUT B rue Sainte Barbe ) à
Tourcoing, la fil ature Motte–Bossut à l’ entrée de Roubaix abrite désormais le
Centre National des Archives du Monde du Travail et les services d’Eurotéléport, l’ ancienne
usine Prouvost – Masurel à Fourmies a été reconvertie en écomusée. En ce début
de XXIème siècle, le secteur porteur d’avenir est le textile dit "
technique ". Conçus pour être hautement performants dans leur domaine
d’application, on trouve déjà ces textiles, souvent associés à des résines dans
les domaines aussi divers que l’ agriculture (culture hors sol), le bâtiment
(poutres légères à longue portée), la chirurgie ( prothèses osseuses) ou le
sport( voiles, cordages, skis, cadres de vélos.). Le textile nordiste du
troisième millénaire est une histoire qui se poursuit. » Wikipedia
« Monuments et architecture
La gare de Tourcoing
Édifices tourquennois majeurs :
L'Hôtel de ville de Tourcoing
Église Saint Christophe30 (XIe ‑ XIIIe siècles,
XVe ‑ XVIe siècles et XIXe siècle) :
remarquable association de pierres et de briques, récemment restaurée,
agrémentée d'un clocher haut de 80 mètres et d'un carillon de 62 cloches,
l'église Saint Christophe est
considérée comme l'un des plus beaux édifices néo-gothiques du Nord. Elle est
inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 198131.
Hôtel de ville (1885) : construit sur les
plans de l'architecte Charles Maillard, l'hôtel de ville de Tourcoing est
caractéristique du style Napoléon III. De vastes proportions, il s'agit d'un
des plus beaux témoignages de la réussite économique d'une époque. À noter, son
grand hall en atrium et la décoration intérieure des salles. Il est inscrit à
l'inventaire des monuments historiques depuis 1981
Article détaillé : Hôtel de ville de
Tourcoing.
L'Ancienne Chambre de commerce et son
beffroi34 (1906) : ce beffroi d'angle, de style éclectique, rappelle la
Renaissance Flamande. Il fut édifié à la gloire de la prospérité de Tourcoing à
l'occasion de l'Exposition internationale des Industries textiles de 1906.
Architecture civile :
La gare de Tourcoing (1906), construite à
l'occasion de l'Exposition internationale textile. Elle est inscrite à
l'inventaire des monuments historiques depuis 198435.
Le lycée d'État Gambetta36 (1885), typique de
la fin du XIXe siècle.
Le lycée Colbert37 (1935), dans un style
néo-flamand.
Stand de
Tir (1905).
Hôpital
Gustave-Dron (1905).
Le Bureau de Bienfaisance (1894).
Centre-ville et alentours (particulièrement
rue Nationale et rue de Lille) : un grand nombre d'hôtels particuliers
(anciennes résidences des familles industrielles textiles) en cours de
restauration (notamment l'hôtel Rasson-Wattine), construits à la fin du XIXe
siècle dans un style éclectique inspiré de la Renaissance.
L'École Nationale des Douanes construite en
2004 par le cabinet d'architechture Jean Nouvel est un bel exemple
d'architecture contemporaine. Son hall d'entrée est décoré par une œuvre d'Aki
Kuroda inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en
2009.
De nombreux bourloires, inscrits à
l'inventaire des monuments historiques depuis 2003 : Bourloire La Nouvelle
Bourloire38, Bourloire Saint-Louis39, Bourloire Saint-Christophe40, Bourloire
Notre-Dame de Consolation41, Bourloire Saint-Eloi42, Bourloire La Concorde43,
Bourloire Saint-Charles44, Bourloire Saint-Raphaël45.
Architecture religieuse :
L'Hospice d'Havré réhabilité en « Maison
Folie »
L'hospice d'Havré (XVIIe siècle) : fondé en
1260 par Mahaut de Guisnes, le cloître et la chapelle datent du XVIIe siècle.
Réhabilité en « Maison Folie » à l'occasion de Lille 2004 (capitale européenne
de la culture cette année-là), l'hospice d'Havré est actuellement un haut lieu
culturel tourquennois.
L'église Notre-Dame de la Marlière
L'église Sainte-Anne dans le quartier du
Brun-Pain
Église Notre-Dame des Anges47 (1850), dont
l'intérieur témoigne d'un style Napoléon III flamboyant. L'église a été
réalisée par les architectes de la ville Achile Dewarlez et Charles Maillard.
Elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 198148.
Église Notre-Dame de la Marlière49, ensemble
des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, lieu de pèlerinage. La rotonde a été
réalisée en 1875 par l'architecte de la ville Charles Maillard. La statue de la
vierge qui la couronne est l'œuvre de Viollet-le-Duc.
Institution libre du Sacré-Cœur50, hall
d'entrée et Cour d'Honneur (1885), Chapelle (1859).
Dans tous les quartiers de la ville, des
églises (généralement en briques) datées de la deuxième moitié du XIXe siècle
ou du début du XXe siècle, notamment les églises Sainte-Anne au Brun-Pain,
Notre-Dame de la Consolation au Pont de Neuville, Saint-Louis (rue du Touquet)
et Saint-Jean-Baptiste (au croisement de la rue de l'Épidème et des Cinq
voies).
Le proche canal de Roubaix sera remis en
navigation en 2008 (programme Blue Links). Il desservait notamment le site la «
Zone de l’Union » (qui sur 80 ha de Roubaix, Tourcoing, et Wattrelos est l’un
des plus grands chantiers de France (réhabilitation d’une friche industrielle
de 80 ha environ, dont ancienne brasserie Terken) pour en faire probablement
une zone d’activités de haute qualité environnementale, en associant les
habitants des quartiers au projet, dans une dynamique de démocratie
participative.
Personnalités liées à la commune
François Masurel Pollet (1826-1913),
industriel du textile, est né et décédé à Tourcoing.
Bézu (1943-2007), chanteur.
Yohan Cabaye, footballeur français né le 14
janvier 1986.
Max Carlier, (1872-1938) peintre belge né
dans la ville
Gustave Charpentier (1860-1956), compositeur
et musicien.
Yves Devernay (1937-1990), organiste à
Saint-Christophe de Tourcoing (1962-90) et à Notre-Dame de Paris (1985-90).
Raymond Devos (1922-2006), humoriste et
comédien.
Gustave Dron (1846-1930), médecin ; Maire de
1899 à 1919 et de 1925 à 1930, renommé pour sa vaste action sociale.
Paul Dubrule (né en 1934), cofondateur du
groupe hôtelier Accor.
Brigitte Fossey (née en 1946), actrice.
Chantal Ladesou, comédienne.
Brigitte Lahaie (née en 1955), actrice
pornographique devenue animatrice radio.
Guy Lecluyse, comédien - humoriste.
Joseph-Charles Lefèbvre (1892-1973), évêque
de Bourges.
Marcel Lefebvre (1905-1991), évêque
traditionaliste.
Léon Marescaux (1874-1949), député sous la
Troisième République.
Jennifer Messelier, mannequin française.
Pascal Morès, photographe.
Henri Padou (1898-1981), champion olympique
de water polo.
Albert Roussel (1869-1937), compositeur.
Claire Olivier Tiberghien (1906-1987),
artiste peintre.
Christian Vanneste (né en 1947), homme
politique tourquennois, philosophe, député de la 10e circonscription du Nord,
ancien conseiller municipal.
Jules Watteeuw, dit le Broutteux (1849-1947),
écrivain, journaliste et poète patoisant.
Jean Willerval (1924-1996), architecte.
Eugène Leroy (1910-2000), artiste peintre.
Vie culturelle
La Ville compte également de nombreuses
structures artistiques et culturelles (liste non-exhaustive) :
Beffroi de la Chambre de commerce de
Tourcoing
Théâtre
Le Théâtre municipal (à l'italienne), le
Salon de Théâtre et le Théâtre de l'Idéal pour les infrastructures communales.
La Virgule, Centre Transfrontalier de
Création Théâtrale, dirigé par Jean-Marc Chotteau, troupe professionnelle51.
Théâtre du Broutteux (marionnettes) 52.
L'Hospice d'Havré, centre culturel polyvalent
Farfadets et Compagnie, compagnie de
théâtre53
Musique
Le Conservatoire de musique et de danse54
L'Atelier lyrique de Jean-Claude Malgoire
Les Crick-Sicks, chorale d'hommes55
L'Orchestre d'harmonie de la ville56
Le Grand Mix, salle de concert57
Tourcoing Jazz Festival Planètes (25e édition
en 2011) www.tourcoing-jazz-festival.com
Musées
Musée des Beaux-Arts58
Musée du 5 juin 194459
Centre d'histoire locale
Musée du Carillon (l'église Saint-Christophe
abrite dans son clocher le quatrième plus grand carillon de France, avec 62
cloches)60
Arts
Le Fresnoy - Studio national des arts
contemporains61
L'École régionale supérieure d'expression
plastique (ERSEP) : enseignement supérieur des Beaux-Arts en collaboration avec
le Département Arts Plastiques de l'Université Lille 3.
Tourcoing, sinistrée par la crise des années
1970, remonte lentement la pente depuis quelque temps, malgré un taux de
chômage élevé et une forte insécurité dans certains quartiers. Elle souffre
cependant de la comparaison avec Lille, la capitale régionale qui a réussi sa
reconversion économique, ainsi que Roubaix, la "rivale" de toujours,
qui a enclenché le processus de relèvement plus tôt grâce à l'aide de la
Communauté Urbaine Lille Métropole.
La Ville a cependant accompli divers travaux
de grande ampleur :
La prolongation de la ligne de métro jusqu’à
l'hôpital Dron, situé près de la frontière belge avec Mouscron
Il y a déjà quelques années, la restauration
complète de l'église Saint-Christophe, considérée comme le joyau de la ville
La récente rénovation de l'hospice d'Havré et
sa reconversion en centre artistique et culturel62
La construction de la nouvelle piscine
Tourcoing-les-Bains (dans le respect des façades anciennes de l'ex-caserne des
pompiers du XIXe siècle, à côté de l'hôtel de ville), s'est achevée au premier
semestre 2008. C'est un centre nautique multifonctions partagés en plusieurs
espaces : aquatique (pataugeoire, toboggans, bassin sportif...), zen (hammams,
saunas, banquettes massantes...), power plate et fitness (cardiotraining,
fitness).
Ce dernier projet répond à la tradition
tourquennoise en matière de natation : c'est à l'initiative de Gustave Dron, le
fameux maire de Tourcoing, que la première piscine de la ville fut construite
en 1904 : ce bâtiment, typique de l'architecture locale du début du XXe siècle,
subsiste toujours aujourd'hui, mais est actuellement fermé et n'a pas encore de
nouvelle affectation.
Est encore en projet ou en chantier :
La construction d’un bassin de dimension olympique
sur Tourcoing. Cet équipement de 50 mètres répondrait aux besoins des clubs
sportifs et serait susceptible d’accueillir de grandes compétitions. Profitable
à tous, il serait l’un des grands équipements structurants du territoire. Il
s’agit donc de faire d’une pierre deux coups. Dès lors, LMCU (Lille Métropole
Communauté urbaine) en serait le maître d’ouvrage. » Wikipedia